mardi 20 février 2018

mardi 30 janvier 2018

Le cinéma un art à part entière ?



Si l’on se réfère à la définition moderne de l’art: « L’expression, la communication d’idées, d’émotions et de sentiments au moyen de divers médias », « la quête de la vérité derrière l’apparence », comment le cinéma n'en ferait pas partie? Il répond à la définition, la comble même en empruntant à chacun de ses six prédécesseurs : Architecture, Sculpture, Peinture, Musique, Danse et Poésie.

Est-il un art à part entière? Ergotage de spécialistes tatillons. Certains reprochent au cinéma ses prétentions de touche à tout superficiel. Sans sombrer dans le populisme, le fait que ce mode d’expression touche les populations les plus diverses par des biais sortant souvent de l’académisme des « Beaux Arts » m'apparaît comme un argument fallacieux. Comme si l’appréciation de l’Art n’était qu’une affaire de spécialistes.

Doutant, qu'hormis le butor abouti, tout spectateur n'ait jamais réprimé une larme, sursauté dans son fauteuil, rit à gorge déployée au cœur d’une salle obscure, il est manifeste que le cinéma est bien un vecteur d'émotions. Chacun de nous conserve en mémoire une musique de film, un plan, une scène, des dialogues, une histoire, qui font surgir l'émotion ou sont à la source de découvertes ou d’enrichissements intérieurs personnels. Le réalisateur est bien un créateur qui cherche à communiquer aux spectateurs des idées, des émotions, des sentiments par le biais de son médium. Faisant appel à nos sens principaux, les combinant, multipliant les modes de communication, le cinéma touche par ailleurs une population plus vaste que ne le ferait chaque art pris isolément.

J’aime le cinoche et je suis toujours étonné que des hommes aient la capacité, l’énergie, la ténacité utiles à constituer une équipe, réunir des moyens techniques et financiers complexes pour venir à bout d’un projet visant la plupart du temps à nous donner à voir et à entendre ce qu’ils aiment haïssent ou défendent ardemment.


Georges Méliès - Le voyage dans la lune - 1902


 "L’écriture du mouvement" en quelques dates 


 1888  Le messin Louis Aimée Augustin Le Prince dépose le brevet d’une caméra de projection cinématographique.

Août 1894  Les frères Lumière tournent « La sortie de l’usine Lumière à Lyon ». Les premiers films sont projetés dans les fêtes foraines et dans quelques salles. Début du cinéma d’actualités.

 1902  L’illusionniste de formation Georges Méliès est le précurseur des effets spéciaux, il explore le cinéma de fiction théâtral et poétique, ex : « Le voyage dans la lune »

The Lonedale Operator - 1911 - D.W. GRIFFITH
 1910–1915  L'Américain David Wark Griffith codifie les principes du langage cinématographique classique.

 1915–28  L'éclosion des grandes compagnies de production. La cadence des projections se fait au grès du tour de manivelle de l’opérateur. Les intertitres aident à la narration. Des musiciens accompagnent la projection en s’adaptant aux rythmes et ambiances des films. Des mouvements artistiques et politiques s’emparent du médium naissant :

Nosferatu le vampire - 1920 - Friedrich Wilhelm MURNAU -




Expressionnisme, ex : « Nosferatu le vampire » Murnau 1920
Surréalisme dadaïsme, ex : « Un chien andalou » Bunuel 1928
Communisme, ex : Sergueï Mikhailovitch Eisenstein et son film de propagande sur la révolution russe qui dépasse cette classification réductrice: « Le cuirassé Potemkine »

Jazz Singer - 1927 - Alan CROSLAND



 6 octobre 1927  Le premier film parlant, musical et chantant est américain : « Jazz singer ». Il emploie le procédé sonorisation Vitaphone.

 1929  La crise.  Deux films pour le prix d’un! Le grand film, série A, le petit série B.

 1936  Le film de propagande s’affine « Les Dieux du stade » est commandité à Leni Riefenstahl par le pouvoir Nazi.

Ladre di biciclette - 1948 - Vittorio de SICA -


 1945-49  Le néo-réalisme italien déploie ses ailes

Rosellini « Rome Ville ouverte » 1945 - Visconti « Ossessione » 1945 De Sica « Le voleur de bicyclette » 1948

 Années 50  Essor sur la toile de la couleur associée au format large explorés par les américains durant la guerre. Si l’on occulte la colorisation manuelle, c’est en 1901 qu’apparaît le tout premier film en couleur. Réalisé par le photographe Edward Turner, ce très court métrage montrant des enfants en train de jouer et un défilé militaire a récemment été retrouvé au Musée National des Médias de Bradford en Angleterre. 

Premier film tourné en couleur - 1901 - Edward TURNER
Le premier film tourné en Technicolor trichrome date de 1928 : " The Viking" de Roy William Neill.

The Viking - 1928 - Roy William Neill

Les cousins - 1958 - Claude CHABROL -
 1960  Les nouvelles vagues, dont la française en particulier (Godard, Truffaut, Rivette, Chabrol, Rohmer…), aidées par de nouveaux moyens techniques plus mobiles imposent le goût des tournages en extérieur et une nouvelle esthétique plus proche du réel.
TOY STORY - 1996 - PIXAR





 Années 90  L'emploi de la synthèse d’images et du son numérique commence.

