Cela fait des jours que l’on n’a donné signe de vie à quiconque, et aujourd’hui, parce que personne ne nous donne de ses nouvelles, on décrète qu’on est seul au monde. On peut mourir comme un chien, l’univers s’en souciera comme d’une guigne. Le mot guigne est à comprendre dans le sens de cerise. L’expression a ses limites, j’adore les cerises.
La pensée est partisane qui chemine ainsi et nous rend indulgent vis-à-vis de nos défaillances dans le commerce à autrui et sans merci concernant leurs silences passagers. D’aucuns, pour se prémunir de ce constat, maintiennent coute que coute en ordre de marche un réseau de communication dru. Ils cumulent les impératifs quotidiens fixés par décret qui les poussent à voir du monde. Courte liste me venant à l’esprit mais pouvant s’allonger à loisir : les coups de fil tout aussi ponctuels que rituels aux proches, le respect scrupuleux des engagements corporatifs multiples auxquels ils ses sont abonnés à vie, les invitations programmées circulaires entre couples amis, les principes de vie respectant scrupuleusement l’étiquette de la conversation de bon voisinage, ou encore, plus banal, l’inflation voulue d’une activité professionnelle en équipe. Le système de défense contre les états d’âmes suspects leur paraît ainsi blindé. L’homme étant un être profondément social, comme disait Toumichtouf, il n’est pas sans intérêt de le gaver de ces séances d’exercices imposés de renforcement. La vie contemplative, voire d’ermite troglodyte, ne saurait faire courir à "Homo sociabilis" qu’un risque de marginalisation progressive. On pourrait ajouter, celui de déchéances morale, financière, musculaire, et allons-y tant qu’on y est, sexuelle et sphinctérienne.
Cependant, y réfléchissant un peu à l’écart et prenant du coup le statut de rebelle, la discipline de fer que s’imposent les forcenés du premier cas de figure ne les rend pas mieux lotis que les seconds dans leur grotte. Du point de vue psychique, pas vraiment plus blanc-bleu. Cette boulimie sociale est la plupart du temps un tourbillon cherchant l’étourdissement et son entretien. L’activiste maniaque abhorre la plage horaire libre propice à l’immiscion de la pernicieuse angoisse. Celle-ci, guettant le moindre relâchement coupable, attend tapie dans l’ombre, prête à bondir. Je sais ça fout les j'tons. Sous contrôle de Sigmund & Co, les techniques employées et déployées par ce type d’individus se rapprochent de méthodes contre-phobiques. On peut imaginer que certains activistes jusqu’au-boutistes gardent en eux le souvenir traumatisant d’un épisode de vie. Bloqués un jour un temps trop long en zone de transit, survenue subite et inquiétante d’une bouffée de remise en question traîtresse? Un flash mental épileptogène d’interrogations existentielles perturbantes dont ils étaient jusqu’ici protégés? Leur conditionnement mental aurait des failles? Auquel cas, l’oisiveté est bel et bien la mère de tous les vices. En effet, qu’y a-t-il de pire que de réfléchir seul, même un peu, au sens de sa vie ?
In medio stat virtus, bien entendu, dans ce domaine comme dans d’autres, empressons-nous de conclure plein d’imagination. Le poncif est souvent de mise quand la clochette intimant la synthèse tintinnabule à notre oreille. Homo sociabilis ne serait-il pas avant tout un funambule qui doit apprendre sa vie durant à avancer sur une corde raide, quitte, par moment, à se retrouver la figure par terre, pas mécontent pour le coup de se retrouver seul au monde pour regrimper ni vu ni connu sur sa corde ?
Note: voili, voilou, version revue et corrigée pour les neurones grisonnants ou pas des lecteurs. Lire les commentaires.
La pensée est partisane qui chemine ainsi et nous rend indulgent vis-à-vis de nos défaillances dans le commerce à autrui et sans merci concernant leurs silences passagers. D’aucuns, pour se prémunir de ce constat, maintiennent coute que coute en ordre de marche un réseau de communication dru. Ils cumulent les impératifs quotidiens fixés par décret qui les poussent à voir du monde. Courte liste me venant à l’esprit mais pouvant s’allonger à loisir : les coups de fil tout aussi ponctuels que rituels aux proches, le respect scrupuleux des engagements corporatifs multiples auxquels ils ses sont abonnés à vie, les invitations programmées circulaires entre couples amis, les principes de vie respectant scrupuleusement l’étiquette de la conversation de bon voisinage, ou encore, plus banal, l’inflation voulue d’une activité professionnelle en équipe. Le système de défense contre les états d’âmes suspects leur paraît ainsi blindé. L’homme étant un être profondément social, comme disait Toumichtouf, il n’est pas sans intérêt de le gaver de ces séances d’exercices imposés de renforcement. La vie contemplative, voire d’ermite troglodyte, ne saurait faire courir à "Homo sociabilis" qu’un risque de marginalisation progressive. On pourrait ajouter, celui de déchéances morale, financière, musculaire, et allons-y tant qu’on y est, sexuelle et sphinctérienne.
