jeudi 29 octobre 2015

Le cimetière marin des PC obsolescents

Merci à Microsoft de m'avoir proposé avec Windows 10 un fond d'écran adapté à une de mes nouvelles

La Mansarde est une étape de radoubage, tantôt temporaire avant retour à l’envoyeuse d'un PC de mes filles, tantôt la dernière cale sèche avant cession à un musée de l’informatique.

Le diesel du dernier rafiot arrivé dans la rade ne tournait plus que sur trois cylindres. Il était alimenté par un vaillant Windows XP SP3. Microsoft avait abandonné depuis plusieurs mois les mises à jour de son ancien système d’exploitation qui avait le mérite d’être peu gourmand en ressources tout en continuant à faire fonctionner de vieux périphériques et des programmes à la compatibilité contrariée. La caravelle était vérolée comme une gagneuse en caravane. Une bonne journée de pulvérisations d’insecticides et de prescriptions de décoctions variées fut nécessaire. Certains fichiers infectés adhéraient au système comme des morpions à un pubis. Les messages d’erreur clignotaient comme une guirlande de sapin de Noël. Je décidai, après ce laborieux épouillage, de conserver le rafiot en activité comme machine de secours ne se frottant plus au réseau internet.

Depuis quelques temps, Microsoft me proposait la mise à niveau gratuite en direction de Windows 10 de mon PC portable acquis voilà près de huit ans. Je fais le malin, mais ne fais pas moi-même dans le flambant neuf... Au moment de son achat en 2007, son système d’exploitation était Vista 32. Allez savoir pourquoi en 2009, dès l’arrivée de Seven, j’avais fait l’acquisition d’une triple licence de mise à niveau vers cet OS? Pour une bouchée de pain (45 euros), une affaire en or, entrez juste pour le plaisir des yeux... Bien m’en prit, vous le constaterez...

L’idée me vint dernièrement de brûler la dernière licence valide de «mon Seven» sur le rafiot de secours. J’avais de quoi être inquiet quant au succès d'une tentative aussi sauvage qu'héroïque. Le CD en ma possession semblait ne proposer qu’une mise à niveau de Vista en direction de Seven. C'était précisé sur l'emballage. Mais l'envie d'effectuer un salto gracieux vers le futur au-dessus de Vista avec dédain, j'avais remarqué tout de même sur un appendice de la notice une proposition à la limite de la bienséance. La possibilité d'effectuer une installation nudiste qui écraserait sans vergogne de ses fesses velues les programmes résidents installés méticuleusement au fil des ans. En cas de succès, la manœuvre pouvait s’avérer salutaire, vu le matraquage du système des années passées par divers utilisateurs intrépides!

Sauf que :

- Les pilotes de la carte mère et de la carte son, il faut se les procurer et les installer à l’ancienne car Seven méprise la " multi-carte-mère" du rafiot qui gère réseau,vidéo et son. Je dus ouvrir le ventre du PC pour noter sur mon calepin de Sherlock, au crayon de bois, les références du matériel électronique à réactiver. Le nom n'apparaissant pas dans le gestionnaire de périphériques, comment faire autrement. Durant l'installation du pilote, j'assistai à une sortie progressive du coma de la vidéo mise en circulation sanguine extracorporelle assistée. De quoi parcourir les résolutions graphiques allant de celle d’un ATARI des années 80 à celles d’un PC contemporain. J'obtins aussi par moments un peu de son. Ceci peut avoir son intérêt tout de même sur un PC possédant une carte son HD surround, genre home cinéma (Mazette !). La galère (langage maritime, toujours) avant que Windows ne se décide à me proposer, au milieu de son flot continu d’installations, un utilitaire de configuration certifié qui valide les choix de branchements et les rend actifs.

- La carte réseau USB Wifi du Troisième Reich en ma possession, Seven y reconnaissait pas non plus. En Ethernet, sur la bonne carte réseau interne - celle de la carte mère était morte et un bidouilleur en avait installé une autre qui fonctionnait nickel sur un slot - il me fallut télécharger sur le site minimaliste du fabricant, toujours vivant, des pilotes aux usages opaques. Le second que je mis dans mon escarcelle me permit de virer le câble Ethernet de huit mètres dans le quel je n’arrêtais pas de me prendre les pieds et d'avoir la Wifi.