... et suite à venir d'autres aventures techniques ou de créations novatrices.


lundi 22 janvier 2018

BACH PRO


Diaporama musical " Nature " conçu hier sur le largo ma non tanto du Concerto pour deux violons en Ré Majeur, BWV 1043, de Jean Sébastien BachBath Festival Orchestra avec Yehudi Menuhin dans une version remastérisée de 1991. Les photos sont en provenance d'Internet.
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Jean-Sébastien BACH :  « Le but de la musique devrait n’être que la gloire de Dieu et le délassement des âmes. Si l’on ne tient pas compte de cela, il ne s’agit plus de musique mais de nasillements et beuglements diaboliques. » (extr. de Music Quotations)
- « J’ai dû beaucoup m’appliquer ; quiconque s’appliquera de la même façon arrivera au même résultat. » (extr. de Music Quotations)

Eric-Emmanuel SCHMITT : « Bach écrit la musique de Dieu, Mozart écrit la musique que Dieu aime écouter et Beethoven la musique qui montre que l’homme n’a pas besoin de Dieu. Beethoven est une grande leçon de courage. »

E.M. CIORAN : « Sans Bach, la théologie serait dépourvue d’objet, la Création fictive, le néant péremptoire. S’il y a quelqu’un qui doit tout à Bach, c’est bien Dieu. [...] »

Claude DEBUSSY : « Bach… Dieu bienveillant auquel les musiciens devraient adresser une prière avant de se mettre au travail, pour se préserver de la médiocrité, cette oeuvre innombrable où l’on retrouve à chaque pas ce que nous croyons être d’hier, depuis la capricieuse arabesque, jusqu’à cette effusion religieuse, pour laquelle nous n’avons rien trouvé de mieux jusqu’ici, on y cherchera vainement une faute de goût. » (« Du Goût », in S.I.M., 15 février 1913).

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Le Concerto pour 2 violons en ré mineur (BWV 1043), aussi connu sous le nom de Double concerto pour violon, est une œuvre de Johann Sebastian Bach et un des meilleurs exemples des œuvres de la fin de la période baroque. Il l'a composé entre 1717 et 1723 alors qu'il était Maître de Chapelle à Köthen. 

En 1739, à Leipzig, le compositeur en fait un arrangement pour deux clavecins transposé en ut mineur (BWV 1062).

En plus des deux solistes, le concerto est écrit pour cordes et basse continue. Il est caractérisé par la subtile mais pourtant expressive relation entre les deux violons tout au long de l'œuvre, principalement dans le Largo ma non tanto, où l'orchestre à corde se limite à jouer des accords. Ce concerto imite la structure de la fugue et utilise le contrepoint. Ses trois mouvements sont habituels pour un concerto: Vivace ; Largo ma non tanto ; Allegro.

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Cela nous semble étonnant aujourd’hui, mais Johann Sebastian (Jean-Sébastien, en français) Bach n’était pas plus apprécié à son époque que Kauffmann, Rolle ou Graupner, ses concurrents au poste de Cantor de Leipzig ! Le temps a remis les pendules à l’heure : il est à présent considéré comme un des sommets de la musique et souvent désigné comme le « père de la musique » par les compositeurs eux-mêmes.

De son vivant, il n’était connu que localement, et surtout comme organiste et improvisateur. Après sa mort, sa musique fut vite oubliée car on la jugeait dépassée. Le souvenir de son œuvre ne fut entretenu que par ses fils (surtout Carl Philipp Emanuel) et par quelques rares amateurs. Cependant, son art du contrepoint impressionna fort Wolfgang Mozart puis Ludwig van Beethoven, le dernier jouait même par cœur Le Clavier bien tempéré. Ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle qu’il fut véritablement remis à l’honneur, notamment grâce aux efforts de Felix Mendelssohn-Bartholdy qui fit exécuter " La Passion selon Saint Mathieu " en 1829 à l’église Saint-Thomas de Leipzig.

Selon Emil CIORAN, puissamment construite, animée par une pulsation rythmique irrésistible, la musique de Bach donne le sentiment d’accéder à un état supérieur de l’être...

Biographie de J.S. BACH et sources



Note : Jean-Sébastien Bach est fasciné par les jeux numériques, notamment par le nombre 14, somme des lettres de son nom (B, 2ème lettre de l’alphabet + A, 1ère + C, 3ème + H, 8ème = 2+1+3+8=14). À l’âge de 55 ans (1740), il intègre d’ailleurs une Société savante, mais attend d’en être le 14ème membre, même si Haendel et Telemann en font déjà partie. Cette Société étudie les rapports numériques dans la musique. Les Variations Goldberg (l’Art de la fugue aurait dû en faire partie aussi) sont parmi les « contributions scientifiques » que Bach lui fait parvenir. Sur le portrait peint par Elias Haussmann réalisé à l’occasion de son admission, il présente au spectateur la partition d’un canon en forme d’énigme.

dimanche 14 janvier 2018

L'ami Caouette


Fin de la refonte de vieilleries disparues du blog qui ne présente plus mes animations en Flash. Une couillonnade vidéo montée sur une « connerie monumentale » (sic) de Gainsbar datant de 1975.

Il sort de trois échecs commerciaux consécutifs avec les albums « Histoire de Melody Nelson » (1971), « Vu de l'extérieur » (1973) et « Rock Around the Bunker » (1975) et a connu un succès d'estime avec le single « Je suis venu te dire que je m'en vais » (1973). Pour se refaire la cacahuète, Gainsbourg produit un titre amusant susceptible de passer en radio. Pour cela, il ressort « Mon ami Caouette », sollicitude en deux vers et plaisanterie télévisée de 1966 interprétée en duo par Jean-Pierre Cassel et Sacha Distel lors d'un Sacha Show, sous forme de sketch. La seconde partie de la vidéo proposée ci-dessous contient la version cacophonique et navrante de cette mouture initiale interprétée par une brochette d'artistes de l'époque amenés à redonner dans l'humour potache Ray Ventura et ses collégiens des années trente. Même Jean-Philippe Smet, notre rockeur national défunt, alias "Jojo", se trouvait embarqué dans cette galère. Surréaliste, n'est-il pas? 



