mardi 9 mars 2010

Triste Lisa


Monsieur Schmidt constatait avec plaisir que le soleil gagnait enfin en vaillance au cœur de ce printemps timide. Un je-ne-sais-quoi qui s'éloignait de la tiédeur molle de ses débuts flottait dans l’air comme une promesse de beaux jours à venir. Le vaste bois du parc du château offrait en ce milieu d’après-midi quelques clairières accueillantes aux lumières mousseuses. Celle qu’avait choisie Monsieur Schmidt pour faire une halte avait le mérite de disposer de plusieurs bancs bien exposés. Ceux-ci étaient pris d’assaut par les promeneurs encouragés par cette heureuse évolution météorologique. La silhouette d’une jeune fille blonde charpentée et bien en chair se dessinait dans le transept architecturé par la hêtraie. Les fûts bordant l'allée rectiligne menant à la clairière constituaient des piliers dont les hautes branches se rejoignaient en arches. Elle avançait à vive allure. Téléphoner dans une cathédrale! La jeune fille avait l’oreille rivée à cet appareil qu’on nomme sans fil mais qui vous ligote sur 98% du territoire national. Une voie d'eau propice à l’irruption des tracas du quotidien, narrés par des correspondants zélés, ou plus souvent encore, désœuvrés. Preuve à l’appui : arrivée pratiquement à sa hauteur, son appareil à nuisances à peine raccroché, Monsieur Schmidt la vît aussitôt fondre en larmes. Elle s'affala à l’autre bout de son banc comme prise d’un soudain vertige. Reniflements d'otarie au milieu de furieux sanglots. Plus jeune, voulant faire montre d’une éducation raffinée ou plus exactement d’une lâche discrétion, il se fut levé comme si de rien n’était, laissant la fille à son chagrin. Désormais, il pensait qu’il avait tout au plus à craindre de passer à ses yeux pour un barbon pervers qui abordait les jouvencelles désemparées, profitant d'un moment de détresse. Il souhaitait juste lui adresser la parole pour tenter de la réconforter:

