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Sacrilège! Un Italien s’attaque au mythe du Western et culbute totems et tabous. Jouer sur les archétypes à l’outrance, salir la pure image des héros du Western en pointant du colt quelques uns de leurs vices cachés et la violence crue de leurs actes, c’en est trop! Voilà sur quoi maints critiques tempêtent depuis la sortie de ce film en 1968. Pourquoi Sergio Leone, qui comme beaucoup avait succombé dans sa jeunesse au rêve américain, finissait-il par le trahir?
Loin de moi l’idée d’argumenter sur le bien fondé ou sur la partialité des propos tenus par des individus plus qualifiés que moi en la matière. Cependant, je n’ai trouvé aucune analyse partant simplement du titre. Celui-ci contient pourtant l’incipit des contes avec son imparfait qui suggère que l'on va narrer une histoire, et que, pour ce faire, on ne se privera pas de s’éloigner du vraisemblable, que l'on aura parfois recours au travestissement, à la métaphore et à l’imaginaire. Bettelheim nous a parfaitement montré la capacité des contes à mettre en lumière des facettes de l’obscur objet de nos désirs. C'est bien connu, aussi, que l’analysé résiste à les faire remonter à sa conscience, arc-bouté sur ses modes de défense privilégiés.
Dans ce film, Leone s’attaque bien à cela. Il empile les archétypes et passe en revue les références classiques du Western qui ont été mises en place avant lui par les grands réalisateurs américains spécialistes du genre. Les amateurs trouveront une foultitude de références aux films de ses glorieux ancêtres. Si cela tourne parfois à la parodie, c’est pour mieux démasquer les illusions et les mensonges qu’elles véhiculent. Provocateur en diable, Leone disait à qui voulait bien l’entendre, en termes crus de macho résistant encore un temps dans son fort Alamo aux squaws de la montée du féminisme, que ce film racontait avant tout: « La fin de la dernière période de l’histoire américaine où les hommes avaient des couilles, et la transition entre le Far West, et l’institution du matriarcat en Amérique. L’Amérique est fondée sur des femmes qui ont des couilles en béton. ».
Comme vous le constatez, notre homme faisait dans la dentelle. Pour continuer dans la provocation, le choix d’Henry Fonda pour le rôle du très très méchant, n’est pas anodin. Le justicier sans tache, icône du cinéma américain des années antérieures, écorne fortement son image dans ce rôle à contre emploi. La plupart des personnages savent dès le début de l’histoire qu’ils vont mourir. Le chemin de fer surgit dès la séquence générique lancinante et ses interminables 12 minutes. Il se veut un funeste augure. Les valeurs fondatrices de la nation vont tomber sous les tirs croisés de nouveaux maîtres aux cartouchières bourrées de billets verts. Les paysages du Grand Ouest vont s’orner d'une estafilade. Le visage de l’Amérique va devenir celui de «Scarface».
On peut préférer, les classiques antérieurs, mais rien ne m’enlèvera de l’esprit que la musique d’Ennio Morricone rend leurs bandes son parfois désuètes, et sait porter au sommet l’ampleur dramatique qui sied au traitement de ces fresques emphatiques de réaménagement du passé américain. L’harmonica, Teuf-teuf, le Cheyenne, les cache-poussière, la putain héroïque, autant de destins tragiques mis en lumière. La mouche libérée du canon du sinistre homme de main de la gare est probablement le seul geste de miséricorde de cette joyeuse troupe "d'amis qui ont un important taux de mortalité".
Comme vous le constatez, notre homme faisait dans la dentelle. Pour continuer dans la provocation, le choix d’Henry Fonda pour le rôle du très très méchant, n’est pas anodin. Le justicier sans tache, icône du cinéma américain des années antérieures, écorne fortement son image dans ce rôle à contre emploi. La plupart des personnages savent dès le début de l’histoire qu’ils vont mourir. Le chemin de fer surgit dès la séquence générique lancinante et ses interminables 12 minutes. Il se veut un funeste augure. Les valeurs fondatrices de la nation vont tomber sous les tirs croisés de nouveaux maîtres aux cartouchières bourrées de billets verts. Les paysages du Grand Ouest vont s’orner d'une estafilade. Le visage de l’Amérique va devenir celui de «Scarface».
On peut préférer, les classiques antérieurs, mais rien ne m’enlèvera de l’esprit que la musique d’Ennio Morricone rend leurs bandes son parfois désuètes, et sait porter au sommet l’ampleur dramatique qui sied au traitement de ces fresques emphatiques de réaménagement du passé américain. L’harmonica, Teuf-teuf, le Cheyenne, les cache-poussière, la putain héroïque, autant de destins tragiques mis en lumière. La mouche libérée du canon du sinistre homme de main de la gare est probablement le seul geste de miséricorde de cette joyeuse troupe "d'amis qui ont un important taux de mortalité".
Historiette:
Un enfant demandait à son grand-père pourquoi il commençait toujours ses histoires par:
"Il était une fois.
- C'est pour éviter de me tromper sur les dates, répondit l'aïeul."
Un enfant demandait à son grand-père pourquoi il commençait toujours ses histoires par:
"Il était une fois.
- C'est pour éviter de me tromper sur les dates, répondit l'aïeul."
Je préfère mieux la version " il était dans l'ouest, une fois"
RépondreSupprimerdeux Albert> Et probablement "Le train sifflera trois, trois fois", non ?
RépondreSupprimerAllei ! Arrêtez vos carabistouilles !
RépondreSupprimerUne deuxième fois...
Je confirme que la version belge, plus longue de 15 minutes car Bronson redemande deux fois des moules frites au saloon, a du bon. Jacques Brel double Henry Fonda et Adamo Claudia Cardinale. Les spécialistes savent en plus que plusieurs scènes du film ont été tournées en gare de Bruges et que Jason Robards a été plusieurs années le tireur de coups de pieds de coin attitré du Standart de Liège. Rendons à Albert, ce qui est à Albert, non mais une fois !
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