Le succès de « L'Ami Caouette » - titre final - se confirme dans les cours de récré où les enfants la reprennent, mais ce tube ne comble guère Gainsbourg, qui voit une chanson légère triompher au profit de ses œuvres plus abouties. Gainsbourg admettra dans sa dernière interview réalisée le 14 novembre 1990 qu'il s'agit d'« une connerie monumentale ».

jeudi 4 janvier 2018

TOONS EN FOLIE


Nouveau recyclage via vidéo d'une animation Flash datant de 2008. Vache, dix ans déjà ! 

Cette fois, la résolution graphique des objets de la bibliothèque ne convenait pas pour créer une vidéo en haute résolution. Une simple capture d'écran avec ma carte graphique... et hop sur YouTube !

Profitons de ce billet pour en présenter deux autres. La première a été retravaillée pour gérer le format HD 1080p. Les graphismes naïfs sont de ma fille qui m'avait demandé en 2010 de réaliser une animation pour l'anniversaire de son frère. La seconde est une capture vidéo de l'animation Flash de 2012 créée cette fois pour l'anniversaire de Gabriel, petit fils du programmeur et neveu de l'illustratrice.





jeudi 14 décembre 2017

LE RETOUR



Les pages personnelles des abonnés SFR se sont volatilisées il y a quelques mois. Procédant à l'élagage des billets du blog contenant des animations Flash stockées sur cet espace parti vers l'infini et au-delà, l'idée m'est venue de ressusciter quelques unes de celles qui pouvaient tout aussi bien être présentées sous forme de vidéos.

J'ai retravaillée celle-ci de sorte que la résolution des objets qu'elle contient soit adaptée au format 1080 HD. Un ou deux vénérables visiteurs du blog reconnaîtront peut-être cette ancienne animation Flash.

Je tiens à préciser que ce billet n'est nullement posté de l'au-delà. Still alive. "Very", ajouterait Jolly Jumper.


Bonnes fêtes à tous et à toutes. 


lundi 2 mai 2016

ROMA DI PIETRO

Cette statue en bronze date probablement du Moyen-Âge. On sait en plus que les jumeaux ont été ajoutés à la Renaissance. Romulus à droite ou à gauche dans cette représentation légendaire? La louve a de quoi ne pas y retrouver ses louveteaux.
Dès l’aéroport, fort est de constater que nombre d'autochtones ont la gestuelle volubile et une légère propension à vociférer dans leur téléphone portable. Le Romain a probablement le verbe haut pour couvrir le bruit de fond de la cité. Scooters et automobiles  - parmi lesquelles domine le bataillon des Fiat – font mugir les pavés noirs de la ville, conduits par des hommes et des femmes dopés à l’adrénaline.

A peine montés dans le taxi, nous voilà happés dans l’abord embouteillé et acrobatique de la capitale italienne. On est loin tout de même de celui de l’équipe de tournage de Fellini dans son Roma de 1972. Il fait très beau pour notre arrivée. Nous n’avons pas droit à la pluie battante de la scène évoquée !

Giulio Cesare SANTINI *
Direction via Giullio Cesare Santini. Le prénom fleure déjà l’Antique. Vingt minutes de slalom plus tard, Francesca nous accueille à l’appartement que nous avons réservé dans une vieille bâtisse du Trastevere. La cour intérieure du bâtiment ne manque pas de cachet. Une vénérable bouteille d’un millésime italien de 2001 attend les touristes sur la table du salon. Nous la dégusterons sur la petite terrasse de l’appartement qui nous propose une vue sur les toits de tuiles romaines de ce quartier du centre historique.

A l’énoncé de mon patronyme, Francesca, oubliant la langue de Shakespeare que le trio massacrait, s’adresse inconsidérément à moi en italien. Je comprends tout de même qu’elle m’interroge sur le lieu de naissance de mes ancêtres. Ma réponse empêtrée me fait craindre l’interprétation burlesque. Je sors mon Smartphone et enclenche la synthèse vocale de mon traducteur: « Il miei nonni erano italiani, vicino Lago Magiore ». 

Sourire de l’interlocutrice : «  Vous serez bien à Rome. La ville n’appartient pas encore au midi italien ». Ah ! L’Italie du Nord et son a priori tenace concernant le Mezzogiorno !


Les nouveaux arrivants du quartier n’ont pas l’allure d’envahisseurs, même si Jules et Napo pourraient les inciter d’outre-tombe à se croire ici en terrain conquis. Il est déjà tard, mais, comme à notre habitude, nous voulons aussitôt nous imprégner de l’ambiance du secteur où nous allons régner…



La musarde commence.

C’est une erreur coupable de ne pas voyager dans Rome a pedibus. Quelques centaines de mètres parcourus en flânant au hasard de ruelles pavées fourmillant de cafés et de restaurants typiques, nous voilà déjà débouchant sur une place pittoresque où une jeune saltimbanque virevolte et jongle avec des barres de fer enflammées. Une belle fontaine orne la place flanquée au Nord d’une église au campanile rectangulaire aérien et à la façade ornée de mosaïques aux dorures éclatantes.

L’avancée en âge se caractériserait - paraît-il -  par une propension à parler plus de bouffe que de sexe, je me dois donc de signaler que nous prîmes non loin d’ici la première pizza du séjour qui en augura d’autres à venir. La nuit fut, bien entendu, réservée aux différents stades du long processus digestif.

Le lendemain matin, le soleil est toujours de la partie. La température est estivale pour des touristes lorrains ayant oublié les dards de Phébus. Très rapidement, notre déambulation nous accoutume aux chocs rétiniens.

Lîle Tibérine à peine franchie en empruntant le ponte Cestio, c’est parti pour la reviviscence de souvenirs d’édifices célèbres vus dans nos livres d’histoire, ou de lieux de tournage de films internationalement connus : Roma di Fellini, Vacances Romaines, Le voleur de bicyclette, Journal intime de Nanni Moretti, La Dolce Vita, Accatone, allons-y même pour Spartacus et Une Journée particulière.


