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mercredi 28 décembre 2011

Bonnes Fêtes



Les quatre citations du jour de Tonton Pierrot :

"Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles." [ Sénèque ]

"Quand les dieux désirent nous punir, ils exaucent nos prières." [Oscar Wilde]



"Quand on suit une mauvaise route, plus on marche vite, plus on s'égare." [Denis Diderot]

"Il ne faut jamais juger les gens sur leurs fréquentations. Tenez, Judas, par exemple, il avait des amis irréprochables." [Paul Verlaine]


La dernière me fait toujours sourire...

jeudi 22 décembre 2011

Les grands photographes


Philip-Lorca diCorcia


Philip-Lorca diCorcia


Robert DOISNEAU

Robert DOISNEAU

Robert DOISNEAU - Jacques Prévert

Robert DOISNEAU

Helmut NEWTON

Bettina Rheims
Henri CARTIER BRESSON

Henri CARTIER BRESSON

Henri CARTIER BRESSON

Henri CARTIER BRESSON

Jacques-Henri LARTIGUE

Jacques-Henri LARTIGUE

Lord SNOWDOWN

Lord SNOWDOWN

Lucien CLERGUE

Philip PLISSON

Philippe HALSMAN

Philippe HALSMAN

Raghu RAI

Raghu RAI

Robert CAPA

Robert CAPA

Richard AVEDON

Richard AVEDON
Cecil BEATON

Après avoir exploré ce que l'on partageait actuellement sur la toile dans le domaine de la photographie: retour aux fondamentaux. Les technologies évoluent, mais les grands photographes classiques ne sont pas déboulonnés de leur piédestal. Ils restent indémodables, incontournables pour le béotien que je suis et qui campe sur ses positions. Rien ne remplace le savoir faire et l’œil inspiré des maîtres. On aime, ou on n’aime pas l'arrivée de la technique HDR, on loue le numérique ou regrette l’argentique, on ne fustige pas le recours à la photocomposition logicielle, quoi qu'il en soit, la bonne photo n'est que fortuitement un effet du hasard ou l'extrait miraculeux d'une série en rafale qui souhaiterait bétonner la capture d'un instantané réussi. Le brin de poésie, le style, la patte, la qualité de la composition, cela ne s’invente pas, comme dans n’importe quelle discipline artistique qui se respecte. La rigueur, les fondamentaux, la science des lignes et du cadrage, ne tombent pas du ciel dans l'escarcelle de l'amateur du dimanche. Pour exemple, un rapide florilège de quelques photos très célèbres qui tiennent toujours à mes yeux le haut du pavé. Pour les nouveaux venus, l'histoire jugera de leurs talents... si elle n'a rien d'autre à faire...

Note: dans les heureuses découvertes de photographes contemporains, j'ai apprécié les travaux que propose Hengki Koentjoro visibles en suivant ce lien 

lundi 5 décembre 2011

LARIX DECIDUA




Synonymes, noms vernaculaires : Larix europaea, Mélèze d'Europe, ou Mélèze commun. Larix est le nom de cet arbre en latin classique, issu lui-même du gaulois. Mélèze serait d'origine dauphinoise, "mel", signifiant miel.

Famille : Pinacées ou Pinaceae

Le mélèze se différencie des autres genres de Pinaceae par ses épines caduques  de forme aciculaires, peu coriaces, insérées en rosette sur les rameaux courts ou isolément sur les rameaux longs. Les aiguilles se concentrent par touffes composées de 35 à 40 aiguilles le long des rameaux. Les mélèzes sont les seuls conifères d'Europe qui perdent leurs aiguilles en hiver. Alors que les épicéas, les pins et les sapins les conservent, les épines de mélèzes, comme les feuilles des feuillus, roussissent en automne et chutent en hiver.

Description : arbre atteignant 30 à 40 mètres, à port pyramidal et cime aiguë. Les feuilles sont caduques, vert clair, souples, en rosette sur les rameaux courts et isolément sur les pousses de l’année. Les inflorescences mâles sont jaunâtres, les femelles rougeâtres. Les cônes, ovoïdes, de 3 à 5 cm de long, pédonculés, sont dressés sur les rameaux. Les écailles sont droites et appliquées. Les jeunes rameaux, grêles, présentant une couleur grise ou jaunâtre. Le rhytidome, épais et fissuré en crêtes brunes ou rougeâtres, est parcouru de sillons rosâtres.