- Et soudain le monde s’écroule, Mademoiselle ? Elle ne lui enjoignit point de s’occuper derechef de ses oignons. Qu’il s’occupe des siens eut été superfétatoire, elle avait fini de les éplucher.
- Les hommes sont de beaux salauds !
- Vous vous adressez à un Martien, jeune Vénusienne, et le Martien pourrait vous renvoyer le compliment s’il n’était parfaitement averti de tous les quiproquos qui tiennent au fait d’être nés sur deux planètes si différentes. Chagrin de cœur, semble-t-il ?
- Une amie vient de me dire que mon mec sortait avec une de mes bonnes copines.
- Un grand classique, en somme. Et vous n’avez pas remercié cette amie charitable de vous avoir appris qu’on vous avait débarrassée d’un idiot? Au travers des larmes, Monsieur Schmidt vit la prunelle de la jeune fille se teinter d’une vague lueur d’intérêt. Votre sincérité rafraichissante m’encourage à vous rappeler la parole du philosophe : « Si vieillesse pouvait, si jeunesse savait. »
- C’que j’sais maintenant, vous parlez du méga plus dans la connaissance du monde !
- Et ne l’apprendre qu’après avoir échafaudé bien des plans sur la comète concernant votre idylle eut été moins douloureux?
- J’sais pas. Faut p’t’être mieux rien savoir en pareil cas?
- Alors, faites-moi confiance, c’est peu probable. La vie est un chemin radieux traçant son sillon en plein cœur du bonheur. Il offre quelques belles perspectives sur des contrées aux terres tout aussi riantes que celle que vous venez d'entrevoir. Je continue avec les citations pour éviter un claquage musculaire dû à un arrêt brusque dans mon élan philosophique: « Gardez-moi de mes amis, mes ennemis, je m’en charge ». Et si vous préférez : « Qui tombe n'a pas d'amis, trébuchez seulement pour voir. »
- C’est vrai, j’ai senti la balance à l’autre bout du fil me vanner en douce en me déballant son scoop , enchérit-elle dans son jargon, comme s’il venait de viser juste.
- Si c’était vraiment le cas, et pas une pointe de paranoïa de votre part, vous voilà dans l’opportunité de vous débarrasser en sus de quelqu’un d’autre qui ne méritait nullement ce qualificatif. Les vrais amis sont rares, bien que je ne doute pas du fait que vous en possédiez plus d’un.
- C’est l’expérience d’un vieux qui s’est ramassé beaucoup de gamelles qui vous fait dire ça, hein? Monsieur Schmidt sentait qu’on l’engageait en direction de dialogues de reality shows piliers de l'éducation sentimentale des adolescents du moment en synergie avec la tchatche sur MSN. Elle s’exprimait dans une langue qu’il arrivait cependant à traduire à peu près.
- Vous pouvez le dire. C’est pour cela, pour ne vous citer qu’un exemple, que je garde éteint la plupart du temps le téléphone portable que m’ont offert mes enfants, surtout quand le Printemps s'installe.
- Et comment vous savez, vous, que vous avez affaire à quelqu’un qui va pas vous trahir ? répondit-elle en essuyant quelques larmes résiduelles.
- Trahir, tout de suite les grands mots! Une possibilité, serait de passer maître dans l’art de simuler la gamelle, comme vous dites, tout en guettant du coin de l’œil ceux qui s’empressent de venir vous relever. Mais je vous déconseille la technique. Vous risquez de rester des heures à attendre à même le sol. La position est inconfortable et peu gracieuse.
- Alors, faut pas me reprocher de préférer de faire l’autruche !
- Pas plus élégant comme posture! En fait, j’ai appris vraiment un seul truc au décours de mes cascades: c’est parce que l’on se connaît mal qu’on choisit mal ses relations, en général, et ses amours, en particulier. Ainsi, on dit souvent aimer quelqu’un comme il est alors qu’on a en tête le secret espoir de changer chez lui tout de même quelques détails qui irritent. Difficile de vivre en compagnie d’êtres dont on n’aime pas un peu les défauts. Pour bien savoir ce que l'on désire, il faut apprendre à connaître ceux qui pour vous seront rédhibitoires.
- Et pour vous, c’est quoi le pire ?
- Difficile, ma liste s’allonge d’année en année. Après avoir marqué un long temps de réflexion, Monsieur Schmidt finit par dire: c’est qu’une femme picore dans mon assiette quand je mange en sa compagnie.
- Vous me charriez !
- Oui, bien sûr, mais c’est pour vous faire comprendre que même une ânerie du genre cache parfois des motifs plus profonds de discorde.
- Mon copain faisait ça souvent. J’aurais du me méfier !
- C’est vrai, c’est dégoûtant, hein? il n’avait qu’à choisir la même chose, c’est un envieux ou un être indécis !
- Ou quelqu’un qui veut tout partager avec vous? Mais, s’il faut attendre d’avoir votre âge pour avoir fait le tour du listing des méfiances ça je ne pourrais pas supporter à la longue, ma vie va pas être torride pendant un bail !

La paire de seins pléthoriques qu’elle exhibait sous son nez par le biais d’un décolleté vertigineux et les fessiers callipyges qui mettaient à rude épreuve la robustesse du tissu de son jean ras du pubis aux moindres mouvements de son bassin pouvait laisser envisager à Monsieur Schmidt que cette hypothèse tragique la contrariait un tantinet. A la limite du lynchage public par une horde de militantes de mouvements, cette fois, de libération de la femme, ce genre de pensées secrètes. Délire d’oppresseur de la femme qui imagine que certaines de leurs tenues pussent être portées dans des buts incitatifs, voire limite du commercial, alors qu’elles ne se voulaient qu’exposition d’une féminité rayonnante assumée, bien dans sa peau, même au point de risquer de furieux coups de soleil sur certains territoires habituellement protégés. Monsieur Schmidt explora du regard rapidement les alentours. Aucune hyène déchiqueteuse de machos ne semblait embusquée dans les environs munie d’un détecteur de pensées.

