Note: prudent face à la bêtise humaine, je tiens à signaler que les commentaires des photos de ce billet sont à prendre au second degré. Actuellement, pareil préambule peut avoir son utilité...
CE2 - École Jules Ferry - JARNY - 1959-60 |
Photo 2 : les fayots
Les élèves, dans une pose naturelle, font montre de leur belle assiduité et d’une voracité peu commune pour les beaux ouvrages. La répartition des places - grand paradoxe censé stimuler les cancres et qu’il faudrait m’expliquer - se fait du premier de la classe en face du bureau de la maîtresse jusqu’au dernier tout au fond et pas systématiquement à côte du radiateur.
-L’élève sortant du lot : variation en Mi bémol sur l’intitulé de la photo, le plus grand péteur de la Meurthe et Moselle à l’Oural. Capable de faire feu sur ordre, même aux cadences élevées, et de transformer, à lui seul, une salle de classe en chambre à gaz. Il martelait au décours de ses variations intestinales - souvent en Do Majeur - le court poème que nous avions découvert un jour au milieu de graffitis ornant la façade d’une maison en ruine: « Un pet est un gaz asphyxiant qui sort du cul et qui fait pan ! ».
-Localiser le Webpupil : pas difficile, blouse de belle facture portant son prénom.
CM2 - École Jean Macé - VANDOEUVRE - 1961-62 |
Photo 3 : les Grands
Déménagement des parents pour la capitale de la Lorraine. La concurrence scolaire s’intensifie et il faut en passer par l’initiation dévolue immanquablement au nouveau de la classe. Parmi les élèves, quelques propriétaires d’écuries de «Dinky Toys» de niveau international.
-L’élève sortant du lot : le chef du commissariat local fut promu dans la semaine suivant la descente qu’il avait organisée dans la cave de la famille d’un des élèves de la photo. Record de prise de pièces détachées de mobs et autres véhicules hybrides. Il faut entendre ici des engins reconstitués à partir d’éléments du stock obtenu en désossant d’autres montures de provenance rendue obscure grâce à la méthode.
Localiser le Webpupil : pas difficile, toujours la blouse portant les armoiries de la famille...
6ème A1 - Lycée d'État de VANDOEUVRE - 1962-63 |
Photo 4 : les bizuts
Pour les jeunes générations pensant avoir découvert les « Converse ».
-L’élève sortant du lot : le roi de l'embrouille, l’hypocrite de compétition. A lui seul, ce gougnafier pouvait revendiquer les superlatifs dans les domaines de la veulerie, de l’obséquiosité, de l’onctuosité, de la fourberie, du pharisaïsme et du mensonge. Mielleux, soumis, patelin, cauteleux, servile, tricheur et faux jeton de première. Citer son nom ne procéderait même pas de la délation, car il est possible qu'il ait depuis usurpé une fausse identité.
-Localiser le Webpupil : celui qui porte un polo que les pratiquants du sport extrême plein de noblesse qu’est la pétanque s’arrachent les derniers modèles sur les places des marchés de France et de Navarre.
5ème A1 - Lycée d'État de VANDOEUVRE - 1963-64 |
Photo 6 : le spectre
Bien des années avant la mise au point d’outils performants de localisation des ectoplasmes par l’équipe de « SOS fantômes », le photographe scolaire a réussi à fixer sur la pellicule un avatar de créature plasmatique prenant possession d’un élève. En bonus, un élève voulant faire espion quand il serait plus grand mais qui a dû se reconvertir en direction de la Magistrature, faute de mieux pour sauver le Monde.
-L’élève sortant du lot : un glandeur de première ayant obtenu une moyenne annuelle de 19 /20 dans toutes les matières. Le genre de machin qu’on devrait bannir d'une classe pour ne pas démobiliser tous les autres.
-Localiser le Webpupil : seconde poussée de croissance l’affublant d’une autre variété de pantalon citée plus-haut. Il existe un concurrent sérieux au premier rang. Les chaussures de montagne en peau de grizzli portées hors-saison le désignent.