Biologie et acclimatation : espèce d’altitude de l’arc alpin comme le Pin cembro et le Pin à crochets. Elle a été introduite en plaine dans divers massifs forestiers. Cette essence exige une atmosphère sèche, un sol bien alimenté en eau et une forte luminosité. Sa longévité est de 500 ans environs.

Intérêts :  c’est une belle espèce ornementale au feuillage léger, vert clair au printemps, jaune puis roux en automne, et à cônes persistants. Les rameaux gris jaunâtres sont très attractifs en hiver. Cette essence forestière donne du bois de qualité employé en menuiserie, en ébénisterie, en construction, ainsi que pour la fabrication de lambris, de poteaux et d’objets divers.
Les feuilles produisent la "manne de Briançon" ou "térébenthine de Venise" , particulièrement riche en mélèzitose, sucre aux propriétés purgatives. 


jeudi 17 novembre 2011

Joyeux anniversaire, mes vœux les plus sincères (voix de baryton)



Deux ans, Gabriel, deux bougies, deux parents, deux arrière mamies... mais quatre grands-parents et cinq oncles et tantes qui te souhaitent un joyeux anniversaire. Charge quand même aux parents de passer le message. La génération informatique est précoce, mais la lecture du texte arrive normalement plus tard que celle des clips sur Youtube. Pour leur simplifier la tâche, j'ai mis un peu de musique en version française dans le mien, parce que je suis affreusement traditionaliste et que je ne connais pas bien celle qui dit : "Un p'tit beurre, des touillous".

J'ai mis tout de même des popcorns, comme au cinéma. Bigre...

Voir aussi sur La Porte dans la Pendule




Note du 22/11/2011 : présentation actuelle de la version longue en qualité HD. Pour ce faire, choisissez l'option 720 p dans la barre du lecteur. En mode "plein écran", si votre débit ADSL est suffisamment élevé, vous obtiendrez la qualité vidéo d'origine.

Bonus : 5 décembre 2011



Diplômé des Gobelins avec son film "Jurannesic", Louis Clichy intègre Cube rapidement où il écrit, réalise et anime seul "A quoi ça sert l'amour" sur une musique d'Edith Piaf. Le succès fulgurant du film lui ouvre les portes de la réalisation et sucite l'intérêt de Pixar. Il rejoint le studio américain comme animateur pendant 2 ans avant de revenir en France et reprendre son activité de réalisateur chez Cube. Il prépare aujourd'hui son premier long-métrage, l'adaptation avec Alexandre Astier d'Astérix en animation 3D.

mercredi 16 novembre 2011

Incidences de Philippe Djian


 « Rien de plus vivant qu’un désespéré qui se maintient à flot. »
- Meszigues -


 Il faut éviter de lire les critiques d’un livre qui vous choisit avant son achat. Une fois lu, libre à vous ensuite de choisir celles qui vont dans votre sens et d’envoyer chier les autres.

Ma critique :

Cela faisait un bail que je n’avais plus ouvert un bouquin de Djian. Je pensais que le type avait fini par se momifier dans les années 80, avait définitivement sombré dans la dépression, ou que le taxidermiste manquait de sujets désespérés pour parfaire la collection de son musée des abimés de la vie. Non, non non, le Philippe n’est pas mort, car il bande encore son arc pour tirer à vue et décocher quelques flèches empennées de plumes noires qui font mouche. Aux détours d’un récit au style épuré qui se tortille au point de déboussoler parfois un GPS, ce roi de l’embrouille balance quelques vérités sur une société formatée pour l’ennui. En chemin, le joueur de bonneteau nous donne, mine de rien, une leçon de rythme en écriture. Quelques riffs vous collent parfois le vertige au bord d’un gouffre refuge où une araignée amnésique balance, sans même les boulotter, les corps de victimes ayant funestement appuyé par mégarde là où Marc a toujours mal. L’exploit consiste à nous rendre malgré tout l’animal furieusement attachant. Encore une pirouette allant à l’encontre de la surexposition de monstres autopsiés par les média. Flatter le goût morbide du consommateur sans jamais lui laisser entrevoir une vague proximité avec ces détraqués qu’on fustige à l’envie. Pour notre grand bonheur, comme son personnage principal, Djian a probablement abandonné toute velléité de chasser sur les terres Goncourt d’un Houellebecq, où est la plume. Du coup, son bouquin est lisible, et par moments, parfaitement jubilatoire, plus subversif que provocateur. Entre phosphènes migraineux et flashbacks au flou allusif, il ébauche à touches distantes le passé complexe du personnage. Foin des détails qui auraient alourdi le tempo acéré d’un récit vif (avec quelques pauses heureuses poussant à la contemplation), ou sombré dans le racoleur. Grand merci. En secouant les lettres du titre, incidences deviennent incendies. Les pare-feux méthodiques mis en place par son personnage à l’épiderme à vif finissent par céder. Ses modes de défense archaïques lui faisaient surestimer leurs capacités ignifuges. 