- Irrévérencieuse jouvencelle, vous faites fi de l’avertissement du poète : Que vos beautés bien qu’elles soient fleuries / En peu de temps cherrons toutes flétries / Et comme fleurs périront tout soudain. On n’en n’a jamais fini d’apprendre sur soi-même, bien que je pense tout de même que c’est au début qu’on fait les choix amoureux les plus ahurissants !
- Si jeunesse écoutait les vieux alors ?
- Mais les vieux cons ne viennent plus que de la lune, planète étrange peuplée d’habitants aux mœurs tout aussi abscons pour les ressortissantes de Vénus. Comment imaginer un seul instant qu’ils aient pu vivre des aventures comparables aux vôtres? Un abîme abyssal ne peut que vous séparer de nos générations à l’esprit ravagé par un obscurantisme abrutissant ne nous ayant laissé en souvenir qu’un piètre univers onirique peuplé de mièvreries platoniques. Je tenais simplement à vous dissuader de vous évertuer à vous croire amoureuse ou aimée quand en fait il est surtout question de désir, charnel ou de réassurance.

Monsieur Schmidt percevait que son argumentaire ampoulé passait fort mal et qu'il s'était totalement trompé sur le genre de jouvencelle en détresse qu'il souhaitait charitablement aider à surmonter son chagrin. Il tentait en vain de mettre du baume au cœur d’une nymphette qui préférait probablement se complaire dans cet état qui pouvait l’enfler d’importance aux yeux de ses amies ou lui laisser augurer de joyeux règlements de comptes alambiqués, échafaudés en compagnie de comparses tout aussi avides qu’elle à jouer de belles scènes outrancières de déréliction morose ou de furieuse hystérie vengeresse comme le font les bimbos des séries américaines qui gavent la grille des programmes de nos chaînes. Monsieur Schmidt comprenait qu'il avait fait de son mieux mais qu'il n'existait aucun tour de passe-passe capable de guérir à la hussarde le chagrin d’amour de ce type de midinette dont il ignorait jusqu'à l'existence terrestre. Celle-ci repartait invariablement, comme soumise à une envie irrépressible, en direction du monde exquis des rancœurs tenaces, en quête d’explications plausibles quant à la cruelle trahison dont elle était l’innocente victime.

- Il est déjà quatre heures. Je dois vous abandonner…
Peu convaincante, la jeune fille, lui demanda alors, plus par pitié, lui semblait-il, que pour le remercier de son geste, si elle pourrait le joindre à l’occasion pour lui donner quelques nouvelles ou lui demander quelques conseils subsidiaires. Étrange façon, quoi qu'il en soit de se débarrasser d'un importun. Monsieur Schmidt assistait en direct à une conduite à risque d’adolescente communiquant sans méfiance ses coordonnées téléphoniques au premier venu.
- Vous m’avez dit que vous aviez un portable. Allumez- le, je vous passe un appel pour échanger nos numéros.
- Ah bon ? On peut faire cela. Je ne connais même pas mon numéro par cœur...
- Donnez-moi votre machin, je vous montre comment on fait !

Alors qu’elle s’adonnait à de savantes manipulations des deux claviers, surgissant d'on ne sait où, un clone brun de cette adolescente se campa en catimini derrière le banc. La seule option qui permettait de différencier ce modèle de l'autre était le port d'un string rose bien visible au niveau des hanches du fait d'un bustier fort court. Le sien devait remonter jusqu'aux aisselles vue l'oblique de son tracé. La sournoise banda traitreusement les yeux de mademoiselle Barbie avec ses mains. Cris d’effrois et piailleries d’usage de deux complices manifestant bruyamment le bonheur ineffable, sauf au moyen de cris, de se croiser à nouveau après tant de minutes d’éloignement.

- Qu’est ce que tu fais ici, gourdasse !
- Faut que j’ t’en apprenne une rude !

Monsieur Schmidt saisit son téléphone à la volée au décours de la frénésie des retrouvailles. La chère tête blonde avait reposé le sien machinalement sur le banc, dans la seconde qui précédait. Muni de sa canne, clopin-clopant, il se dirigea vers l'allée et reprit paisiblement le cours de ses rêveries printanières. Le vieil homme se trouvait désormais à bonne distance.

