A sept kilomètres en amont de Nancy, sur la rive droite de la Meurthe, se profile une construction des XVII et XVIIIe siècles: la Chartreuse de Bosserville. Elle fut fondée par le duc Charles IV de Lorraine par acte de donation de la terre de Bosservile en 1666. La première messe y fut célébrée le 7 décembre 1669. Il fallut ensuite de nombreuses années pour achever la construction telle que nous la connaissons aujourd'hui et qui ne prit sa tournure définitive qu'au XIX, au retour des Chartreux dispersés par la révolution. En dehors de sa façade monumentale caractéristique du grand siècle et œuvre de Jean Betto, l'ensemble de la chartreuse est le modèle parfait des bâtisses de cette congrégation car son plan se déploie sur un terrain sans accident et permet la répartition des 24 cellules autour d'un cloître carré. L’une des cellules de moine chartreux, conservée en état d'origine, est accessible à la visite. La cellule du père chartreux est une maison assez vaste, close en ermitage autour d'un jardin. La chapelle qui est au cœur de la vie monastique est un bel édifice de 42 mètres de long, surmonté d'un campanile dont la flèche culmine à 46 mètres et jouxté d'un clocher qui domine le verger d'un hectare. L'ensemble de l'édifice permet de bien comprendre la vie particulière des chartreux qui se partage entre communauté et érémitisme. Les derniers chartreux sont partis en 1901 vers d'autres pays. Depuis, les bâtiments ont servi à d'autres usages et, depuis 1962, à l’ensemble scolaire Saint-Michel. Le lien qui précède indique la source du début de ce billet.
A quelque distance, une plaque commémorative apposée au mur de la petite église du village de Bosserville (commune d’Art-sur-Meurthe) signale: “Tout près d’ici, dans les étangs des morts du bois Robi, reposent depuis 1813-1814 les corps de nombreux soldats Français, Belges, Rhénans, Hollandais, Italiens et Russes morts à Bosserville. Qu’ils reposent en paix.”
Rentré en France après la bataille de Leipzig en Octobre 1813 qui se solde par la perte de l'Allemagne, Napoléon réussit à monter une armée de jeune conscrits (les Marie-Louise) et à mener une « Guerre de libération », car la France est envahie. De janvier à mars 1814 se déroule la Campagne de France. Napoléon réussit par des manœuvres de rocades à battre séparément les alliés à Champaubert, Montmirail, Vauchamps (10-15 février) et à Montereau (17-18 février).
J’ai eu l’occasion à la fin des années soixante (1960, précisons bien après cette introduction historique!) de passer un week-end au sein de cette chartreuse. A l’époque, la totalité du bâtiment n’avait pas encore été reconvertie en établissement d’enseignement professionnel. On y organisait encore des rassemblements thématiques sur des sujets variés souvent éloignés du domaine religieux. Bien qu’hébergés la nuit dans les anciennes cellules monastiques des Chartreux, les participants n’étaient plus amenés à respecter les vœux de cet ordre des plus austères : clôture perpétuelle, silence presque absolu, fréquents jeûnes et abstinence complète de viande, visite de la famille uniquement deux jours par an. Le port d’une robe de drap blanc, serrée avec une ceinture de cuir, et un scapulaire avec capuce du même drap, appelé "cuculle", n’était pas requis. Le cilice maintenu à la taille par une corde appelée «lombar»? Peut-être que quelques masochistes en devenir s’y étaient alors initiés à mon insu…
Consultez un petit diaporama sur Picasa Albums Web proposant quelques photos d’une courte balade bucolique que j’ai effectuée dans les environs de la Chartreuse, ce printemps. Il abandonne très rapidement le coté historique du billet pour prendre des chemins de traverses un tantinet poétiques, fleur bleue et autres couleurs: « Nobody’s perfect… »
Pour s’aventurer plus à l’intérieur du bâtiment, cliquez-ici.
Certains internautes m'ayant signalé des problèmes pour l'envoi des commentaires, ces trois tests sont destinés à vérifier le retour à la normale pour les trois modes avec différents navigateurs. On signale sur le forum Blogger un dysfonctionnement possible en mode fenêtre "popup", je suis passé en mode pleine page.
RépondreSupprimermerci pour cette rapidité !
RépondreSupprimeret merci aussi pour ce billet. Je connais enfin le nom de cet étang ( des morts du bois Robi )qui me ravit les yeux, chaque fois, que je passe devant. Un instant de sérénité.
ça " remarche " aussi pour l' Irlande.
bonne journée
Noëlle
Noëlle> il semble que le nom officiel de cette suite d'étangs du secteur soit "étang Taurue". J'aime beaucoup aussi ce petit coin de vallée. J'ai ajouté un bouton "com en rideau", rien que pour les internautes qui ont le sens civique comme toi :)
RépondreSupprimerMerci pour cette rapidité et pour ce billet! Je connais enfin le nom de cet étang ( des morts du bois Robi ) qui me ravit les yeux, chaque fois, que je passe devant. Un instant de sérénité.
RépondreSupprimerça " remarche " aussi pour l'Irlande.
Bonne journée.
Noëlle
Noëlle> il semble que le nom officiel de cette suite d'étangs du secteur soit "les étangs Taurue". J'aime beaucoup aussi ce petit coin de vallée. J'ai ajouté un bouton "com en rideau", rien que pour les internautes qui ont le sens civique comme toi :)
RépondreSupprimeretang taurue
SupprimerDénommé probablement de manière impropre " étang Tauru " sur Google Maps, mais avec cette orthographe (Taurue) sur plusieurs liens dont celui de la mairie de Lenoncourt. Merci de la précision.
SupprimerL'étang du Bois Robin, plus connu sous le nom d'Etang des Morts, se trouvait dans la forêt derrière le cimetière de Bosserville (et derrière le château d'eau). Il tient son nom des cadavres de soldats qui y furent immergés. Ne cherchez plus d'étang dans la forêt, il a disparu depuis plusieurs années suite à une faible pluviométrie. L'étang de Bosserville (Etang Saint-Jean ou Pigea, du nom du ruisselet qui la traverse en saison pluvieuse) est celui qu'on voit depuis la route de Saulxures à Bosserville. Enfin, l'étang Taurue se trouve assez loin, au sud de la forêt exploitée par Novacarb, officiellement sur le ban communal de Lenoncourt. C'est une propriété privée de la famille Schaff mais, selon la saison, on peut l'entrevoir depuis le sentier de grande randonnée allant de la route de Bosserville à Lenoncourt.
RépondreSupprimerUn commentaire précis sur l'hydrographie du secteur. Merci.
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