Les critiques que je n’ai pas envoyées aux toilettes après lecture du livre :

Le dernier Philippe Djian s’intitule Incidences et c’est peut-être bien son meilleur livre. Concrètement, un roman qui ne fait que 233 pages, mais qui contient tellement de substances chimiques en suspension, des non dits en pagaille et des traumatismes à peine effleurés en rafales, qu’il en raconte plus que des pavés deux fois plus épais. Elle est proprement ébouriffante la façon dont Djian prend son héros à la gorge et ne le lâche plus. Un type plus tout jeune, professeur de littérature, écrivain raté, qui fait régulièrement son marché parmi ses jeunes étudiantes énamourées et entretient une relation au-delà du fusionnel avec sa sœur. C’est sa descente aux enfers que raconte l’auteur au travers de scènes tour à tour angoissantes, euphoriques ou drolatiques. Le tout avec un sens du politiquement incorrect très aiguisé mais assez subtil pour tenir la route (des pages entières pour glorifier la cigarette, stigmatiser la médiocrité ambiante dans la littérature française, se révolter contre le néo-conservatisme dans l’air du temps). Un Djian en colère contre l’époque qui trouve son seul refuge dans des promenades en forêt, on croit rêver. Quant au style, eh bien, il est plus ciselé que d’habitude. Au rasoir, même, y compris dans des scènes anodines à la tension sous-jacente. Le récit est fait d’embardées, de malaises vagaux, qui donnent un ton quasi mortifère au roman. C’est comme si Philip Roth écrivait des épisodes de Plus belle la vie. Plus laide la vie, oui, avec un quotidien qui se dérègle sans compter un passé moche comme tout, qu’on a glissé sous le tapis pour ne plus le voir, mais qui finit par revenir sous forme de nausée. C’est noir, c’est caustique, c’est brillant, c’est le dernier Philippe Djian. Qui vous laisse K.O pour le compte.

Livre vivement conseillé par traversay

Une écriture au scalpel pour mieux flouter des zones d’ombre, faire soudainement exploser l’érotisme ou la violence du passé, révéler, par touches, par approches, un personnage qui toujours nous échappe – « comme si le fond était sans fin » –, dont nous voulons lire le secret.
Philippe Djian a un talent unique pour happer ses lecteurs dans une narration qui repose sur un presque rien. Un presque dont il s’empare et auquel il donne des allures de road trip. Dont il joue avec une maîtrise folle, hallucinante, jusqu’à donner les règles, dans le récit lui-même, qui gouvernent son écriture. Marc commente un texte que lui avait rendu Barbara : « Vous avez lu ce qu’elle a écrit ? reprit-il. C’est la maîtrise qui est surprenante. Le bon dosage de la lenteur et de la rapidité. Du net et du flou. C’est très bluffant, vous savez. (…) N’importe quel crétin est capable de raconter une histoire. La seule affaire est une affaire de rythme, de couleur, de sonorité ».