- Pour mon scanner Epson Perfection 1200 Photo qui tournait toujours comme un coucou suisse sous XP, Epson ne proposait pas non plus de pilotes pour Seven. Tu penses, faut vendre du matériel neuf. Mais… on trouve toujours sur la toile un futé serviable. A l’ancienne, une fois de plus, il me suffît de shunter la mise à jour automatique du pilote qui renvoyait un message de non existence de pilotes ad hoc, et de berner le fonctionnaire robot du serveur en lui proposant d’installer moi-même un de ceux qu'il avait en rayon pendant qu’il poursuivrait la mise à jour courageuse de toutes les autres machines du monde entier comme on lui a demandé. Je lui ai piqué ceux du scanner Epson Perfection 2400, vachement plus récents, mais qui pilotent parfaitement mon vieux truc. Hé oui, c’est bizarre, hein, que ce n’est précisé nulle part ! 

- En fait, le souk infernal de ce type d’installation tardive, c’est que lorsque que vous possédez une mouture de Seven de première génération, la suite Office 2007 et que vous installez la visionneuse Powerpoint 2010 (pour lire les diaporamas les plus récents), pendant trois jours (c’est la durée réelle), des mises à jour "importantes" pour Windows et les différentes moutures d'Office vous retirent la machine des mains pendant des plombes. J’en ai compté 420 avec la laborieuse et lentissime mise en place du Services Pack 1. Cela fait un peu froid dans le dos de constater que cet OS encensé par les utilisateurs et la presse était sorti à l’époque avec autant de failles de sécurité et d’incompatibilités matérielles résolues peu à peu au fil du temps! Durant ces trois jours, vous constatez cependant avec bonheur qu’un paquet de bugs disparaissent miraculeusement de vos programmes réinstallés au passage des fenêtres de tir, et un système d’exploitation en mouvance s'approchant progressivement de celui que vous connaissez sur votre portable à jour.

La question : « Pourquoi te coller un mal au crâne pareil pour ce PC de secours qui devait au départ ne pas être connecté à Internet ? »

La réponse : « J’avais décidé de retenter pour la troisième fois la mise à niveau de mon portable en direction de Windows 10. Je ne voulais pas me retrouver le bec dans l’eau sans PC suite à un crash monumental, consternant, voire irrécupérable. Mon coté parano.».

Cette autre tentative, elle aussi, était téméraire en diable. Mon portable n’était déjà soi-disant pas éligible pour Seven voilà sept ans. Mais, en vieux briscard, j’avais constaté que c’était lié à la carte graphique Nvidia - très performante alors, mais problématique pour les les OS suivants - d’un fabricant qui aime mieux vendre ses derniers produits que de coller des ingénieurs à la mise à niveau des pilotes. Sous Seven et sur mon ASUS, l’écran se figeait rapidement et la machine plantait. Il eut fallu au moment de l'installation refuser la MAJ de l’ancien pilote. Soit dit en passant, il a parfaitement fonctionné pour les jeux et tout le reste pendant 7 ans! On a une tendance fâcheuse à faire confiance aux experts (Miami ou d'ailleurs) qui proposent des MAJ douteuses pour certains utilisateurs. Pour être juste, il existe tellement de structures internes de PC que ce doit être une véritable gageure.

La mise à niveau en direction de Windows 10 m'avait envoyé antérieurement, à deux reprises, un message d’erreur au moment des installations des pilotes. Elle me restaurait Seven en fin de course, à 75% de l’installation. Un vrai thriller ! Coup de pot ? La troisième tentative s'avéra miraculeusement fructueuse. Peut-être que le message d’erreur envoyé à Microsoft corrigeait l’étape incriminée? Tout le monde a le droit de rêver. Mais… arrivé enfin (mise à niveau demandant deux bonnes heures avant de pouvoir reprendre les commandes) sur le bureau du nouvel OS, image figée au bout d’une minute et sortie sauvage.

