vendredi 27 novembre 2009

La basse obstinée de Pachelbel


Source Wikipédia

Johann Pachelbel est un compositeur allemand de la période baroque né et mort à Nuremberg: baptisé le 1er septembre 1653 et décédé le 3 mars 1706.

Le Canon de Pachelbel dont le nom complet est Canon et Gigue en ré Majeur pour trois violons et basse continue - en allemand Kanon und Gigue in D-Dur für drei Violinen und Basso Continuo - est l'œuvre la plus célèbre de ce compositeur.

Elle a été écrite en 1677, en pleine période baroque comme une pièce de musique de chambre pour trois violons et basse continue, mais elle a depuis été arrangée pour une grande variété d'instruments. Le Canon était à l'origine suivi par une gigue reprenant le même thème musical, mais cette composition est rarement exécutée ou enregistrée de nos jours.

Ce morceau est extrêmement connu pour les mouvements répétitifs de ses instruments à cordes qui en ont fait un des morceaux les plus utilisés de la musique populaire.

Le canon original est joué par trois violons au dessus de la ligne de basse. Au début, le premier violon joue la première variation. Lorsqu'elle touche à sa fin, il entame alors la seconde variation, alors qu'un second violon démarre lui la première variation. À la fin de la deuxième variation, le premier violon entame la troisième variation, le second la deuxième, le troisième la première, et ainsi de suite. La complexité de la structure du canon augmente vers le milieu du morceau alors que les variations deviennent plus complexes. Après cela, le morceau retourne graduellement à une structure plus simple. Il y a au total 28 variations.

Le nom de "Canon en Ré Majeur" est d'ailleurs relativement inexact car la pièce n'est pas strictement un canon mais davantage un chaconne ou un passacaille. Elle est basée, aussi bien harmoniquement que structurellement, sur un ostinato (ou ligne de basse) de deux mesures. Les accords de cette séquence sont : RE majeur (tonique), LA Majeur (dominante), SI Mineur (tonique parallèle), FA# Mineur (dominante parallèle), SOL majeur (sous-dominante), RE majeur (tonique), SOL majeur (sous-dominante), LA majeur (dominante). Cette séquence (ou davantage de proches imitations) peuvent être retrouvés dans d'autres canons de la musique classique.

Mozart l'a ainsi utilisé dans un passage de La Flûte enchantée (1791), au moment où les trois jeunes garçons apparaissent pour la première fois. Il pourrait s'être inspiré de la séquence que Haydn utilisa dans le menuet de son quatuor à cordes op. 50 nº 2, composé en 1785. Cependant les passages de Haydn et de Mozart ne concordent pas exactement avec celui de Pachelbel : ils divergent en effet tous deux sur les deux dernières mesures.

Le canon de Pachelbel représente peut-être le plus extraordinaire phénomène de reprise dans toute l'histoire de la musique. En une courte période, au début des années 1970, il passa du statut d'œuvre assez obscure de musique baroque à celui d'objet culturel universel familier de tous. Il a été joué en d'innombrables versions, aussi bien en utilisant les partitions et instruments originaux qu'en l'arrangeant pour d'autres instruments ou genres musicaux. Le processus ne semble d'ailleurs pas s'essouffler.

La "popularisation" a certainement démarré avec la parution en 1970 d'un album de l'œuvre par l'Orchestre de chambre Jean-François Paillard. Le canon a également été enregistré la même année, arrangé et dirigé par Karl Münchinger, Orchestre de chambre de Stuttgart. Cet enregistrement est toujours considéré comme l'un des meilleurs jamais effectué.

Le canon fut adapté musicalement pour la première fois dans une chanson pop en 1968 par le groupe espagnol, Los Pop Tops dans "O Lord, Why Lord ?" et par les Aphrodite's Child dans "Rain and Tears". Le fim, L'Énigme de Kaspar Hauser de Werner Herzog, sorti en 1974, fait entendre le Canon, de même que sa bande-annonce.

