" Il y avait un bac de pierre dans un coin, une ou deux statues moisies, quelques treillages décloués par le temps pourrissant sur le mur; du reste, plus d’allée ni de gazon; du chiendent partout. Le jardinage était parti et la nature était revenue. Les mauvaises herbes abondaient, aventure admirable pour un pauvre coin de terre. La fête des giroflées était splendide. Rien dans ce jardin ne contrariait l’effort sacré des choses vers la vie; la croissance vénérable était là chez-elle. Les arbres s’étaient baissés vers les ronces, les ronces étaient montées vers les arbres, la plante avait grimpé, la branche avait fléchi, ce qui rampe sur la terre avait été trouver ce qui s’épanouit dans l’air, ce qui flotte au vent s’était penché vers ce qui traîne dans la mousse; troncs, rameaux, feuilles, fibres, touffes, vrilles, sarments, épines s’étaient mêlés, traversé, mariés, confondus; la végétation dans son embrassement étroit et profond avait célébré et accompli là sous l’œil satisfait du créateur, en cet enclos de trois cents pieds carrés, le saint mystère de la fraternité, symbole de la fraternité humaine. Ce jardin n’était plus un jardin, c’était une broussaille colossale, c'est-à-dire ce qui est impénétrable comme une forêt, peuplé comme une ville, frissonnant comme un nid, sombre comme une cathédrale, odorant comme un bouquet, solitaire comme une tombe, vivant comme une foule."
Victor HUGO - Les Misérables - Le jardin de la rue Plumet.
mardi 11 mars 2008
Hugo, vous connaissez !
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C'est sûr qu'il y a du boulot! D'ailleurs on dit bien "Hugo bosse"...
RépondreSupprimer(Merci d'avance à Peb pour cet emprunt sans autorisation)
Ainsi que "Baudelaire de rien"
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