Pour faire suite au billet précédant ayant déjà trait aux nouvelles technologies, m’aidant de liens internet ayant eu l’heur de me faire péter une larme au coin de l’œil, j’ai décidé de consacrer celui-ci à la machine de guerre de mes débuts en informatique.
En pleine explosion de la micro-informatique un fabriquant britannique de jouets (Mettoy), va tenter de concurrencer la star anglaise du moment, le ZX Spectrum de Sinclair, en lançant le Dragon 32 sous la marque Dragon Data, un quasi clone du Tandy Color Computer.
Le Dragon 32 sort en 1980. Il est équipé d'un processeur Motorola 6809 avec 32K de RAM, cadencé à 0,9 Mhz. Je sais, ça fait rêver... Contrairement à son clone, pour cet ordinateur domestique on ne parlait pas encore de par chez nous de Personal Computer. Il embarque un « Basic » et un BIOS reprogrammés, un port parallèle et un clavier mécanique sympa. Le hic, comme la machine était fabriquée par des Grands Bretons, celui-ci avait un clavier QWERTY. Ceci m’obligea à une reconversion laborieuse et cruelle sur celles dont je fis l’acquisition dans les années suivantes et dont les claviers étaient, eux, en AZERTY, "UIOP".
Malgré un lancement de la machine aux USA pour élargir son marché, Mettoy jette l'éponge en juin 1984, comme beaucoup d'autres la même année ! A noter que la machine a connu un bon succès d'estime en Espagne. Il il faut dire qu'en fin de vie le Dragon était bradé.
CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES:
Processeur : Motorola 6809 à 0,9Mhz /RAM : 32Ko / ROM : 16Ko avec langage basic intégré/ 1 port cartouches / Texte : caractères 32x16 / Son : convertisseur 6 bits / Graphismes : 256x192 en 2 couleurs ; 128x192 en 4 couleurs ; 9 couleurs au total /Prix de sortie en France : 3000 francs.
Le mode d’affichage principal du Dragon 32 est en noir sur vert pétard, offrant une résolution de qualité exécrable en résolution 128X192 pixels. Par bonheur il existait 4 résolutions plus élevées nommées PMODE 0 à 4, dont une culminait en noir et blanc, le PMODE 4, qui avait une résolution époustouflante de 256x192 pixels ! Chaque mode intermédiaire avait deux palettes de 4 couleurs possibles. La résolution pleines couleurs en 64x192 "semi-graphique" était possible mais occasionnait des difficultés de programmation en "Basic", donc rarement exploitée.
Une de ses caractéristiques, inhabituelle pour l’époque, était un port dédié à un moniteur pouvant servir d’alternative à la connexion péritel vers le téléviseur. Elle était rarement utilisée du fait du prix alors très élevé de ce matériel. Pour ma part, j’utilisais un simple moniteur monochrome qui donnait un meilleur confort de lecture durant les longues heures de programmation en "Basic". Elle se faisait souvent via la recopie pénible de programmes proposés en exercices dans des magazines spécialisés. Le téléviseur était dédié essentiellement aux jeux.
Malgré l’apparition d’un lecteur externe de disquettes 8 pouces en fin de parcours, proposé à un prix prohibitif double de celui de la machine, la plupart des amateurs du Dragon utilisaient un lecteur de cassettes audio pour le chargement et la sauvegarde de leurs précieux programmes en BASIC, ou en assembleur que l’on nommait langage machine. Les jeux du commerce, rares, étaient donc vendus en cassettes, soi-disant protégées. Une fois le jeu en mémoire, rien ne vous empêchait en fait d’en faire une copie sur une cassette vierge. Même, si la protection était plus fouillée, on pouvait aisément la contourner. Je me souviens avoir utilisé une technique de barbare pour obtenir une copie conforme d’un jeu: utiliser un autre lecteur de cassette muni d’un microphone qui copiait la mélodie binaire magnétique originale, assez proche du chant envoûtant des baleines en rut.