Mediapart

Lien à l’intention de ceux qui veulent tout de même décrocher le Graal : En route vers le Goncourt


lundi 14 novembre 2011

Shopping d'images


Le précédent billet indiquait que j'avais mis récemment le nez dans les statistiques de consultations de pages du blog pour régler un dysfonctionnement passager. Une conclusion hâtive pourrait amener à penser que c'est le thème des billets du blog qui attire avant tout les visiteurs. En fait, en consultant l'album Picasa renfermant son iconographie, les statistiques d'affichage des images laissent plutôt supposer que ceux-ci sont venus s'échouer sur le blog à la suite d'une recherche par mots clefs d'images Google. L'hypothèse semble corroborée par l'examen des sources du trafic en direction des pages. Je propose ici un florilège des d'images préférées des internautes sur " Le blog-notes de la Mansarde ". L'image qui illustre ce billet en mode Magazine a été affichée près de 50 000 fois. Elle appartient au billet "Le Ricain". Celui concernant Gustav Klimt étant, très loin avant tous les autres, le plus consulté, je ne propose ici que la gagnante du lot. Elle talonne la précitée. Pour obtenir plus de détails sur l'arrivée des courses : cliquez ce lien en direction de l'album Picasa dédié au blog.


Seules, 2 ou 3 des images présentées m'ont demandé un vague effort: emploi d'un scanner, travail de photocomposition ou de coloriage sommaire. La modestie s'impose donc en la matière, et l'argument de la qualité espérée de la prose de l'auteur capable de drainer les visiteurs en ces lieux perd de son crédit...

Quand je vous le disais... et j'ai masqué par soucis de confidentialité les URL sources bourrées de images.,etc.

***

What a fucking solo, dear David !

mercredi 9 novembre 2011

Génération informatique

 Clic pour agrandir

En faisant du tri dans mes archives de correspondance papier - je suis de la vieille école - j'ai retrouvé ce courrier improbable dans son mode de rédaction et le florilège orthographique saisissant qu'il propose. Le rédacteur de l'époque (mai 2009) n'était autre que mon dernier rejeton alors en CE2. Il était sur le pied de guerre avant un départ pour Rome avec sa mère. Je retiendrai avant tout de sa prose, que l'intention était louable, les sentiments respectables, et qu'une seconde lecture me fait encore me bidonner. La mère peut-être moins, bien qu'elle possède un humour robuste...

Ajout du 23/12/2011 :



jeudi 6 octobre 2011

LA NÉVROSE HYSTÉRIQUE ou le monde du ÇA vous en bouche un coin

Enseignement de Charcot à la Salpêtrière : le professeur montrant à ses élèves (dont Joseph Babinski à droite sur le tableau) sa plus fidèle patiente, « Blanche » (Marie) Wittman, en crise d'hystérie. Tableau d'André Brouillet : Une leçon clinique à la Salpêtrière, 1887 - Source: Wikipédia.
" L'hystérie, c'est lorsque le sexe prend la place du cerveau pour commander la vie."
[Michel Tournier]

Introduction :


Le terme d’introduction doit s’entendre au sens figuré. J’ai lu cependant que Freud - mais les gens sont si médisants qu'il est prudent de ne pas tout croire - en compagnie de ses confrères, donnait parfois dans l’humour salace de corps de garde. Graveleux, il sous-entendait que le meilleur traitement de l’hystérie était peut-être l'injection vaginale biquotidienne sur une durée de plusieurs mois. Vantardise de macho et belle image d'un professionnel qui se lâche !

Les psychologues et psychiatres ont la manie de chambouler régulièrement leurs classifications, de refondre ou d'évacuer des chapitres entiers de leurs opus, de complexifier les anciennes dénominations des affections de la Psyché. Rappelons que dans la mythologie, Psyché était la fille d'un roi. Elle se regardait souvent dans son miroir, au point de léguer son nom a une variété d'entre-eux. Narcisse, lui, le faisait dans une mare. C'était plus dangereux. Pamela Anderson n'était pas encore surveillante de baignade. Psychiatres, psychologues et psychanalystes, peinent à se rapprocher de la rigueur scientifique. La neurobiologie est balbutiante et n'a pas encore de quoi poser les bases d'une physiologie des câblages et des séquences biochimiques en jeu dans les mécanismes de l'élaboration de la pensée. Un domaine complexe de la Médecine favorisant l'éclosion des complexes psychanalytiques érigés en postulats. La publication du  Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux DSM-5 en mai 2013 nous apprend enfin que nous sommes tous à soigner.

Attendant avec impatience que les arguties d'écoles s'essoufflent, je ne m’en tiendrai dans ce billet qu'à d’antiques références ayant eu le mérite, ou le danger, de m'apparaître utiles jadis dans l'exercice abdomino-pelvien de ma spécialité médicale en pouvant faire le distinguo entre la symptomatologie sans doute psycho (après tout) et après tout somatique (avant tout). Le but, limiter le trou (je n’ai pas écrit "limer le trou", pour éviter le lapsus révélateur) de la sécu en ne surmédicalisant pas la sphère pelvienne avec des trucs qui font avant tout mal à la tête.