- Qui c’était le mort vivant avec qui tu parlais, Lisa ?
- J’sais pas un vieux schnock qui devait s’emmerder et qu’a commencé à me faire un plan glauque sur les conneries à éviter dans sa vie amoureuse. Tu vois le délire !
- Un pépère pervers, ou p’tête bein un pédophile qui se rabattait sur toi, faute de mieux ?
- Tu regardes trop les infos. Juste un gaga raseur échappé de l’hospice !
L’histoire sentimentale cruelle que traversait la jeune blonde capiteuse ne semblait pas l’inciter au suicide éclair. Les fous rires en cascade ne sont pas des signes classiques pouvant faire redouter un tel passage à l’acte. Monsieur Schmidt pouvait être tranquille.
- Dis, c’est pas ton portable que j’entends. S’échappait effectivement de l’appareil un son assez proche de la voix d’un correspondant en ligne.

Monsieur Schmidt venait de s’engager dans l’allée du sous-bois. La jeune fille porta le téléphone à son oreille.

- Je tiens à vous signaler Mademoiselle Lisa que vous n’avez pas raccroché votre portable…

Tout en continuant à tourner le dos aux deux nymphettes, Monsieur Schmidt glissa son téléphone cellulaire dans la poche de son veston, puis, sa canne bien plantée en terre, s’arrêta un instant pour lever bien haut sa «dextre bénissante», jeu d’ombres chinoises sous la voute de l’allée en contre jour où un soleil rasant s'invitait peu à peu. Aucun doute n’était permis, c’était bien un doigt d’honneur que leur adressait cette variante masculine tripode de la Statue de la Liberté. Monsieur Schmidt, habituellement si courtois, à cheval sur le bon usage de la langue et attaché aux bonnes manières, esquissait alors un léger sourire de vieux chenapan tout en émettant intérieurement ce regret: « Dommage que je sois incapable de composer correctement un message court téléphonique. J’aurais bien aimé leur envoyer en texto: allez vous faire enculer chez les Grecs avec une bite carrée! »

Pierre TOSI - Mars 2010

Note: une variante du thème de la chanson de Cat Stevens à la sauce Mansarde, désormais corrigée après une seconde lecture horrifiée par les redondances, lourdeurs de style et autres forfaitures de rufian s'étant pourtant promis de ne plus jamais publier sans laisser reposer un texte. De lourds travaux d'élagage seraient encore nécessaires, mais ma tronçonneuse est en panne...

8 commentaires:

  1. Ta nouvelle m'a bien fait rire. J'en ai une ou deux dans une de mes classes, pas "tristes" non plus, à qui j'enverrais bien un SMS du genre si des raisons bassement matérielles, style perdre bêtement mon poste, ne me poussaient pas à l'éviter au péril de ma muqueuse gastrique.

    Au fait, c'est Nicholson qui joue dans ta nouvelle?

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  2. pas la peine d'emmener réparer ta tronçonneuse !
    que de tendresse pour cette Lisa...

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  3. Est-ce qu’entre deux gloussements, Lisa, voudrait bien m’envoyer le numéro de portable de M. Schmidt ?

    Au rythme de ses trois jambes, Brabois devrait retrouver les couleurs d’antan. De longues allées d’ombres chinoises propices à la réflexion. Des dames sous leurs ombrelles conversent gracieusement sur la terrasse du château. Des enfants en petits costumes blancs sirotent une orangeade. Un cavalier trottine souplement au cœur de ce bois enchanté …

    Bon, bref, même sans les ombrelles et les orangeades, dites à M. Schmidt que je suis prête à déroger à mon éducation en osant le bras d’honneur en cœur à l’intention des poufs qui squattent les bancs de la clairière …

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  4. Macheprot> Où en sont tes ulcères, au fait?
    Pour Nicholson, je n'y avais pas pensé. Le "Monsieur Schmidt" qu'il campe dans le film éponyme ferait parfaitement l'affaire dans cette nouvelle. J'ai peur cependant que le cachet qu'il demande dépasse mes possibilités financières!