Les commandes étaient obligatoirement entrées au clavier en utilisant une syntaxe proche du MS-DOS. On remarquera que dans les films américains, l'informaticien génial (souvent un black, j'ai remarqué) continue à utiliser cette technique sur un ordinateur de pointe pour faire dévier la trajectoire du missile qui va rayer Los-Angeles de la carte du monde. C’est sur le premier Macintosh, bien des années plus tard que je vis, les yeux grands comme des soucoupes, la première interface graphique pilotée par une souris et un lecteur de disquette incorporé d’amorçage.
Miourf, miourf ! vous gausserez-vous. Oui, mais à cette époque on avait l’impression de maitriser toute la chaîne de production et l’illusion de tout connaître des rouages internes de son ordinateur. Le binaire, l’hexadécimal, le code ASCII, le secteur de boute, les FAT, les répertoires racines étaient nos joyeux lurons de programmation. Même les virus qui apparurent tout en fin de parcours de cette machine pour les possesseurs de lecteurs de disquettes (bien fait!) étaient sympathiques. Le langage et le BIOS rudimentaire étant en ROM (mémoire morte), couper l'alimentation réglait le problème illico en vidant la mémoire vive. La lecture du boute secteur de la disquette incriminée avec un éditeur vous permettait de chasser l’intrus vite reconnu, l'ignare, par sa signature et sa présence sur une partie de ce secteur amorce qui ne devait être rempli normalement que par des « 00 » ou des « HH ». Hop là ! dehors la sale bête qui squatte, boutée hors du boot.
Les ordinateurs modernes utilisent toujours en grande partie, les mêmes principes de fonctionnement. Maintenant, cependant, vous devez attendre un temps plus ou moins long selon le nombre de cochonneries que vous avez installées au fil des mois sur les disques durs de vos bécanes aux registres saturés, pour que l’interface et tout le bazar qui va avec, s’installe en RAM (mémoire vive). Vos données stockées sur les disques durs sont à la merci de réécritures malveillantes vous faisant passer vos ordinateurs par la fenêtre les jours de rage. Vous maudissez leurs concepteurs, alors que bien souvent, vous ou d’autres individus malveillants ont souvent saboté sournoisement leur boulot…
Sources :En pleine explosion de la micro-informatique un fabriquant britannique de jouets (Mettoy), va tenter de concurrencer la star anglaise du moment, le ZX Spectrum de Sinclair, en lançant le Dragon 32 sous la marque Dragon Data, un quasi clone du Tandy Color Computer.
Le Dragon 32 sort en 1980. Il est équipé d'un processeur Motorola 6809 avec 32K de RAM, cadencé à 0,9 Mhz. Je sais, ça fait rêver... Contrairement à son clone, pour cet ordinateur domestique on ne parlait pas encore de par chez nous de Personal Computer. Il embarque un « Basic » et un BIOS reprogrammés, un port parallèle et un clavier mécanique sympa. Le hic, comme la machine était fabriquée par des Grands Bretons, celui-ci avait un clavier QWERTY. Ceci m’obligea à une reconversion laborieuse et cruelle sur celles dont je fis l’acquisition dans les années suivantes et dont les claviers étaient, eux, en AZERTY, "UIOP".
Malgré un lancement de la machine aux USA pour élargir son marché, Mettoy jette l'éponge en juin 1984, comme beaucoup d'autres la même année ! A noter que la machine a connu un bon succès d'estime en Espagne. Il il faut dire qu'en fin de vie le Dragon était bradé.
CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES:
Processeur : Motorola 6809 à 0,9Mhz /RAM : 32Ko / ROM : 16Ko avec langage basic intégré/ 1 port cartouches / Texte : caractères 32x16 / Son : convertisseur 6 bits / Graphismes : 256x192 en 2 couleurs ; 128x192 en 4 couleurs ; 9 couleurs au total /Prix de sortie en France : 3000 francs.