Le Tibre latin et l'île Tibérine enjambée par le pont Cestio

En quelques heures, munis de rudiments de latin échappés à la débâcle et de quelques étymologies françaises en stock, nous pensons presque maîtriser l’Italien. Mais bon, le Romain est observateur, ou déteste qu’on massacre sa langue. Il n’est pas rare que certains d’entre eux s’adressent illico presto à nous en Français. Fins dans l’art de masquer la pointe de consternation liée à mes embardées linguistiques téméraires, quelques habitants semblent heureux de me faire découvrir leur capitale.

Le serveur romain est taquin. Alors que ma fiancée règle « il conto », je signale à l’un d’entre eux que c’est la coutume en France que la femme paye. Un test visant à constater si la connivence macho prêtée aux ritals est une fable ou non. Celui-ci rétorque qu’il serait bon d’envisager d’aller travailler chez nous.


Touriste français typique...
A Rome, on mange à toute heure du jour ou de la nuit. On circule en voiture ou à deux roues dans les moindres ruelles. Le stationnement sauvage semble de règle.

En avril, la cohue touristique n’est pas encore présente. L’abord des monuments est aisé et nous ne sommes pas importunés par des demandes multiples et variées visant à nous fourguer de quelconques bimbeloteries.

La suite du billet tient à vous présenter ce que l’on peut découvrir en quelques balades improvisées qui n’ont pas de quoi entamer la robustesse des mollets des marcheurs dont le camp de base est le rioni du Trastevere. Les Français parlent aussi du Transtévère. Quelques notes historiques sont regroupées ici pour le lecteur curieux.

A noter que le voyage retour matinal vers l'aéroport a été digne d'un jeu vidéo du style "Midtown Madness". Nous n'étions nullement à la bourre, mais le taxi nous a embarqué dans une course poursuite contre on ne sait quoi ou qui au juste. Emporté dans son élan, il nous a même laissé avec nos bagages devant le hall d'embarquement numéro 3 alors que notre enregistrement se faisait au 1... Pas de problème, nous étions désormais bigrement en avance. 



Un peu d’histoire

Le Trastevere est l'un des rione de Rome. Le terme "rioni" s’applique aux quartiers du centre historique. Il est le seul situé sur la rive droite du Tibre. Au temps de la monarchie, le Tibre constituait une frontière naturelle de Rome avec l'Étrurie. Ce quartier se constitua sous la république, et fut nommé le Transtiberim, « Au-delà du Tibre ». Un seul passage, le pont Sublicius, le reliait au reste de la ville de Rome. Cette terre initialement « étrangère » fut annexée par la suite à la ville sous l'empereur Auguste. Plusieurs figures importantes construisirent leurs villas dans le Trastevere : Claudia, épouse du consul Quintus Metellus Celer, (« l'amie » de Catulle) et Jules César dont la villa était réputée pour son jardin, les horti Caesaris.


Une des nombreuses ruelles du rioni Trastevere et son faux italien chauve

Aujourd'hui, le Trastevere est un des principaux points de restauration de Rome. Les étroites rues pavées qui s'alignent en montée vers le Janicule entre les ponts Sisto et Garibaldi et autour de la Piazza di Santa Maria in Trastevere présentent une incroyable densité d'établissements culinaires où une foule faite de touristes et de Romains se presse midi et soir. La Piazza Trilussa devant le pont Sisto est, chaque soir, et particulièrement le samedi, le rendez-vous de la jeunesse romaine, à l'image de ce qu'aura été la Fontaine Saint-Michel à Paris. Par contre la zone à l'Est du Viale Trastevere, plus calme et moins branchée, a gardé un caractère moins touristique. Par ailleurs, ce quartier « mal famé » de la première moitié du XXe siècle est devenu un des plus prisés de la capitale. Les prix au mètre carré des logements se sont envolés ces dernières années. Une population aisée a donc peu à peu remplacé les Trasteverini originaux. Avec ses églises, ses rues étroites, ses cafés et ses petits restaurants, le Trastevere, dans la partie sud du centre historique, a conservé l'authenticité d'un quartier populaire.


Piazza di Santa Maria in Trastevere

La basilique Sainte-Marie-du-Trastevere est l'une des plus anciennes églises de Rome. D'abord baptisée Titulus Callixti, car construite sous le pape Calixte Ier (217-222), elle fut probablement le premier lieu de culte chrétien officiellement ouvert au public. Elle est reconstruite sous Jules Ier (337-358) puis sous le pontificat d'Innocent II (1130-1143) où elle fut décorée des mosaïques actuelles. Le Liber Pontificalis relate une légende qui voudrait que le pape Calixte Ier ait invité une communauté chrétienne à s'installer en 220 sur le site de la Taberna meritoria, une taverne pour soldats retraités, transformée en église domestique (titulus).

Bien qu'aucun vestige ne permette de localiser avec certitude les édifices publics chrétiens de Rome avant le temps de Constantin, le lieu aurait été réservé à l'usage chrétien par l'empereur Septime Sévère qui, devant régler le litige entre les chrétiens et les gardiens de la taverne, aurait dit : « Je préfère qu'il appartienne à ceux qui honorent Dieu, quelle que soit leur forme de culte. ».


La façade de la Basilique Santa Maria in Trastevere au crépuscule. Un concert d'orgue y est donné

Le campanile date du XIIIe siècle. À son sommet se trouve une mosaïque représentant la Vierge à l'Enfant à qui est dédiée l'église. Les mosaïques de la façade datent elles aussi du XIIIe siècle. L'image de Marie est considérée comme la plus ancienne représentation iconographique de la Vierge allaitant. Elle est entourée de dix femmes portant des lampes, symbole de virginité. Les sculptures du parapet représentent les trois papes Calixte Ier, Corneille et Jules Ier, ainsi que le martyr Calépode. À l'intérieur du portique, des fragments de sarcophages du IIIe siècle et des fresques, dont l'une représente l'Annonciation, ont été déposés.
La fontaine octogonale de la place de l'église (Piazza di Santa Maria in Trastevere), qui apparaît déjà dans une carte de 1472, est également restaurée par Carlo Fontana.