Historique et définition :

Le terme d'hystérie remonte au médecin grec Hippocrate - je vous en fais le serment - qui inventa ce mot pour décrire une maladie qui avait déjà été étudiée par les Égyptiens. Ils n'en avaient brossé qu’un vague profil (je n'ai pas pu résister à la faire). Le terme est dérivé du mot grec "hystera". Utérus (ou t’es slave), en Français. La maladie, à ces époques éloignées, aurait été intimement liée à l'utérus ; la théorie admise étant que celui-ci se déplaçait dans le corps, créant les symptômes. Platon décrivait ainsi ses causes et ses manifestations dans Timée : «L'utérus est un animal qui désire engendrer des enfants. Lorsqu'il demeure stérile trop longtemps après la puberté, il devient inquiet et, s'avançant à travers le corps et coupant le passage à l'air, il gêne la respiration, provoque de grandes souffrances et toutes espèces de maladies. ». Cette théorie garde quelques partisans au sein des membres de la Secte des Adorateurs de l’Oeuf.

L'étiologie de l'hystérie, indissociable de sa représentation sociale, a beaucoup évolué en fonction des époques et des modes. Elle reste très mystérieuse et controversée. Ainsi, cette affection a disparu des nouvelles classifications (DSM et CIM) du fait de sa connotation psychanalytique et apparaît désormais la catégorie trouble de la personnalité histrionique ou trouble somatoforme. Notons que le diagnostic "trouble somatoforme" exclut les malades - notamment en Suisse - de certaines prestations assécurologiques, ce qui peut être considéré comme une nouvelle manière de dénier la réalité du trouble. Le Suisse se méfie comme la peste de toute manifestation exubérante propice à mettre le feu au Lac.

La définition moderne de l'hystérie donnée par Antoine Porot est : « une disposition mentale particulière, tantôt constitutionnelle et permanente, tantôt accidentelle et passagère, qui porte certains sujets à présenter des apparences d'infirmité physiques de maladies somatiques ou d'états psychopathologiques.». L'association de manifestations permanentes ou récurrentes, fréquemment des paralysies, des troubles de la parole ou de la sensibilité, et d'autres transitoires, tels que des crises pseudo-épileptiques ou des comas «psychogènes», constitue la forme la plus courante de cette maladie. Depuis Freud et Janet notamment, elle est considérée comme une névrose dont l'histoire s'est longtemps confondue avec celle d'hystérie.

Ce genre de définition moderne m'incite une fois de plus à penser qu'ils ne sont pas vraiment clairs ces gens là...

Les deux grands modes hystériques :

- Dans le premier, l'infantilisme et l'immaturité sont marqués. On assiste beaucoup plus fréquemment dans ce type à des conversions (voir ci-après, ou lire les Actes des Apôtres).

- Dans le second, le mode de conversion le plus fréquent est la dépression névrotique (responsable de la chute actuelle du CAC 40).

Le caractère oral prédomine chez l’hystérique:

Caractère avide marqué par un besoin de dépendance avec un sentiment d’insatisfaction régulier. D'où, marques de jalousie, d'envie, tendances possessives, impatience, impulsivité et exigence. Sujets expansifs et agressifs, chez qui on constate une valorisation excessive de la parole, des plaisirs oraux. Aspect manichéen des investissements en tout bon ou tout mauvais sans possibilité de nuance, de compromis et d'ambivalence. Le sujet dévore tout et tout le monde. Tel le tonneau des Danaïdes, il ne se perçoit jamais rassasié et ne ressent d'une relation que le moment où elle s'achève. Cette sensibilité à la frustration prédispose ces sujets aux réactions dépressives et à une grande dépendance à l'égard des autres. L'envie représente l'aspect le plus destructeur de l'oralité. La relation d'envie est, au niveau fantasmatique, une relation de dévoration ou de vampirisation au cours de laquelle le sujet désire absorber toutes les qualités de l'objet envié et se les approprier entièrement. Elle implique une conduite très agressive et même destructrice.