    Noëlle> Bon! nous laisserons donc en l'état ces chroniques martiennes, sans jeter la pierre à ce pauvre Monsieur Schmidt, dernier ressortissant d'une espèce de dinosaures en voie d'extinction car devenue parfaitement inadapté au milieu ambiant du XXIème siècle. Son aventure illustrera une réflexion intemporelle sur les mauvais choix d'investissement en tendresse qui parsèment les souvenirs de la plupart d'entre nous, je suppose.

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  5. A propos de la note sur les travaux d'élagage:

    « Le style, c'est l'oubli de tous les styles. »
    « La crainte de l'adjectif est le commencement du style. »
    « Le style, c'est le mot qu'il faut. Le reste importe peu. »
    Jules RENARD

    « Le commencement du style est souvent la fin du talent. »
    Charles DANTZIG

    « Le style, c'est ce qui arrache une idée au ciel où elle se mourait d'ennui. »
    Bernard Frank

    « Le style, c'est l'homme ; quand le style est obscur, il faut déjà s'inquiéter. »
    André Comte-Sponville

    « Le style n'est pas une chose qui résulte d'une opération consciente : c'est une chose qui se dégage d'elle-même. »
    Ethan et Joel Coen

    « Le style est autant sous les mots que dans les mots. C'est autant l'âme que la chair d'une œuvre. »
    Gustave Flaubert

    « Le style est comme les ongles : il est plus facile de l'avoir brillant que propre. »
    Eugenio d’Ors Y Rovira

    « Le Style et la Structure sont l'essence d'un livre. Les grandes idées ne sont que foutaises. »
    Vladimir Nabokov

    « Le style n'est pas une danse, c'est une démarche. »
    Jean Cocteau

    «Le style est un sentiment du monde. »
    André Malraux

    Monsieur, sachez que j'aime le vôtre.

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  6. Mlle Myosotis> Malheureusement, il semble que Monsieur Schmidt n'allume que très rarement son portable. Pour les poufs, leur tenue habituelle ne leur permet de fréquenter les parcs qu'en cas de températures inférieures à 15°C. Profites-en !

    Daniel> Intéressantes ces citations d'auteurs sur le style, en littérature plus particulièrement.

    Bien entendu, j'ai fait de la première ma devise ! :)

    Par ailleurs, j'aime beaucoup celle de Cocteau et rejoint les frères Coen qui probablement parlent du style appliqué au cinéma: le travail et la régularité de celui-ci sont probablement indispensables en la matière mais la naissance d'un style et sa singularité s'expliquent très difficilement. La personnalité de l'auteur y est pour beaucoup. Remonter à la source relève alors de la psychanalyse.Un cheminement très long et complexe à démailler. D'où leur réponse en forme de boutade, il se dégage inconsciemment de lui-même, comme le refroidissement du fût du canon qui prend un certain temps dans le sketch de Fernand Raynaud.

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  7. Ça sent le vécu, c'est autobiographique ?

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  8. Voilà que le flibustier du pays du Soleil Levant se ligue avec Macheprot, un des intervenants occasionnels du blog, pour essayer de m'extorquer des renseignements concernant l'historicité de certains écrits que je commets à l'occasion sous le coup d'une inspiration délirante et qui peuvent ébranler la bonne humeur initiale du lecteur qui s'y fourvoie.
    La photo illustrant le billet est personnelle, prise au Château de Brabois il y a plus de dix ans, effectivement, comme l'a deviné Mlle Myosotis: voilà donc un élément historique avéré. Par ailleurs, il peut être prudent de s'entrainer à marcher avec un canne pour ne pas être pris au dépourvu le moment venu, mais je n'ai pas fait dernièrement les broquantes pour m'en acheter un lot.
    Et du reste, traitant comme on l'aura compris de rencontres fortuites mettant en présence des habitants d'univers différents, voire de galaxies éloignées, et amenant des quiproquos hallucinants, je confesse en avoir faites quelques unes dans des circonstances variées, professionnelles ou d'un autre ordre.

    Pas toi, Denis?

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