2ème C1 - Lycée Jacques Callot de VANDOEUVRE - 1966-67 |
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Photo 8 : la débâcle
Cliché de la classe provenant du club photo du lycée. Grosse chute de la qualité des tirages. Relâchement dans les poses et postures requises habituellement pour ce cérémonial. Les mœurs, elles aussi, semblent s’être dissipées. Grand Dieu! à y regarder de près, il semble bien que certains élèves miment l’affichage d’affinités électives contre nature. Pire encore, serait-il possible qu’il y ait parmi ces garçons plein de vigueur et de détermination quelques invertis, et faudrait-il rejoindre des études scientifiques sérieuses, indiquant une recrudescence du phénomène dans ces années de décadence? L’explication tiendrait au fait qu’avant on les pendait haut et court pour éviter qu’ils se reproduisent entre eux! Non... c’est impossible… cette année la classe de terminale D1 a réussi le grand chelem dans la Coupe du Proviseur: handball, football, volley, rugby (et j’ajoute haut et fort, aucune épreuve de cyclisme). Autant imaginer que certains de nos rugbymen puissent être gays, ou pire encore, qu’un ou deux «Bee Gees» soient carrément homosexuels. Faut pas pousser mémère dans les orties tout de même... À noter, ce qui n’a rien à voir avec ce qui précède, qu’on trouve au sein de cette classe, 7 futurs médecins ou chirurgiens dentistes et pas un seul futur proctologue.
-L’élève sortant du lot : un pianiste remarquable, grand prix du conservatoire de piano de Nancy, adulateur de Chopin, qui, un jour, à brûle pourpoint, adressa à votre serviteur cette phrase qu’il n’a jamais su s’il devait la prendre pour un compliment : « Machin et moi, nous nous disions que ton charme latin te permettrait sans problème de finir ta vie au bras d’une riche héritière texane… après une grande carrière de gigolo. ». Encore un inverti, c'est probable!
-Localiser le Webpupil : le plus beau de tous...
Non, c'est moi le plus beau de tous parmi tous ces élèves. Deux photos téléchargées immédiatement sur mon disque dur. Tu aurais pu retoucher tout de même mes oreilles légèrement décollées.
RépondreSupprimerJe te l'accorde, mais tu n'est pas présent sur la photo où je formule ce postulat.
RépondreSupprimerQuant aux oreilles, tu ne vas pas alimenter le pool de personnages au narcissisme en vrac et leur boulimie de chirurgie esthétique dont certains reportages nous "rebattent les oreilles" !
L'auteur se retire lui-même 4 points à la dictée : "Tu n'est" mériterait en plus 3 coups de règle.
SupprimerBien que l'auteur ne se répande guère en commentaires sur le type de relations imposées, au titre de première maîtresse, par Fräulein Professor, son air légèrement crispé me semble suffisamment éloquent et nous incite spontanément à la compassion rétrospective.
RépondreSupprimerCela dit, à l'intention des futurs biographes du webpupil: sans doute faut-il suivre cette piste pour expliquer la durée quelque peu excessive de la psychanalyse à laquelle a du se soumettre l'auteur (48 ans, tout de même !), ce qui nous amène à remplir derechef le vase généreux de notre empathie compassionnelle
D'autant que maintenant, je devrais me diriger vers des émissions proches d'"Extreme Makeover" !
RépondreSupprimerCe billet m'a bien fait rire. Les photos, Léon, j'ai les mêmes à la maison.
RépondreSupprimerMarcel> Merci, merci et comme Gainsbourg, j'ai enterré depuis trois psychanalystes...
RépondreSupprimerMacheprot> arrête de te faire mal. J'ai montré à une de mes filles ta thrombine sur les photos. Elle m'a précisé que tu avais des allures d'adolescent fatal pour les jeunes filles. On ne peut pas être et avoir été.
anonyme> Ah! la photo de classe, cette institution propice aux flash-back (sais pas si on doit mettre un "s")