Je sais, ça fout les boules.

1- Les Symptômes de conversion :

Ils sont la traduction symbolique au niveau du corps d'un conflit inconscient. La représentation du conflit est refoulée tandis que l'affect lié à ce dernier est converti en un compromis symptomatique qui dans le cas de l'hystérie a un sens précis directement lié au conflit originel qu'il exprime sous une forme déguisée. Symptômes organiques les plus variés n'entrant pas dans le cadre de la pathologie habituelle. Ce versant a évolué au cours des époques en fonction des pathologies à la mode susceptibles d'être mimées à son insu par l'hystérique. Le tableau de la grande crise d’hystérie de Charcot copiant des pathologies neurologiques spectaculaires ne se voit plus qu’exceptionnellement. C'est presque à regretter pour la facilité du dépistage qui était à la portée du premier ou du second venu.

Actuellement les manifestations symptomatiques sont beaucoup plus frustres: aphonie transitoires récurrentes sans pathologie ORL retrouvée, vertiges idiopathiques, crises d'allure épileptique, algies rhumatismales sans support objectif, conjonctivites idiopathiques, atopie cutanée, cystites à urines claires, oubli de régler la consultation du médecin, etc.

2- Les manifestations de caractère :

a - Avidité relationnelle avec intensité et instabilité des attachements. Labilité émotionnelle due à l'impossibilité d’intégrer la notion d'ambivalence. Réponses émotionnelles intenses dues à une sensibilité exacerbée: "Docteur, c'est le cœur?". Menaces et pulsions suicidaires. C'est cette période qui sonne le retour des défects de la période œdipienne. L'hystérique continuerait à vouloir le père pour elle toute seule, son admiration qui rassure et valorise. Attention, pères trop présents, symboliquement, ou réellement devant votre télé pour ne pas rater un match du PSG.

b- Suggestibilité et dépendance : transe, possession, fascination face aux phénomènes de mode, groupies exaltées (surtout les adulatrices du sous-genre du rock alternatif qu’est le "grunge"). Recherche perpétuelle de modèles entraînant parfois une pensée imaginaire ou magique proche de la mythomanie... blue... oh manie blue. Puérilisme abandonnique avec dévalorisation de soi. Identifications labiles soumises au désir de l'autre plus qu’à ses propres envies (n'hésitez jamais à préciser à l'hystérique que les toilettes sont au fond du couloir).

c- Théâtralisme ou histrionisme (un histrion est un mauvais comédien). L'hyperexpressivité et la propension de l'hystérique à jouer la femme proviendrait du fait qu'elle n'est pas sure de l'être (s’agirait de lui indiquer les caractéristiques qui font consensus). C'est une demande exagérée au regard, un besoin d'attirer l'attention sur elle et de séduire l'entourage. Cette incapacité à être authentique exprime trop sa volonté de plaire. Ceci amène souvent l'hystérique à se positionner dans le champ du désir de celui ou de celle qui veut bien l’écouter ou l’applaudir. On ne peut pas la rater sur une photo, sur une scène, ou dans un film. C’est plus simple.

d- Quête de la perfection : elle entraîne des hésitations pendant des heures pour le moindre choix. L'hystérique croit devoir cacher des lacunes, des trous, qui exposeraient aux rires et au mépris. L'hystérique ne se trouve jamais assez intelligente. Insatisfaction marquée concernant sa plastique. Qu’on me trouve une femme qui ne ressemble pas vaguement à ce descriptif. Coté peu discriminant de cette manifestation de caractère, m'est avis...

e- Recherche de femmes modèles : l’hystérique leur demande comment assumer sa féminité, car elle n’est pas vraiment sure de l’être. Gynécophilie larvée. Fantasme de la femme fatale avec recherche d'un modèle. Moi, par contre, je recherche une femme modèle, blonde si possible, et à forte poitrine.

