mardi 4 décembre 2012

The Tree Of Life



Terrence Malick est un réalisateur américain atypique. Il tourne très peu. Cinq longs métrages en une quarantaine d'années. Ses films témoignent d'une ambition manifeste pour le style ample, d’un goût prononcé pour les images métaphysiques, épiques, contemplatives ou picturales, proches de la nature. Ses films sont souvent considérés comme des œuvres majeures du cinéma américain.

Mon avis:

Si vous souhaitez regarder un film d’action "adrénaliné", bourré de rebondissements, où le méchant finit par douiller dans un épilogue riche en cascades spectaculaires et effets spéciaux vous fusillant la rétine. Si vous aimez qu'un film vous explique tout de A à Z et vous laisse sans la moindre question au défilé du générique pour aller engloutir tranquillement votre Big Mac sauce ketchup: " Évitez à tout prix « The Tree of Life »."

Si vous souhaitez vous installer confortablement dans un fauteuil, sinon avec à vos cotés un bon bagage cinématographique gonflant votre attaché-case, tout du moins avec le goût de découvrir un film de cinéma d’auteur qui s’affranchit des codes et vous invite au voyage spatio-temporel, à l’onirisme, au questionnement sur le sens de la vie et de la mort, à l'irruption d'instants magiques : « Allez-y. ».

Même sans cette ambition, si vous aimez la nature, les images somptueuses et croyez vaguement aux instants de grâce: "Profitez sans état d’âme du spectacle, des émotions et des impressions troublantes qui risquent de vous envahir à bien des détours d’un voyage sans linéarité."
Ce film n’a pas la volonté de vous fourrer dans le crâne un message transcendantal insidieux ou prosélyte. Les questions que posent les personnages sont celles de l'époque et du milieu auxquels ils appartiennent. Quant à savoir si elles sont proches de celles du réalisateur, c'est une tout autre affaire.

Alors, je répète - je tiens à être parfaitement clair - si vous voulez mater de la fesse, vous vautrer dans du glamour scintillant, régler vos comptes avec les prestations calamiteuses de votre équipe de foot favorite en vous projetant dans un personnage héroïque et triomphant, de grâce: "Faites l’impasse, et allez voir le dernier James Bond, qui n’est d’ailleurs pas si mauvais que cela, m'a-t-on dit, pour combler quelques envies évoquées ici et plus avant."

Enfin, que ceux qui s’acharneraient à vouloir faire un parallèle rigoureux entre ce film et « 2001, l’odyssée de l’espace » de Kubrick, s’abstiennent. Les similitudes sont ténues. A la clef, de probables débats d’exégètes pointilleux, et des interprétations métaphysiques conflictuelles possibles entre défenseurs et persifleurs. Seul ce point saurait les rapprocher. Concernant le film de Kubrick, souvenirs de fin de repas arrosés opposant des jouteurs aux partis pris pugilistiques amenant des éclats verbaux.  Question piège immanquable des anti au décours du pugilat: "Explique-moi tout, alors, si tu as compris !".

J’aime encore mieux que l'on me demande d’expliquer comment se calculent les impôts locaux, même si on jouxte ici aussi, par endroits, le domaine de la métaphysique…