Le Risorgimento (mot italien signifiant « renaissance » ou « résurrection ») est la période de l’histoire de l'Italie dans la seconde moitié du XIXe siècle au terme de laquelle les rois de la maison de Savoie unifient la péninsule italienne. Elle se fait  par l'annexion de la Lombardie, de Venise, du royaume des Deux-Siciles, du duché de Modène et Reggio, du grand-duché de Toscane, du duché de Parme et des États pontificaux du royaume de Sardaigne.

Jusqu’au milieu du XIXe siècle, on pouvait considérer que, selon la définition de Metternich, l’Italie n’était rien de plus qu’une « expression géographique ». L’unification italienne est donc un événement majeur de l’histoire de l’Europe dans la mesure où elle a transformé l’expression géographique en réalité politique. Mais si tout le monde est d’accord pour dire que l’unification a constitué un tournant dans les relations internationales, les interprétations divergent en revanche quand il s’agit de le replacer dans son contexte. Certains historiens voient dans cette naissance de l’Italie un phénomène spécifiquement italien, sans lien réel avec les conjonctures de l’époque. D’autres, au contraire, estiment que l’unification italienne s’inscrit dans un processus commun, non seulement à toutes les nations d’Europe, mais encore à celles du monde entier : une Révolution universelle venue bouleverser les structures sociales que le temps rend nécessairement obsolètes.

La première phase du Risorgimento (1848-1849) voit le développement de différents mouvements révolutionnaires et une guerre contre l’Empire d'Autriche, mais se conclut par un retour au statu quo. La seconde phase 1859-1860 fait considérablement avancer le processus d’unification et se conclut par la proclamation du Royaume d’Italie le 17 mars 1861. L’unification est ensuite achevée avec l’annexion de Rome, capitale de l’État de l’Église, le 20 septembre 1870. De nombreuses rues d'Italie porte le nom de rue du 20 septembre.

La ville de Rome 

C'est la capitale de l'Italie depuis 1871. Située au centre-ouest de la péninsule italienne, sur les côtes de la mer Tyrrhénienne, elle est également la capitale de la province de Rome, de la région du Latium, et fut celle de l'Empire romain durant plusieurs siècles. En 2014, elle compte 2 869 461 habitants établis sur 1 285 km², ce qui fait d'elle la commune la plus peuplée d'Italie et la plus étendue d'Europe après Moscou et Londres. Son aire urbaine, qui recense 4 321 244 habitants en 2013, est en revanche moins importante que celle de Milan et Naples. Elle présente en outre la particularité de contenir un État enclavé dans son territoire : la Cité du Vatican (Città del Vaticano), dont le pape est le souverain.

L'histoire de Rome s'étend sur plus de vingt-huit siècles, depuis sa fondation mythique par Romulus en 753 av. J.-C. jusqu'à son rôle actuel de capitale de la République italienne depuis 1871. Second berceau de la civilisation occidentale après Athènes, la ville fut successivement le centre de la Monarchie romaine, de la République romaine (509 av. J.-C. – 27 av. J.-C.) puis de l'Empire romain (27 av. J.-C. – 476). Durant cette période, Rome aurait compté entre un et deux millions d'habitants et domine l'Europe, l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient tant militairement que culturellement, diffusant dans ces territoires la langue latine, ses arts et techniques ainsi que la religion chrétienne. Depuis le Ier siècle, elle abrite le siège de l'Église catholique romaine, au sein des États pontificaux (752-1870) puis de la Cité du Vatican.


Saint Pierre de Rome

Considérablement agrandie par de grands travaux sous Jules César et surtout sous Auguste, la ville est partiellement détruite lors du Grand incendie de Rome - le Circus Maximus notamment. À partir du XVe siècle, presque tous les papes depuis Nicolas V (1447-1455) perpétuent la tradition de l'architecture romaine et ambitionnent de faire de Rome le principal centre culturel et artistique de l'Occident. La ville devient l'un des foyers de la Renaissance italienne, avec Florence et Venise, et donne naissance au style baroque - dont témoigne encore son centre historique, classé par l'UNESCO comme site du patrimoine mondial. Des artistes comme Michel-Ange, Raphaël ou Le Bernin s'y installent et produisent des œuvres telles que la Basilique Saint-Pierre, la Chapelle Sixtine ou les Chambres de Raphaël. Au XIXe siècle, Rome est le symbole de l'unité italienne et devient la capitale du Royaume d'Italie, puis de la République après la Seconde Guerre mondiale.

La prise de Rome, le 20 septembre 1870, provoque l'annexion de la ville au Royaume d'Italie, et le décret mettant fin à l'existence des États pontificaux et du pouvoir temporel des Papes, ce qui déclenchera la controverse dite de la « question romaine » (qui ne sera réglé qu'avec la signature des Accords du Latran en 1929). L'année suivante, la capitale d'Italie est transférée de Florence à la « Ville éternelle » par la loi no 33 du 3 février 1871.



Le Panthéon de Rome est un édifice religieux antique situé sur la Piazza della Rotonda.


Piazza della Rotonda


Il est bâti sur l'ordre d'Agrippa au Ier siècle av. J.-C., endommagé par plusieurs incendies, et entièrement reconstruit sous Hadrien (début du IIe siècle). À l’origine, le Panthéon était un temple dédié à toutes les divinités de la religion antique. Il fut converti en église chrétienne au VIIe siècle. C’est le plus grand monument romain antique qui nous soit parvenu en état pratiquement intact, du fait de son utilisation ininterrompue jusqu'à nos jours. Il a donné son nom à un quartier de Rome. Le Panthéon supporte la plus grande coupole de toute l’Antiquité avec 150 pieds romains soit 43,30 m de diamètre à l'intérieur, qui reste la plus grande du monde en béton non armé. Après presque deux millénaires, cette construction remarquable ne présente pas de signe de faiblesse de sa structure en dépit des mutilations volontaires et des mouvements telluriques répétés.





