Dans l’entreprise teintée de nombrilisme qu’est la tenue d’un blog, quelques billets foireux dont un regrette amèrement la mise en ligne trop hâtive remettent rapidement en place le narcissisme de départ. Cependant, le plaisir simple du partage avec les visiteurs de quelques coups de cœur, vous donne à la va-vite l’absolution. J’aborde ce billet avec la fringance d’un yearling canalisant mal encore la jubilation que m’a procuré il y a quelques années la vision d’un film des frères Coen (Ethan et Joël, on finit par l’oublier). Sous la mitraille des productions cinématographiques à la chaîne, blasé, cela devient rarissime de se voir pleurer de rire comme un simplet devant son téléviseur. «The Big Lebowski» a eu chez moi cette vertu dont ont bénéficié mon système cardiovasculaire et mes alvéoles pulmonaires. The Dude, post-soixante-huitard américain amateur de bowling et sa brochette d’éberlués de haut-vol, m’ont embarqué sans crier gare dans leurs délires «no limit». Attention, pour ceux qui sont passés à coté, ça part dans tous les sens! Les morceaux de bravoure comiques tombent à la cadence des projectiles lancés par plusieurs batteries d’orgues de Staline. Du coup, c’est bien difficile d’extraire du pilonnage une scène phare. Mieux vaut alors parler des nommées : John Turtorro, Jesus Quintana, en combinaison moulante d’un mauve exquis sur fond musical d’ «Hotel California», mouture Gipsy Kings, se trouve sans contestation sur le podium en compagnie de Julianne Moore, Maude Lebowski, pour son happening pictural acrobatique déjanté. Son séide teuton, esthète cinéphile aux gloussements maniérés a droit également aux honneurs. Je n’ai pas encore vu « No country for old men » qui vient de recevoir l’oscar du meilleur film. Plus violent, paraît-il? Alors en attendant, on se refait une ligne du strike du gracile éphèbe.
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