Le mode d’affichage principal du Dragon 32 est en noir sur vert pétard, offrant une résolution de qualité exécrable en résolution 128X192 pixels. Par bonheur il existait 4 résolutions plus élevées nommées PMODE 0 à 4, dont une culminait en noir et blanc, le PMODE 4, qui avait une résolution époustouflante de 256x192 pixels ! Chaque mode intermédiaire avait deux palettes de 4 couleurs possibles. La résolution pleines couleurs en 64x192 "semi-graphique" était possible mais occasionnait des difficultés de programmation en "Basic", donc rarement exploitée.
Une de ses caractéristiques, inhabituelle pour l’époque, était un port dédié à un moniteur pouvant servir d’alternative à la connexion péritel vers le téléviseur. Elle était rarement utilisée du fait du prix alors très élevé de ce matériel. Pour ma part, j’utilisais un simple moniteur monochrome qui donnait un meilleur confort de lecture durant les longues heures de programmation en "Basic". Elle se faisait souvent via la recopie pénible de programmes proposés en exercices dans des magazines spécialisés. Le téléviseur était dédié essentiellement aux jeux.
Malgré l’apparition d’un lecteur externe de disquettes 8 pouces en fin de parcours, proposé à un prix prohibitif double de celui de la machine, la plupart des amateurs du Dragon utilisaient un lecteur de cassettes audio pour le chargement et la sauvegarde de leurs précieux programmes en BASIC, ou en assembleur que l’on nommait langage machine. Les jeux du commerce, rares, étaient donc vendus en cassettes, soi-disant protégées. Une fois le jeu en mémoire, rien ne vous empêchait en fait d’en faire une copie sur une cassette vierge. Même, si la protection était plus fouillée, on pouvait aisément la contourner. Je me souviens avoir utilisé une technique de barbare pour obtenir une copie conforme d’un jeu: utiliser un autre lecteur de cassette muni d’un microphone qui copiait la mélodie binaire magnétique originale, assez proche du chant envoûtant des baleines en rut.
Les commandes étaient obligatoirement entrées au clavier en utilisant une syntaxe proche du MS-DOS. On remarquera que dans les films américains, l'informaticien génial (souvent un black, j'ai remarqué) continue à utiliser cette technique sur un ordinateur de pointe pour faire dévier la trajectoire du missile qui va rayer Los-Angeles de la carte du monde. C’est sur le premier Macintosh, bien des années plus tard que je vis, les yeux grands comme des soucoupes, la première interface graphique pilotée par une souris et un lecteur de disquette incorporé d’amorçage.
Miourf, miourf ! vous gausserez-vous. Oui, mais à cette époque on avait l’impression de maitriser toute la chaîne de production et l’illusion de tout connaître des rouages internes de son ordinateur. Le binaire, l’hexadécimal, le code ASCII, le secteur de boute, les FAT, les répertoires racines étaient nos joyeux lurons de programmation. Même les virus qui apparurent tout en fin de parcours de cette machine pour les possesseurs de lecteurs de disquettes (bien fait!) étaient sympathiques. Le langage et le BIOS rudimentaire étant en ROM (mémoire morte), couper l'alimentation réglait le problème illico en vidant la mémoire vive. La lecture du boute secteur de la disquette incriminée avec un éditeur vous permettait de chasser l’intrus vite reconnu, l'ignare, par sa signature et sa présence sur une partie de ce secteur amorce qui ne devait être rempli normalement que par des « 00 » ou des « HH ». Hop là ! dehors la sale bête qui squatte, boutée hors du boot.