Piazza Navona ou Place Navone
La piazza Navona (place Navone en français) est la plus grande place touristique de Rome. Située dans la partie nord du champ de Mars, à proximité du Panthéon, elle est construite sur les ruines du stade de Domitien du Ier siècle, dont elle conserve la forme exacte. Elle est, avec son décor architectural monumental, un des plus beaux ensembles d'architecture baroque de Rome.

La fontaine du Maure, au Sud de la place Navona est due à Giacomo Della Porta, comme la fontaine de Neptune, au Nord de la même place. Disposée dans un double bassin, la fontaine représente un maure aux prises avec un dauphin.

Fontana di Moro

Selon certains, il s’agirait d’un portrait du représentant du Congo auprès du Pape. Le terme de Maure serait donc à prendre dans un sens particulièrement large. La statue centrale est exécutée sur des plans de Bernini (Le Bernin), celui-là même qui réalisa la fontaine des 4 fleuves au centre de la place Navona. Ce maure est entouré de tritons soufflant dans des doubles conques et de sculptures recrachant l’eau du bassin supérieur vers le bassin inférieur. Devant cette fontaine, le palais Pamphili est devenu l’ambassade du Brésil. A l’intérieur, des fresques de Pierre de Cortone ont pour thème l’Eneïde (1650).



Les marches de la Piazza di Spagna menant à l'église de la Trinité des Monts sont en réfection. On attendait les Français !

Piazza di Spagna

Située en plein cœur historique de la ville, à proximité de la fontaine de Trevi, la place d'Espagne est l'une des places les plus connues de Rome. Elle offre une très belle perspective. Ce lieu incontournable attire énormément de monde venu se reposer sur les marches reliant la piazza di Spagna à l'église de la Trinité des Monts.


Eglise de la Trinité des Monts



Nessuno sulla piazza?


La Piazza di Spagna doit son nom à la présence de l'ambassade d'Espagne qui s'y établit au XVIIe siècle. Elle est bordée de beaux immeubles aux couleurs chaudes. Mais ce qui fait la réputation de la place d'Espagne, c’est la perspective de la fontaine de la Barcaccia à l'église de la Trinité des Monts, reliée par un très bel escalier construit par les Français en 1725.
Vacances Romaines

Piazza di Spagna

La fontaine de la barcaccia, a été commandée par le pape Urbain VIII à Bernini (père du Bernin). Cette fontaine, originale, représente une barque prenant l'eau. Elle a été placée dans une fosse pour palier au problème de pression d'eau alimentant la fontaine. La fontaine porte les armes de la famille du pape, les Barberini, symbolisées par des abeilles.



Fontana di Trevi

Commandée à Niccolò Salvi en 1732 par le pape Clément XII Corsini pour remplacer le modeste bassin installé à cet endroit par Nicolas V, la fontaine de Trevi fut achevée trente ans plus tard en 1762 par Giuseppe Pannini. Adossée au palais Poli, cette œuvre monumentale en forme d'arc de triomphe, écrase la minuscule place sur laquelle elle se trouve.




L’origine de son nom peut être légendaire; certains affirment qu’elle fut nommée Trevi à cause des bas-reliefs de la fontaine, en référence à la légende selon laquelle une dénommée «Trevi» aurait sauvé sa virginité en indiquant l’emplacement de cette source. Mais l'étymologie la plus acceptée, moins poétique mais plus probable est latine : trivium (tre vie en italien), signifiant « trois rues » en référence aux trois artères qui convergeaient naguère sur la piazzetta dei Crociferi située au nord-ouest de la Piazza di Trevi. Elle est le rendez-vous par excellence des amoureux et des couples désirant un enfant.




Chiesa Santa Maria in Cosmedin

Chiesa Santa Maria in Cosmedin 

Cette église est située dans la partie Sud du centre historique de Rome, à proximité du Tibre. Bien qu'il s'agisse d'une église particulièrement intéressante, elle est peu connue. Cela n'empêche pas qu'elle attire une foule considérable… En effet, son porche abrite la célèbre Bouche de la Vérité (Bocca della Verità) qui fait partie des "clichés" classiques de Rome. A l'emplacement de l'église se tenait la "statio annonae", organisme en charge de l'approvisionnement des vivres de Rome.
Au VIème siècle, une "diaconie" s'installe dans les bâtiments en ruine. Les diaconies étaient des organismes chrétiens qui venaient en aide aux pauvres.

Au VIIIème siècle le bâtiment est donné à la communauté chrétienne grecque, qui a fuit de Constantinople les persécutions des iconoclastes byzantins. L'édifice est alors transformé en église et prend le nom de Santa Maria in Cosmedin ou Santa Maria de schola Graeca (de l'école Grecque). L'origine du terme "cosmedin" n'est pas certaine, il peut désigner le nom d'un quartier de Constantinople ou venir du terme "kosmos" signifiant ornement, renvoyant ainsi à la richesse de la décoration.



Sous le porche, à gauche, vous trouverez la fameuse Bocca della Verità, la Bouche de la Vérité. Vous devrez probablement faire la queue et laisser une obole pour y accéder et pouvoir glisser la main dans la bouche. Selon la croyance populaire, ce grand disque de marbre antique sculpté d'un visage (un triton ou Neptune) dévore la main des menteurs ! Sous l'antiquité, ce disque servait simplement de plaque d'égout …




Palais Mattei di Giove actuellement Bibliothèque d'Histoire Moderne et Contemporaine de Rome : la cour intérieure.