Cependant, y réfléchissant un peu à l’écart et prenant du coup le statut de rebelle, la discipline de fer que s’imposent les forcenés du premier cas de figure ne les rend pas mieux lotis que les seconds dans leur grotte. Du point de vue psychique, pas vraiment plus blanc-bleu. Cette boulimie sociale est la plupart du temps un tourbillon cherchant l’étourdissement et son entretien. L’activiste maniaque abhorre la plage horaire libre propice à l’immiscion de la pernicieuse angoisse. Celle-ci, guettant le moindre relâchement coupable, attend tapie dans l’ombre, prête à bondir. Je sais ça fout les j'tons. Sous contrôle de Sigmund & Co, les techniques employées et déployées par ce type d’individus se rapprochent de méthodes contre-phobiques. On peut imaginer que certains activistes jusqu’au-boutistes gardent en eux le souvenir traumatisant d’un épisode de vie. Bloqués un jour un temps trop long en zone de transit, survenue subite et inquiétante d’une bouffée de remise en question traîtresse? Un flash mental épileptogène d’interrogations existentielles perturbantes dont ils étaient jusqu’ici protégés? Leur conditionnement mental aurait des failles? Auquel cas, l’oisiveté est bel et bien la mère de tous les vices. En effet, qu’y a-t-il de pire que de réfléchir seul, même un peu, au sens de sa vie ?
In medio stat virtus, bien entendu, dans ce domaine comme dans d’autres, empressons-nous de conclure plein d’imagination. Le poncif est souvent de mise quand la clochette intimant la synthèse tintinnabule à notre oreille. Homo sociabilis ne serait-il pas avant tout un funambule qui doit apprendre sa vie durant à avancer sur une corde raide, quitte, par moment, à se retrouver la figure par terre, pas mécontent pour le coup de se retrouver seul au monde pour regrimper ni vu ni connu sur sa corde ?
Note: voili, voilou, version revue et corrigée pour les neurones grisonnants ou pas des lecteurs. Lire les commentaires.
J'aime beaucoup le style d'écriture.
RépondreSupprimerJe repasse lire les autres articles demain.
S.M
http://suzimontana.blogspot.com/
Romy> Merci de la visite et donc à tantôt, même si tu n'es pas canadien.
RépondreSupprimerJ'abonde dans le sens du premier commentaire. Un billet bien torché. J'attends la suite du précédent pour me prononcer sur ce truc qui promet dans un style d'écriture assez différent au premier et second regard...
RépondreSupprimerC'est bien élucubré, mais si les phrases étaient plus courtes, on pourrait arriver à la fin sans avoir oublié le début.... Pitié pour mes cellules grisonnantes.
RépondreSupprimerMacheprot> ta prudence légendaire ne devrait pas être remise en cause.
RépondreSupprimerDe Ni> Ta remarque corrobore le fameux : « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ». Quelqu’un me demandais récemment : « Après avoir écrit un premier jet, quelles sont les principales corrections que tu apportes ensuite ? ». Ma réponse : « Je coupe les phrases et supprime tout ce qui me paraît inutile, superflu on redondant. J’essaye d’éliminer en fait tout ce pourrait nuire à la fluidité de la lecture à voix haute d’un liseur ». L’exercice est schizophrène, d’où l’intérêt des correcteurs et conseillers. Après tout, un billet, c’est souvent un mouvement d’humeur traduisant l’état d’esprit du moment. Le mauvais coté d’une élucubration, c’est qu’elle est souvent brouillonne. Celle-ci en particulier, j’en conviens. Le client étant roi, je vais essayer, par souci de cohérence, de faire ce que je dis dans une mouture corrigée. La critique est parfaitement fondée et j’y adhère après la relecture chaotique de plusieurs passages.
Je souhaite que Tu-sais-qui, ou un autre. te bénisse pour cette résolution altruiste !
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