Les ordinateurs modernes utilisent toujours en grande partie, les mêmes principes de fonctionnement. Maintenant, cependant, vous devez attendre un temps plus ou moins long selon le nombre de cochonneries que vous avez installées au fil des mois sur les disques durs de vos bécanes aux registres saturés, pour que l’interface et tout le bazar qui va avec, s’installe en RAM (mémoire vive). Vos données stockées sur les disques durs sont à la merci de réécritures malveillantes vous faisant passer vos ordinateurs par la fenêtre les jours de rage. Vous maudissez leurs concepteurs, alors que bien souvent, vous ou d’autres individus malveillants ont souvent saboté sournoisement leur boulot…
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http://jeanrem.info/2009/03/13/douglas-c-engelbart-inventeur-de-la-souris/
http://www.fluctuat.net/blog/7359-L-interface-graphique-a-la-papa-part-IV-
http://en.wikipedia.org/wiki/History_of_the_graphical_user_interface
http://www.pointlessmuseum.com/museum/dragon32manualindex.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/Disquette
Lien connexe du blog: http://blogmansarde.blogspot.com/2007/02/cot-cot-codecs.html
Nota Bene: mon ordinateur suivant fut en ATARI 520 STF, gonflé par la suite à 4 Mo, du luxe, dont je viens d'apprendre sur le tard que le nom provenait du terme employé dans le jeu de Go quand des pierres n'ont plus qu'une liberté. A propos de cette marque, la lecture du lien qui suit vaut son pesant de cacahouètes Larmes d'obsolescence.
Nota Bene: mon ordinateur suivant fut en ATARI 520 STF, gonflé par la suite à 4 Mo, du luxe, dont je viens d'apprendre sur le tard que le nom provenait du terme employé dans le jeu de Go quand des pierres n'ont plus qu'une liberté. A propos de cette marque, la lecture du lien qui suit vaut son pesant de cacahouètes Larmes d'obsolescence.
Le lecteur de disquettes bahut normand et sa connectique gracieuse
Je signale au passage que Google m'a envoyé de la pub au moment de la publication de ce billet dans l'éditeur du blog: "Augmenter la rapidité de votre PC" !!! Pour sûr, mais c'est un peu tard pour le Dragon 32...
RépondreSupprimerTu vas pas me dire que tu as gardé religieusement cet outil dans la mansarde ou sinon faut ouvrir la maison pour la journée du patrimoine.
RépondreSupprimerConcernant la copie laborieuse des jeux en BASIC depuis magazine, je me souviens du meilleur... les sprites: des lignes d'hexa interminables lues religieusement (à voix claire et haute) par une âme dévouée à l'informaticien en herbe... attention toute erreur était suceptible d'occasioner un Pacman borgne!
RépondreSupprimerLe fiston
Macheprot> la question qui blesse. J'ai apporté à la déchetterie, il y quelques années le dit-outil. Je vois encore ses pauvres yeux me regarder alors que je l'abandonnais. Merci pour la nuit de cauchemar que tu me réserves.
RépondreSupprimerLe fiston> C'est vrai, c'était limite maltraitance cette affaire. Mais c'était aussi l'étape obligée pour te permettre plus tard d'obtenir brillamment, après ton diplôme d'ingénieur, ta thèse de recherche sur le pilotage des têtes de lectures indépendantes des disques durs des générations futures. Un Pacman borgne et c'était une carrière brisée dans l'œuf et pas de Doctorat.
La lecture de ta thèse peu avant sa publication m'a collé une migraine équivalente à le recopie de ces fameux codes hexadécimaux. Quelques (euphémisme) formules mathématiques me resteront à jamais obscures. Merci de ne pas me les avoir fait lire à haute voix. Je me refais une santé avec quelques fonctions complexes de basic maîtrisées, style GOTO 10 !
J'y suis aussi allé de ma larme en lisant votre billet. Ma femme a raison quand elle dit que je suis un grand émotif. Moi, je n'aurais jamais du jeter ma cassette du jeu "Mushroom" encore tout bon. Je constate cependant que notre ancien matériel est difficilement recyclable dans l'aménagement intérieur d'un salon moderne.
RépondreSupprimerPhilippe> c'est pas grave, tout va bien se passer. Nous avons possédé le même jeu d'invasion de champignons galactiques. Les manettes de jeux du moment manquaient particulièrement de robustesse. Le bouton de tir d'une d'entre elles m'a lâché alors que j'allais pulvériser le record dans ce jeu, raaaah!
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