Il a même été utilisé comme Hymne national de la Russie en 1918 par Alexander Vasilyevich Alexandrov.

jeudi 26 novembre 2009

Margotte et Picasa vont en promenade


Asters - Photo Margotte

Dans la série "les contacts Picasa", je tiens à vous faire partager un lien vers les albums publics de Margotte qui fait ma foi de fort jolies photos de nature de nombreuses régions de France. Je me suis permis de réaliser un diaporama musical PPS à base de quelques unes de ses photos partagées pour les amateurs du genre.





lundi 23 novembre 2009

Cyclopes


Un cyclope très gentil


L’histoire ne retient que les vainqueurs, paraît-il ? Quoi de plus faux en fait, puisque tous un jour ont connu la défaite tout en restant dans l’histoire avec celui ou ceux qui les ont vaincus. Même les héros de la Mythologie ont connu au moins la mort et parfois se sont vus astreints à un châtiment exemplaire après le grand passage. On ne me retirera pas de l'esprit que cette dernière constitue pour le moins une forme de défaite pour le gagnant né.

La destinée d’un compétiteur farouche a toujours quelque chose de pathétique. Même si ce dernier a la sagesse de quitter les feux de la rampe en pleine gloire, c'est plus un aveu caché qu’elle touchait à sa fin que l’affirmation d’un triomphe définitif. Le temps qui passe en aurait fait, quoi qu’il en soit, un jour ou l'autre, un "has been".

Quand on observe les rapports humains, même à l'intérieur d'un microcosme, ils calquent de façon sommaire ceux des animaux dans leurs combats entre dominants et dominés. On a tendance à survendre le rôle, soi-disant, enviable du dominant. Sa vie durant, il use pourtant sa belle énergie à déployer avec constance ses capacités susceptibles de maintenir son leadership. Le reste du troupeau, le plus grand nombre, se cantonne aux rôles d’adulateurs, de courtisans ou d’employés subalternes. Il serait intéressant de savoir qui, au bout du compte, se retrouve avec le bilan énergétique le plus favorable un fin de course: le numéro un qui a du maintenir une vigilance de tous les instants pour conserver son rang ou celui qui a pris régulièrement sur lui pour avaler des couleuvres et manigancer pour rester en grâce ? Pour caricaturer les théories de Laborit, comme dans le film de Resnais, "Mon oncle d'Amérique", on pourrait dire que ces deux extrêmes courent droit aux pathologies psychosomatiques induites par un stress répété.

Le philosophe qui comprend bien que l’individu est un animalcule éphémère, errant un temps infinitésimal à la surface d’une planète perdue dans l’immensité du cosmos, n’est pas mieux loti. Ses réflexions l'amènent vite à se démobiliser vis-à-vis des mots d’ordre prônés par la société à laquelle il appartient. L’hédoniste pensera que le seul mot d’ordre qui puisse tenir la route consiste à vivre le plus agréablement possible la trajectoire qui va de sa naissance à sa mort. Cela ne dégage pas pour autant des idées claires sur les techniques à mettre en œuvre pour y parvenir. Quelles que soient celles qu’il ait choisies, nombre de ses congénères lui mettront bien entendu, volontairement ou involontairement, des bâtons dans les roues durant ses entreprises. Même ayant décidé de se faire ermite et de suivre cette fois Laborit dans son éloge de la fuite en mode outrancier, il risque rapidement de devenir son propre ennemi.

Me voilà donc bien songeur, en plein milieu du gué, avec ma belle philosophie ou psychologie de comptoir. Me reste tout de même la possibilité d’affirmer mes gouts concernant les congénères que j’aime croiser sur ma route. Il est une vertu tombée en complète désuétude. En parler vous fait courir le risque de passer illico pour un individu aimant se vautrer dans la mièvrerie, pour le candide de service, le cucul la praline du canton, l’amateur de guimauve. Parler de bonté humaine est déjà fort suspect. Évoquer la gentillesse vous rend parfaitement suspect et vous ostracise dans l’univers de Walt Disney.

Pourtant... pourtant, je dois avouer que je juge favorablement ceux que je croise à l’aune des gestes qu’ils ont eu à mon égard lorsqu’ils sont sous-tendus par cette vertu qui aide à traverser la vie, le souvenir en tête des petits bonheurs simples et des moments joyeux vous ayant évité de désespérer de la race humaine. Je ne les prends pas pour autant pour des pauvres êtres cantonnés à leur partition de dominés, sachant que d’aucuns affirment que gentil n’a qu’un œil !

lundi 16 novembre 2009

L'optique de Johnny...