Fontana delle tartarughe

La Fontaine des tortues (Fontana delle tartarughe) décore la Piazza Mattei, une minuscule place située dans l’ancien ghetto juif. Elle fut dessinée à la fin de la Renaissance par Giacomo della Porta. Taddeo Landini réalisa les 4 éphèbes en bronze entre 1581 et 1588. La finesse et l'élégance de cette fontaine contrastent fortement avec les autres fontaines de Rome de l'époque. Le rajout des tortues en 1658 seraient l'œuvre de Bernini.

Selon la petite histoire, le duc Mattei, ayant perdu sa fortune aux jeux, et par conséquent sa tendre promise, aurait fait construire la fontaine en une nuit pour prouver au père de sa fiancée qu'il était encore capable de grandes réalisations et toujours digne de devenir son gendre.

Les Mattei étaient une famille romaine riche et puissante. Leur influence s'étendait sur tout un quartier baptisé "île Mattei" où ils avaient fait construire 5 palais. Protecteurs des juifs, ils en retiraient une certaine reconnaissance et des bénéfices certains.

Le ghetto de Rome, Ghetto di Roma, est un ghetto imposé aux Juifs : le 14 juillet 1555, le pape Paul IV publie sa bulle, Cum nimis absurdum, dans laquelle il impose des restrictions religieuses et économiques aux Juifs et créé le ghetto, qui continue d'exister jusqu'en 1870. Il est créé dans le rione Sant'Angelo et se situe à proximité du Tibre et du théâtre de Marcellus. À l'exception de brèves périodes sous Napoléon Ier, de 1808 à 1815 et durant les Républiques romaines de 1798 à 1799 et de 1849, le ghetto de Rome est contrôlé par la papauté. Il est fermé à l'occasion de la prise de Rome en 1870.

Le ghetto est un quartier clos, avec des portes verrouillées la nuit. Le mur est construit sous la direction de l'architecte Giovanni Sallustio Peruzzi. Le coût de la construction du mur est de 300 écus pontificaux, devant être payés par la communauté juive. Le quartier de Rome, choisi pour le ghetto, est l'un des quartiers les plus indésirables de la ville, sujet à de fréquentes inondations causées par le Tibre, mais où les Juifs représentent déjà 80 % de la population.
La bulle pontificale révoque également tous les droits de la communauté juive et leur impose une variété de nouvelles restrictions telles que l'interdiction de propriété, celle de pratiquer la médecine sur les Chrétiens et les sermons catholiques obligatoires lors du Chabbat. Le ghetto est bien accueilli, par certains Juifs, qui pensent que ces murs protégeraient la petite communauté juive d'éventuelles attaques par des foules chrétiennes, mais aussi qu'il leur permet d'exercer leurs coutumes religieuses sans interférence. Les Juifs ne sont pas autorisés à posséder de biens, même dans le ghetto. Les propriétaires Chrétiens des maisons du ghetto peuvent garder leurs biens, mais en raison du jus cazachà, le droit de possession, ils ne peuvent ni expulser les Juifs, ni augmenter leurs loyers.

La vie dans le ghetto romain est d'une pauvreté écrasante, en raison des restrictions sévères imposées. Les Juifs ne peuvent exercer que des emplois non qualifiés, comme chiffonniers, brocanteurs, ou poissonniers. Ils sont autorisés à être prêteurs sur gage, ce qui est interdit aux Chrétiens : cette activité excite la haine de beaucoup de Chrétiens contre eux.

Dans les jeux de loterie, ils sont autorisés à parier uniquement sur les premiers nombres, de 1 à 30, tous appartenant à la même dizaine. En cas de tirage de cinq de ces numéros, les Romains disent que ce jour là, dans le ghetto, se déroule une grande fête.

Quand les Juifs sortent du ghetto, les hommes doivent porter une casquette jaune, le sciamanno, et les femmes un voile jaune, de la même couleur que celui porté par les prostituées. Pendant les fêtes, ils doivent amuser les Chrétiens, en concurrence entre eux dans des jeux humiliants. Ils doivent courir nus, avec une corde autour du cou, ou les jambes enfermées dans des sacs. Parfois, ils sont également montés par des soldats.

Les Juifs doivent demander, chaque année, la permission d'y vivre. Ils paient une taxe annuelle pour ce privilège. Les Juifs de Rome sont tenus annuellement de jurer fidélité au pape, à l'arc de Titus, qui célèbre le siège de Jérusalem (en 70), lors de la première Guerre judéo-romaine. Chaque année, au Campidoglio, le rabbin doit rendre hommage au chef des conseillers municipaux (Caporione). En échange, il reçoit de la part de ce dernier, un coup de pied aux fesses. Cette cérémonie signifie que la communauté juive est autorisée à rester un an de plus à Rome.



La colline du Palatin est une des sept que compte Rome. C'est une des parties les plus anciennes de la ville. Haute de 70 mètres, elle donne d'un coté sur le Forum Romain et de l'autre sur le Cirque Maxime. Elle est devenue un grand musée en plein air, visitable de jour.

La légende veut que Rome ait été fondée sur le Palatin. De récentes fouilles ont montré que des populations y habitaient déjà vers 1000 Av-JC. Selon la Mythologie Romaine, ce fut le lieu où Romolus et Rémus furent trouvés par la louve qui leur sauva la. Lorsque Romolus est devenu adulte, il y aurait fondé la "Rome Carrée" avec les bergers provenant d'Albalonga qui - après le célèbre enlèvement des Sabine et l'union avec le peuple des agriculteurs - alla en s'agrandissant sans cesse.

Un très ancien lieu de culte, qui aurait été mentionné dans la mythologie a récemment été redécouvert lors des restaurations des palais du Palatin, ce serait la grotte sacrée où la louve a recueillit les jumeaux.



Il Campidoglio et la statue équestre de Marc Aurèle. Le bronze de la louve romaine se trouve à gauche du bâtiment.

