lundi 18 décembre 2006

De Myre à Atlanta

L'origine de Saint-Nicolas


Saint Nicolas, également connu sous le nom de saint Nicolas de Myre ou de saint Nicolas de Bari, né à Patara, en Lycie, en 270, mort en 345, est un saint populaire à l'origine du personnage du Père Noël.

Nicolas était l'évêque de la ville de Myre en Lycie, située dans l'Anatolie du sud-ouest, près d'Antalya, en Turquie actuelle. Selon la tradition, il est présent au Ier concile de Nicée en 325. Sa vie est remplie d'anecdotes souvent représentées dans l'iconographie religieuse : ainsi, il jette par la fenêtre de l'argent à trois jeunes filles pauvres pour qu'elles puissent avoir une dot et se marier. Il ressuscite trois enfants tués et découpés par un boucher. Il sauve de la tempête un bateau portant une cargaison de blé pour la ville de Myre. Il serait décédé un 6 décembre. C'est un saint très populaire, patron des enfants, des étudiants, des enseignants, des marins, de la Lorraine et de la Russie. Lors de sa fête, on distribue des friandises et parfois des cadeaux aux enfants. Sa commémoration chrétienne le 6 décembre est une fête très populaire dans bien des pays du monde.

Bien que destinée aux enfants, une des légendes de saint Nicolas est plutôt effrayante. « Ils étaient trois petits enfants, qui s'en allaient glaner aux champs », dit la chanson. Perdus, ils demandèrent l'hospitalité chez un boucher qui ne trouva rien de mieux que de les tuer, les découper et les mettre au saloir. Saint Nicolas vint à passer sept ans plus tard et demanda à son tour l'hospitalité. Il insista pour manger le petit salé préparé sept ans plus tôt. Le boucher s'enfuit et saint Nicolas ressuscita les trois enfants. La légende des trois enfants serait née d'une erreur d'interprétation d'un vitrail représentant un autre miracle du Saint. Il s'agirait selon les historiens d'une scéne montrant Saint Nicolas sauvant trois chevaliers au sommet d'une tour. Saint Nicolas est le personnage principal de cette scéne, et comme souvent au Moyen-âge il n'est pas representé à l'échelle, mais en beaucoup plus grand pour montrer son importance. C'est ce détail qui aurait ouvert la voie à une mauvaise interprétation. Les trois soldats sont devenus trois enfants dans un baquet. Selon certains, le Père Fouettard est une invention des Messins lors du siège de leur ville par les Bourguignons, en pleine période de festivité de la Saint Nicolas. De là leur serait venue l'idée de se moquer du chef ennemi, Charles le Téméraire en le représentant sous les traits du boucher de la légende de saint Nicolas.

Lors de sa naissance Saint Nicolas se serait tenu tout seul debout, bien droit sur ses jambes, il s'agirait selon la légende de son tout premier miracle!

Du fait de l'arrivée en Lorraine, d'une relique du saint, sa dextre bénissante, en 1090, Saint-Nicolas-de-Port possède une basilique gothique dédiée au saint devenu alors patron de la Lorraine. Chaque année, le samedi le plus proche de la Saint-Nicolas, une grande procession accompagnée de chants et de spectacles remplit cette basilique.

L'origine du Père Noël

Le Père Noël aurait pour origine Saint Nicolas. On retrouve dans sa représentation tout la symbolique de St Nicolas (barbe blanche, manteau rouge...). Le père Noël voyage dans un traîneau tiré par des rennes, Saint Nicolas voyageait sur le dos d'un âne.

Malgré la réforme protestante du XVIe siècle qui supprima la fête de St Nicolas dans divers pays d'Europe, les Hollandais gardèrent leur Sinter Klaas (nom hollandais pour Saint Nicolas) et sa distribution de jouets. Lorsqu'ils s'installèrent aux États-Unis, Sinter Klass devint Santa Claus. Le saint subit des transformations vestimentaires et culturelles pour donner naissance à un personnage plus convivial.