Brève de comptoir adressée par un correspondant:

Laetitia demande à Johnny : "J'aimerais faire un cadeau à mes neveux, mais je ne sais pas quoi ?"
Johnny réfléchit et lui dit: "Tu donnes 5.000 euros au grand."
Laetitia : "Et au petit ?"
Johnny (en gueulant) : "Au p'tit qu' 2.000 !"

mercredi 4 novembre 2009

Le singe nu de Desmond Morris


Il est des livres que l’on a prêtés et qu’on estime ne plus jamais revoir. Celui-ci a fait cependant sa réapparition dans ma bibliothèque, bien des années après son prêt. Les nombreuses remarques et les remerciements au crayon figurant sur sa deuxième de couverture, ainsi que les annotations des divers lecteurs sur un grand nombre de ses pages, m’indiquent que de nombreux intermédiaires en ont fait bon usage.

Desmond Morris est né le 24 janvier 1928 au Royaume-Uni près de Swindon, Wiltshire. C’est un zoologiste vulgarisateur et un artiste peintre surréaliste.

Il réalise en 1957 une exposition de peinture faite par Congo, son chimpanzé, avant d'être remarqué comme présentateur pour l'émission Zoo Time dans les années 1960. Également producteur de shows télévisés et auteur de livres de zoologie, son éclectisme n'a pas contribué à sa crédibilité scientifique dans sa présentation animale de l'être humain. Il reste pourtant un précurseur en matière d'éthologie humaine (voire de la sociobiologie humaine), notamment à travers l'ouvrage «Le Singe nu», best-seller de 1967 vendu à plus de dix millions d'exemplaires.

Le teaser des Éditions Bernard Grasset en 1968 :

En tête, depuis plusieurs semaines, de la liste des best-sellers américains (460.000 exemplaires vendus en trois mois), « Le Singe Nu », qui nous vient d’Angleterre, triomphe dans dix-huit pays. La raison de ce raz de marée ? C’est qu’il nous est montré, démontré, expliqué que, loin de descendre du singe, comme on l’affirme et le dément chaque jour, nous en sommes… On sourira, on rira, on s’émerveillera, on se récriera, on s’indignera. Les révélations que Desmond Morris apporte, en particulier sur notre sexualité, paraîtront à beaucoup scandaleuses. Cette enquête aux multiples surprises est menée par un jeune savant réputé qui se fonde sur les recherches les plus récentes et sur des années d’observations. Mais « Le Singe Nu », c’est aussi et surtout, un document captivant dont l’humour a fait dire à Arthur Koestler : « Quand on se regarde dans une glace, après avoir lu ce livre, on ne se voit plus de la même façon. »





J’ai toujours été amusé par cet angle de vision sur les comportements de l’Homme moderne. L'hypertrophie de son prosencéphale le pousse à trouver à l’origine principale de ses actes mythes et transcendance. La provocation doit nous faire remonter encore plus loin et nous contenter de ce fait brut : le but principal de la vie est la conservation de la cellule depuis plusieurs milliards d'années. L’individu, ses états d’âme et le fait de savoir qui va gagner la prochaine Coupe du Monde de football, m’est avis que le sens de la vie s’en bat l’œil.
" Qui suis-je? D'où viens-je? Où vais-je? Pourquoi elle veut pas cette salope? "


dimanche 1 novembre 2009

Valse avec Bachir



Valse avec Bachir (en hébreu ואלס עם באשיר) est un film d'animation documentaire réalisé par Ari Folman et sorti en 2008. C'est une coproduction israëlo-franco-allemande. Le film a obtenu de nombreux prix dans le monde, dont le Golden Globe Award du meilleur film étranger et le César du meilleur film étranger en 2009. Il était en compétition pour la Palme d'Or 2008 et l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2009. Je pense que le jury de Cannes, cette année, est malheureusement passé à coté dans sa distribution des récompenses. Il a peut-être été perturbé par ce mélange singulier des genres que proposait le réalisateur, alliant animation atypique époustouflante, documentaire et travail de mémoire personnel.


Par sa pureté formelle, Valse avec Bachir double son précieux travail de mémoire d'une folle aisance à repousser les limites du cinéma d'animation. Éblouissant.
Vincent Malausa

Ari Folman vient de nous faire un dessin, peut-être même le dessin de l'année. Il vient aussi de tirer un trait définitif, rageur, sur ce que l'on croyait savoir sur la frontière entre la fiction et le documentaire.
Philippe Azoury