Le Capitole d'aujourd'hui a été tiré des ruines grâce à Michel-Ange et ses successeurs. On peut y trouver le Palais du Sénat qui abrite le siège de la mairie de Rome et les musées du Capitole, le plus ancien musée du monde créé en 1471 par le pape Sixte IV afin de rendre au peuple Romain quelques exceptionnelles statues de bronze comme la Louve capitoline, le Camille, le Tireur d'épine et la Tête de Domitien aujourd'hui reconnue comme celle de Constance II.


Le Forum 

La mouette du Cirque Maxime fait son numéro

En 1538, la statue équestre de Marc Aurèle, auparavant installée au Latran, est transférée dans le musée, au Palazzo dei Conservatori. Une copie a été installée à l'extérieur, au centre de la place.



De chaque côté de la rampe d'accès où elle débouche sur la place ont été disposés les groupes des Dioscures d'époque impériale tardive. Au milieu de la rampe d'accès, sur la gauche en montant, se trouve la statue de Cola di Rienzo.




La Piazza Venezia est une place du centre de Rome, se trouvant en contrebas du Capitole et de sa place. Elle est dominée par le monument dédié à Victor-Emmanuel II.




Il Castello Sant’Angello

Décidé par l'empereur Hadrien en 125 pour être son mausolée, le bâtiment se veut le pendant du tombeau d'Auguste : celui-ci est situé au nord du Champ de Mars (Rome), sur la rive gauche du Tibre, alors que le mausolée d'Hadrien se place sur la rive droite, en face du Champ de Mars. En outre, l'allure générale des deux édifices est similaire. Il est achevé par Antonin le Pieux en 139. Le château, une rotonde massive en travertin, est surmonté d'un quadrige de bronze mené par l'empereur Hadrien figuré en soleil et d'un bosquet d'arbres funéraires. Les cendres d'Hadrien y sont déposées en 139. Caracalla est le dernier empereur à s'y faire ensevelir.

Très vite, le bâtiment est détourné de ses fins funéraires pour devenir militaire. Il est intégré à la muraille aurélienne en 403, en tant que bastion avancé. Quand le Goth Vitigès attaque Rome en 537, les soldats défendant le castellum se servent des statues de bronze qui le décorent comme projectiles. En 547, Totila inclut l'édifice dans une structure fortifiée protégeant la rive droite. Le quartier prend ainsi le nom de Borgo.

Le château tire son nom actuel d'une légende apparue au ixe siècle, au sujet de la grande peste de 590. Le pape d'alors, Grégoire Ier, aurait eu une apparition de l'archange Michel, au sommet du château, remettant son épée au fourreau, signifiant ainsi la fin de l'épidémie. Pour commémorer l'événement, une statue d'ange coiffe l'ouvrage (d'abord un marbre de Raffaello da Montelupo datant de 1544, et depuis 1753, un bronze de Peter Anton von Verschaffelt). En fait, la légende explique la présence d'une chapelle dédiée à l'archange par Boniface IV au VIIe siècle. La tradition consistant à coiffer un édifice d'un être ailé est ancienne : presque tous les édifices du Forum romain étaient couronnés de Victoires ailées.

Urbain VIII, dès 16232, le fait fortifier et « dérobe » au Panthéon (Ier siècle av. J.-C.) le bronze nécessaire pour confectionner l'artillerie du château. Jusqu'au XIXe siècle, le château servira à la papauté de prison politique.

Le 21 juillet 1871, le drapeau pontifical est amené pour la dernière fois par les troupes pontificales, sous les yeux de l'armée italienne, qui prend possession du lieu.



Il Colosseo

Le Colisée, à l'origine amphithéâtre Flavien (Colosseo en italien), est un immense amphithéâtre ovoïde situé dans le centre de la ville de Rome, entre l'Esquilin et le Cælius, le plus grand jamais construit dans l'empire romain. Il est l'une des plus grandes œuvres de l'architecture et de l'ingénierie romaines.

Sa construction, juste à l'est du Forum Romain, a commencé entre 70 et 72 ap. J.-C., sous l'empereur Vespasien, et s'est achevée en 80 sous Titus. D'autres modifications ont ensuite été apportées au cours du règne de Domitien (81-96). Le nom d'amphithéâtre Flavien dérive du nom de famille (gens Flavii) des deux empereurs Vespasien et Titus.



Pouvant accueillir entre 50 000 et 75 000 spectateurs, le Colisée a été utilisé pour les venationes (combats d'animaux sauvages), les munera (combats de gladiateurs) et autres spectacles publics, tels que des exécutions de condamnés à mort, des reconstitutions de batailles célèbres et des drames basés sur la mythologie romaine. Il est resté en service pendant près de 500 ans, les derniers jeux se prolongeant jusqu'au vie siècle. Pour l'inauguration du Colisée, en 80 ap. J.-C., Titus donne une naumachie dans le Colisée transformé en bassin reconstituant la bataille navale de Corinthe contre Corcyre. Le bâtiment a finalement cessé d'être utilisé au cours du haut Moyen Âge. Il a plus tard été réutilisé pour des usages variés tels que des habitations, des ateliers d'artisans, le siège d'un ordre religieux, une forteresse, une carrière et un sanctuaire catholique chrétien.


L'arc de Constantin aux abords du Colisée
Le Colisée est actuellement en état de ruine, en raison des dommages causés par les tremblements de terre et la récupération des pierres, mais il continue à donner la mesure de l'ancienne puissance de la Rome Impériale.

*Giulio Cesare SANTINI poète romain né en 1880 et mort en 1957 à Rome. Il se tourna dès l'âge de 20 ans vers la versification en dialecte "romanesco". Son "Napoleone" au souffle épique l'amène à représenter avec un réalisme saisissant le carnage des champs de bataille napoléoniens.

On doit repartir d'où l'on vient? Merci, Jules...