Clément Clarke MOORE écrivit en 1821 un conte de Noël pour ses enfants intitulé « The night before Christmas » (La nuit d'avant Noël ) dans lequel le Père Noël apparaît dans son traîneau tiré par des rennes. Ce même auteur rédigea un texte intitulé « A Visit From St Nicholas » (la visite de St Nicolas) qui parut dans le journal « Sentinel » de New York le 23 décembre 1823. Ce texte parlait de lutins qui distribuaient des cadeaux aux enfants par la cheminée et se dépaçaient dans une carriole tirée par 8 rennes (répondant aux noms de Blitzen, Dasher, Dancer, Comet, Cupid, Donder, Prancer et Vixen). Un neuvième renne fut rajouté en 1939 : Rudolf, qui fut chargé d'éclairer le chemin du père Noël grâce à son « nez rouge lumineux ». Le récit fut traduit en plusieurs langues et diffusé dans le monde entier.

En 1863 « Harper's Illustrated weekly », le journal New-Yorkais, revêtit Santa Claus d'un costume garni de fourrure blanche et portant un large ceinturon de cuir. Le dessinateur Thomas NAST en fut l'illustrateur. Pendant près de 30 ans, Thomas NAST représenta, dans ce journal, Santa Claus en personnage ventru et jovial, à la barbe blanche et accompagné de rennes. C'est en 1885 qu'il dessina le parcours de Santa Claus du pôle Nord aux Etats-Unis établissant ainsi sa résidence officielle…

Un an plus tard, l'écrivain Georges P. WEBSTER précisait que la manufacture de jouets ainsi que la maison du père Noël étaient cachées dans la glace et la neige du Pôle Nord confirmant ainsi l'affirmation des dessins de NAST.

En 1896, John Styth PEMBERTON, pharmacien d'Atlanta (Géorgie), crée un sirop qui mélange extraits de noix de kola, sucre, caféine, feuilles de coca et d'extraits végétaux. La boisson est mise en vente à la "soda-fountain" de la Jacob's Pharmacy. Un serveur a l'idée de diluer le sirop avec de l'eau gazeuse : le Coca-Cola est né.

En 1931, la firme Américaine demande à Haddon SUNDBLOM de dessiner le vieux bonhomme dont la renommée va grandissant en train de boire leur produit pour reprendre des forces pendant la distribution de jouets. Le but était d'inciter les enfants à en boire aussi durant l'hiver. Le dessinateur l'habilla aux couleurs de la célèbre bouteille de Coca Cola : rouge et blanc. Ce nouveau look et la renommée que lui valut la publicité, firent du bonhomme le maître planétaire de la nuit magique de Noël.

Il y eu bien quelques mouvements de protestation de la part des Catholiques contre cette envahissante popularité, la nuit du 24 au 25 décembre étant à l'origine celle de l'enfant Jésus. Certaines manifestations allèrent même jusqu'à brûler l'effigie du Père Noël, mais tout rentra dans l'ordre au fil du temps.



Pour respecter la tradition à la lettre, il faudrait donc conseiller aux enfants de mettre au pied du sapin quelques bouteilles de Coca Cola à l'intention du célèbre cocaïnomane grand consommateur de breuvage pharmaceutique.


Il y a quelque chose de pourri même en dehors du royaume du Danemark... Moi, on me conseillait de mettre une carotte pour la bourrique de Saint-Nicolas et personne ne m'a dit que le père fouettard était bourguignon. Mais alors, le tour de passe-passe du saloir, là, c'est le coup d'estoc final ! Nous vivons une époque bien trouble.

2 commentaires:

  1. Bravo Oncle Pierrot ! C'est comme dans Spirou quand j'étais petit...

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  2. Merci Fantasio et à bientôt pour d'autres histoires. Je tenterai peut-être par la suite un machin dans le style la rubrique à braques. Mâtin quel journal !

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