J’avais connu cela il y a quelques années. Je devais pouvoir m’en tirer encore. Le PC va redémarrer en mode sans échec et je vais demander le retour à l’ancien pilote. Que nenni ! Le système ne m’a jamais proposé le redémarrage en mode sans échec (les concepteurs doivent penser que cette option n’a plus d’intérêt). Qui plus est, l’ancien pilote n’avait pas été conservé en secours. J’ai dû foncer comme une fusée sur l'icone de gestion des périphériques - avant le plantage aléatoire - pour désactiver fissa la carte graphique et garder la main. Au "reboot" on se trouve alors avec un affichage PC des années 90. Il faut bidouiller pour que le vieux pilote - celui avec son casque en cuir et ses lunettes de chauffeur de loco que j'avais stocké sur une unité séparée du système - passe entre les mailles des avertissements de sécurité et se réinstalle miraculeusement à la troisième tentative. La technique : lancer l’installation d’un exécutable qui shunte la vérification de compatibilité avec l’OS. Si les mises à jour automatiques Windows me refilent encore le pilote cagneux (pour moi) mais certifié, je pourrai désormais cliquer sur : « S’il existe un problème après l’installation du nouveau pilote, revenir à l’ancien ». Merci tout de même pour cette fonction "sympatoche" qui n'a pas disparu.

Résultat des courses : la mise à niveau n'avait pas perturbé mes programmes installés, par contre, pas grand-chose ne fonctionnait concernant la furie des applications qui a gagné Microsoft pour ses PC comme pour les smartphones. Le store plante et les applications qui demandent une connexion à un compte Microsoft envoient des messages d’erreur. Au premier regard, j'ai trouvé l'interface un peu trop zen (des Windows sans cadres, on est dans Minority Report) comparée au menu " Démarrer " vaguement flipper. Ah oui, les écrans tactiles, les tablettes, les smartphones, les pads! Moi, j'aime toujours les souris et les menus conventionnels! Le vieux croûton égrillard... quoi... 



Une journée d’obsessionnel compulsif m’a permis de résoudre l’affaire avant que les ingénieurs de la boîte de Redmond ne s’attèlent à la tâche. Il suffit en fait d’ouvrir un autre compte d’utilisateur - connecté cette fois - en mode administrateur. Et là, les correctifs déboulent sur vos applications… sauf que le Windows Store reste inopérant.

Dernier tour sur la toile. Merci au bidouiller américain qui propose une solution.

Lancer le Powershell ISE en mode administrateur, entrer « Get-Appxpackage –Allusers »,
pour solutionner le problème d'une application particulière, avec à la place des trois croix de la ligne ci-dessous, son chemin d'installation et son code shell,

ou simplement « Add-AppxPackage -register "C:\Program Files\WindowsApps\***\AppxManifest.xml" –DisableDevelopmentMode »
pour la totale en laissant les trois croix.

Et de nouvelles mises à jour réparent le Windows Store avec les dernières moutures des applications pour un "compte connecté". Moi qui déteste les ouvertures avec mot de passe qu'un évaltoné (c'est du patois lorrain) finit toujours par bloquer, j'y suis... 

De nombreuses applications ne sont totalement opérationnelles qu'en mode "Compte Microsoft connecté". J'étais passé au travers de cette subtilité avec Seven. Les adulateurs des OS qui ont suivi comprendront. Ils sont passés avant moi sous les fourches caudines...

La mise à niveau vers Windows 10 propose probablement encore une version candidate bancale pour certaines applications du Store!

Ce billet d’argonaute de l’informatique est posté sous Windows 10, à partir du vieux portable désormais ouvert à la NSA et à la collecte par Microsoft de données à tous vents. Les autres ne se privant par ailleurs nullement de le faire, ils ont dû se dire : « Pourquoi pas nous ! ».

Le PC de secours a retrouvé la vélocité d'un yearling. Il est bourré de programmes up to date, au point que je me demande si je ne vais pas en faire mon PC du front au quotidien, en attendant que Windows 10 ait essuyé les derniers plâtres !