f - Perversité : intrigues et recherche de la zizanie. Combat dirigé contre un ordre établi ou certaines instances à connotation d’autorité. Refus de tout ce qui entrave l'expression de son message ou l'évince du rôle principal. L'art avec lequel l'hystérique sait trouver les mots blessants, ceux qui révèlent les faiblesses de l'autre sont une illustration du rôle de la bouche. Cette arme peut être destructrice lorsque celui qu'elle vise est celui-là même qui interdit l'expression du message hystérique, c'est à dire, qui en a peur. Dans le domaine de la sexualité, l’hystérique cherche inconsciemment à mettre l’homme en échec. C'est vrai, lorsqu'elle s'enfuit en courant, l'érection en prend un coup. Elle a du mal à concevoir que les deux partenaires sont à égalité dans l'acte. L'hystérique trouverait plus de plaisir au jeu qu'à l'acte. Certains, allant trop vite en besogne, parlent d’allumeuses de rêves berbères aimant crier au feu. Et, il n’y a pyromane que celui qui ne veut pas entendre.

g- Relations de séduction et de conquête, et leur opposé, bouderie et vengeance (faudrait savoir). Impression pour le spectateur d'hyperadaptabilité de l'hystérique en société. Elle paye le prix de cette volonté de séduction tous azimuts en nourrissant parfois des fixations amoureuses sans espoir, fantasmées quant à leur réelle réciprocité. Il était trop vert et bon pour les goujats, peuvent-elles prétendre quand l'objet de leur désir ne répond pas à leurs attentes. Ou bien, en représailles, elles font cuire le lapin des enfants de l'objet amoureux dans la cocotte minute du repas de famille. Ce dérapage de l'hystérique n'est pas fatal (sauf pour le lapin).

EMC 1994 (les mises à jour de l'Encyclopédie Médico Chirurgicale étant particulièrement onéreuses je les ai arrêtées à cette date...)
Les traits cliniques les plus constants par ordre de fréquence, ou le top sept: 1- Histrionisme 2- Égocentrisme 3- Labilité émotionnelle 4- Dépendance 5- Excitabilité 6- Attitude de séduction omniprésente 7- Suggestibilité.
N.B.: les troubles majeurs de la sexualité sont quasi absents dans les études récentes. Comme quoi...

Hypothèses psychanalytiques :

Le mécanisme de défense prévalent chez l'hystérique est le refoulement. Il se manifeste par l'amnésie de faits anciens importants. La vue d'un poster de Michael Jackson dans l'enfance est un bon exemple. L'analyste constate l'absence apparente de nombreux souvenirs de leur enfance. Ceci entraîne une véritable inhibition intellectuelle. Elle est particulièrement marquée dans les situations à forte charge émotionnelle. Les séquences sociales à valeur promotionnelle et de rivalité induisent des crises: examens; présence d'une adversaire affective; jugement d’un supérieur hiérarchique; clash à la Star Academy.

Le caractère oral qui sous-tend l'hystérie explique l'importance de la bouche et de la gorge comme point électif de somatisation: dysphagie - aphonie - modification de la voix – toux en public dans une atmosphère silencieuse, chut... - boule de l'angoisse - rouge à lèvres au radium – baisers voraces ("Attention, j'étouffe") – colliers, cache-col et autres bimbeloteries. L'hystérique doit toujours se réconcilier avec la parole, avec la voix.

On peut invoquer comme rôle prédisposant à la personnalité hystérique, un dégoût de la mère pour les selles du nourrisson quand elles ne sont plus celles de l'allaitement. Peut-on la condamner catégoriquement? La perte du sein maternel ("Il est passé où ?") associée au discrédit de ses fèces (ce qui sort de lui-même… si ça le fait chier) peut entraîner chez le nourrisson un traumatisme narcissique frontal, amenant la recherche anxieuse future d'une reconnaissance de son image et le souhait de la perfection dans l'objet amoureux, et pour ce qui la concerne. Adulation du compliment et rires de gorge associés (voire le film "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain"). Troubles des conduites alimentaires souvent présents dans l'hystérie (Anorexie mentale, oh!, ou excès boulimiques à en vomir).

Pour Freud,  la vengeance, chez l’hystérique consiste à interrompre les expériences au moment où elles sont les plus profitables, comme pour faire payer à l’autre un plaisir qu’elle sentait ne plus pouvoir contrôler. A la place de Freud, assis derrière le divan, j’aurais envisagé une pointe de masochisme, mais il a dû écrire cela quelque part…

Attention, le paragraphe qui suit est à déconseiller aux enfants de moins de la résolution de l’Œdipe !
Les manifestations morbides sont pour ainsi dire l'activité sexuelle de l'hystérique. Les symptômes hystériques apparaissent pendant la continence, la libido revenant à son ancien lit. Dyspnée, gémissements rauques et palpitations peuvent être assimilées à des fragments isolés du coït.
Les dates ne sont jamais sans importance pour l’hystérique comme pour les habitants du Maghreb.
Les sentiments gynécophiles (en douce) doivent être considérés comme typiques dans la vie amoureuse inconsciente des jeunes filles hystériques. Elles ont la volonté de corriger le présent d'après l'enfance. Le roman de la mère devient souvent celui de la fille. Mesdames, ne laissez pas traîner "Madame Bovary" sur votre table de nuit.

