Réflexions philosophiques du soir, bonsoir.
La compression des données audio, une avancée technologique ?
Comme tout un chacun, j’ai stocké un temps une bonne partie de mon audiothèque sur différents supports multimédias: baladeurs MP3, disques durs externes multimédia... Cela facilite grandement l’échange des données et permet d’embarquer facilement une quantité astronomique de morceaux musicaux sur des supports de taille minime. Les téléchargements sont aisés, rapides et fiables. Les codecs sont variés mais le principe reste le même et la qualité de restitution, en modulant l'échantillonnage selon le type, très comparable.
Quid de la qualité musicale et du confort d’écoute ?
La clef USB baladeur avec écouteurs éponges qu’on se colle dans le conduit auditif externe pour écouter péniblement un morceau MP3 échantillonné en 128 Kbits/sec constitue à mes yeux, en plus de mes oreilles, une forme de régression. Qui plus est, je dois avoir une anatomie auriculaire atypique : ces trucs ne tiennent jamais en place.
Quand, quelques décennies plus tôt, je hantais les auditoriums des magasins spécialisés en matériel HI-FI et qu’on me décrivait avec volubilité et passion les caractéristiques techniques des chaînes en démonstration : rapport signal/bruit, taux de distorsion, réponse en fréquence, distorsion harmonique totale, bande passante… je voyais à l’ouvrage une fourmilière de chercheurs et des équipes d’ingénieurs soucieux d’atteindre des critères de qualité d’écoute suivant une courbe asymptotique visant à tutoyer la perfection, sans, "bien entendu", jamais l'atteindre, par définition.
Quand on me faisait entendre un CD audio dédié aux tests de réponse et aux capacités d’encaissement d’enceintes prestigieuses de la taille d’un bahut normand, j’imaginais des artisans perfectionnistes ayant un lit d’appoint dans leurs chambres acoustiques comparant sans relâche l’évolution de leurs matériels.
C’est comme si la vulgarisation du CD audio et l’apogée des techniques mises en œuvre dans de nombreux domaines de la haute fidélité avaient fini par lasser le consommateur et sonner le glas de ces beaux objets au design élaboré. Peut-être que la taille des appartements modernes ne permet plus de loger ces prestigieuses chaînes HI-FI. Les ingénieurs du son dorment désormais dans le métro ?
Bon sang de bonsoir ! Écouter une symphonie de Beethoven ou une étude de Chopin avec un baladeur dans la station d’accueil d’une structure improbable d’amplification de bruit de fond ! Voici revenu le temps des invasions barbares…
Rétro lien sujet évoqué dans une nouvelle.