Notes du 02/11/2015 : correction de ce billet émaillé de bugs après que mon cerveau ait retrouvé un semblant de lucidité suite à ces deux aventures mettant à rude épreuves ses synapses neuronales. Avec Edge, Microsoft semble enfin tenir un bon navigateur. Sympa de pouvoir écrire sur une page Web et d'y apposer des notes personnelles. 
Google Chrome, par contre, présente des bugs d'affichage sur certaines pages avec Windows 10. La guerre des navigateurs bat toujours son plein. Les protagonistes glissent-ils quelques peaux de bananes?
Cette version de Windows invite fortement à l'utilisation de OneDrive, le Cloud de Microsoft.
Les utilisateurs de Seven peuvent retrouver très rapidement leurs anciennes méthodes de  travail. Cependant, c'est assez amusant de découvrir d'autres chemins de traverse ou une ergonomie améliorée pour vos paramétrages et ouvertures d'application en multitâche et quadrifenêtrage.
La possibilité de travailler sur plusieurs bureaux et de passer de l'un à l'autre en un seul clic est un bon point supplémentaire.

Note du 20/11/2015 :
De nombreux crashs liés aux mises à jours automatiques dont on ne peut plus refuser les installations problématiques sous Windows 10 (en les masquant comme avant) ont amené Microsoft à pondre un utilitaire ad hoc pour les divers sinistrés. Hé... oui ! Télécharger le ici :

https://support.microsoft.com/en-us/kb/3073930

Je vais tester son efficacité avec la MAJ automatique de mon pilote graphique foireux qui, bien entendu, a repointé son nez et m'a amené à effectuer la manœuvre que j'anticipais dans ce billet. J'ai coché dans cet utilitaire la mise à jour incriminée. On va voir si c'est efficace... Ras le bol tout de même de perdre la main sur l'acceptation ou non du mode des mises à jours Windows. Microsoft force à l'automatisme. Evidemment, pas adapté pour tous les utilisateurs. Ce serait un miracle ! Vive la flexibilité !

Résultat des courses : trois désactivations acrobatiques de la carte graphique après passage en force de Windows Update qui reste têtu comme une mule ! Il faut attendre d'autres mises à jour pour que le masquage prenne effet... Plus d'option pour choisir les mises à jours soi-même en attendant que le robot s'essoufle.

Ou:
Dans Panneau de configuration / Système / Paramètres / système avancés / Matériel /Paramètres d’installation des périphériques,
- Cocher la case : "Non, je préfère choisir manuellement."
- Puis cocher la case : " Ne jamais installer de pilotes depuis Windows update."
- Cliquer sur : Enregistrer les modifications puis sur OK.

vendredi 2 octobre 2015

Années 1910


Grand-père maternel (armée française 1912) : en haut à droite - Pierre Duchailly -

Grand-père paternel (armée italienne en 1916) - Luigi Tosi en bas à gauche

Mariage de mes grand-parents maternels (Pierre DUCHAILLY et Claire CHRÉTIEN) à Villey-le-Sec le 17 juin 1913 - A droite des mariés, Arthur DUCHAILLY, mon arrière grand-père coté maternel.

Photo officielle du couple DUCHAILLY en 1918 à Nancy - Atelier Kaiser -

Quelques numérisations de vieilles photos retrouvées dans la boîte en carton de la Mansarde sont proposées dans ce billet: suite et fin. 

Les années contemporaines de la période de la Première Guerre Mondiale. A noter que la photo la plus ancienne renfermée par cette boîte date de 1891. Concernant la fuite du temps et de la belle jeunesse, suivons le conseil du poète:
" Though nothing can bring back the hour
   Of splendour in the grass, of glory in the flower;
   We will grieve not, rather find
   Strength in what remains behind; "
William Wordsworth - Ode on Intimations of Immortality from Recollections of Early Childhood -

Ce que je traduirais par:

« Bien que rien ne puisse ramener l’heure
   De la splendeur dans l’herbe, de la gloire dans la fleur,
   Ne nous lamentons point, puisons plutôt
   Force en ce qui nous reste d'antan. »

Ode sur les intimations à l’immortalité des souvenirs de la prime enfance.

1893 - Flavigny-sur-Moselle - Arthur DUCHAILLY et Léonie Victorine POTERLOT - DUCHAILLY avec leurs deux enfants, Pierre (mon grand-père maternel) et Léonie qui rejoindra la souche LORRAIN. 

Note : le film de 1961 de Kazan " Splendor in The Grass " fait référence à cet extrait du poème de Wordsworth. Un classique du cinéma pas si classique que cela, incontournable et intemporel.