Conclusion pompeuse :

Quelque chose de la sexualité humaine est toujours lié à l'insatisfaction. Seuls ceux qui l'assument sont capables d'aimer. La perfection dont on a vu qu'elle était le souci de l'hystérique, existe peut-être dans l'amour, mais sans qu'elle se puisse confondre avec l'image idyllique ou naïve dont on sait trop les origines paradisiaques. En effet, un homme et une femme ne répètent pas le lien d'un nourrisson à sa mère. Ils ont à inventer leur amour, et tous les guides, tous les modèles, tous les exemples ne peuvent que les renforcer dans des moments d'amertume en les privant du recours à eux-mêmes.

Les hystériques ont été surprises dans l'enfance par un événement sexuel réel ou fantasmé dont elles n'ont réussi ni à comprendre le sens ni à maîtriser l'émotion. Seule la psychanalyse peut mettre à jour ce souvenir refoulé et entraîner une guérison spectaculaire de la névrose.

L'hystérique doit renoncer à parfaire le père réel et lui accorder le droit aux imperfections, aux échecs, aux déficiences. A partir de là, elle sera prête à s'accorder les mêmes droits et quitter sa quête anxieuse de la perfection.

A croire que l'hystérique est une fan du mythe du Prince Charmant. Celui qui doit traverser les lacs de lave pour la retrouver, terrasser des dragons abominables, nettoyer les écuries d'Augias, sauver le soldat Ryan, venir les délivrer de leur donjon pour les enlever en croupe sur un fier destrier, et surtout la boucler quand il constate qu'il s'est fait gruger sur la marchandise. La quête de la perfection ne doit pas être confondue avec la recherche d'un débile profond. En admettant qu'il existe, le Prince Charmant, il a peu de chance de se trouver bien longtemps sur le marché. Grosse probabilité d'être déjà en main.  En plus, comme il a vraisemblablement croisé un paquet d'hystériques dans ses aventures, il les fuit désormais comme la peste. Cacher des imperfections pour séduire l'homme parfait, c'est le truc vicelard qu'il a eu du mal à encaisser.

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Sources et mise en garde:

- un tas de bouquins poussiéreux traînant dans un placard de la Mansarde. Ce billet se voulant essentiellement sarcastique est un résumé de ce que j'avais lu sur la question. Ce n'est pas une étude sérieuse sur le sujet. Je vous ferai grâce de mes références. Les spécialistes préféreront bien entendu les leurs. A chacun ses dogmes. Cette dernière phrase a de quoi d'ailleurs soulever bien des inquiétudes pour les patients.
- un lien - au ton plus sérieux que celui de ce billet - proposant un résumé moderne intéressant qui peut être un bon point de départ à la discussion sur cette névrose. L'hystérie masculine y est rapidement décrite.

Note : à vous de retrouver les passages ajoutés par l’auteur et prière de prendre tout cela au second degré. Sur fond d'observations cliniques connues et rabâchées mais toujours propices aux débats partisans des spécialistes, je voudrais indiquer qu'à mes yeux, l'hystérique court le risque d'aller mieux en se prenant moins au sérieux.

vendredi 16 septembre 2011

Contes roumains




Le livre de Caroline TOSI, "Contes roumains - Histoires autour des Boïars", sera présenté au Livre sur la place de Nancy à partir du Vendredi 16 septembre 2011. L'ouvrage dont elle est coauteur et illustratrice sera disponible sous le chapiteau de la Place Carrière à la table des éditions: Le Verger des Hespérides

Présentation du livre au format PDF: CONTES ROUMAINS

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Note: le géniteur et père officiel de la créatrice aura sous peu un exemplaire du dit-ouvrage entre les mains dont il s'ennorgueillira.