Dans la série "correspondants et pièces jointes".
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lundi 21 décembre 2009
lundi 14 décembre 2009
Trouvez l'épithète
- Se noyer est une mort affreuse car on meurt à petit feu.
- La Lune est habitée puisqu'il y a de la lumière.
- L'étoile polaire se trouve à la queue du gros ours.
- Dans l'hémisphère Sud, la constellation qui permet de s'orienter est la Croix rouge.
Je me souviens encore de l’époque où Jean-Charles publiait dans le journal Pilote, ainsi que dans "La foire aux cancres", les perles d’élèves de primaire ou de collèges de France et de Navarre. Parfois, il m’arrivait de me demander si certaines d’entre elles n’étaient pas trop belles pour être vraies. Mon dernier fiston, actuellement en CM1, en a déjà pondues quelques unes. Malheureusement, le temps passant, je finis par les oublier. J’ai décidé de publier la dernière en date pour éviter cela.
L’exercice de grammaire consistait à trouver les adjectifs épithètes à apposer juste avant ou après les noms (fort logique pour des épithètes) à partir de phrases les évoquant. Ainsi :
Un champignon dangereux pour la santé de celui qui en consomme = un champignon ….
On pouvait répondre, à mon avis, vénéneux ou toxique.
Un transport qui permet aux passagers de voyager par les airs = un transport ….
Là, je pense qu’on ne pouvait légitimement que proposer aérien.
Un transport qui permet aux passagers de voyager sur la mer = un transport ….
Et là, le fiston qui s’empresse toujours de répondre plus vite que son ombre, à la vitesse à laquelle fonctionne son imagination, a laissé tomber avec sérieux:
« Un transport merdique » …
On pouvait répondre, à mon avis, vénéneux ou toxique.
Un transport qui permet aux passagers de voyager par les airs = un transport ….
Là, je pense qu’on ne pouvait légitimement que proposer aérien.
Un transport qui permet aux passagers de voyager sur la mer = un transport ….
Et là, le fiston qui s’empresse toujours de répondre plus vite que son ombre, à la vitesse à laquelle fonctionne son imagination, a laissé tomber avec sérieux:
« Un transport merdique » …
mardi 1 décembre 2009
Le président a une dent contre lui
Vidéo adressée par un correspondant œuvrant dans le conseil juridique. Je doute que le personnage principal de ce clip soit un de ses clients. Ce n'est pas à souhaiter...
Logo Star Wars
Le blog-notes de la Mansarde et La Porte dans la Pendule ont été mis à contribution pour la création d’un logo destiné au club sportif, «Triathlon Nancy Lorraine». Après un départ tardif de notre part du à des directives mal comprises – les couleurs imposées et la référence obligatoire à la région en particulier - nous avons fourni un travail commun adressé à mon voisin d’en face, membre du club et participant au concours. La « dead line » a été repoussée de justesse au jeudi de cette semaine. Pour influencer le jury, garantir nos droits d’auteurs et éviter tout plagiat de Phil le filou, le dit-voisin, qui nous ferait passer sous le nez la récompense éventuelle en cas de victoire – une mousse les rats ! – nous publions notre logo faisant foi devant Maître Jonas, Huissier de Justice, de la pérennité de cette création.
Plaisanterie mise à part, cela m’a permis de mettre le nez dans l’outil de conception graphique redoutable qu’est Illustrator. Je connais désormais le millième des capacités nécessaires à sa maîtrise. Cela va me permettre tout de même de me lancer dans la commercialisation de T-shirts avec transferts graphiques que je pourrai vendre sur les plages pendant mes futures vacances et rentabiliser ainsi le séjour!
N.B: nous ne proposons pas le fichier source vectoriel au format .ai pour éviter l'erreur du débutant ! Ce fichier est gardé précieusement au Pavillon de Breteuil à Sèvres à coté du mètre étalon en platine iridié.
N.B2: je signale à Caroline que je m'inscris en "freelance" au projet de conception d'un "flyer" soirée seventies demandé par son école. Oui, je sais, tous les objets ne sont pas en vectoriel pur , la thématique est un brin sixties et la taille de mon affiche est au dessus des chiffres imposés, mais on travaillait comme ça dans le temps, cool my friend, il est interdit d'interdire, take this joint. On constatera le rendu calamiteux du JPG pour ce genre de travail: bavures au niveau du soleil, pour exemple.
Plaisanterie mise à part, cela m’a permis de mettre le nez dans l’outil de conception graphique redoutable qu’est Illustrator. Je connais désormais le millième des capacités nécessaires à sa maîtrise. Cela va me permettre tout de même de me lancer dans la commercialisation de T-shirts avec transferts graphiques que je pourrai vendre sur les plages pendant mes futures vacances et rentabiliser ainsi le séjour!
N.B: nous ne proposons pas le fichier source vectoriel au format .ai pour éviter l'erreur du débutant ! Ce fichier est gardé précieusement au Pavillon de Breteuil à Sèvres à coté du mètre étalon en platine iridié.
N.B2: je signale à Caroline que je m'inscris en "freelance" au projet de conception d'un "flyer" soirée seventies demandé par son école. Oui, je sais, tous les objets ne sont pas en vectoriel pur , la thématique est un brin sixties et la taille de mon affiche est au dessus des chiffres imposés, mais on travaillait comme ça dans le temps, cool my friend, il est interdit d'interdire, take this joint. On constatera le rendu calamiteux du JPG pour ce genre de travail: bavures au niveau du soleil, pour exemple.
Raaah! Notre logo est arrivé deuxième sur une cinquantaine de projets. Le vainqueur:
Mars 2010:
Pour le fun, je propose le lien Flickr où un enseignant de l'IUT Charlemagne de Nancy présente les "flyers" réalisés par ses étudiants sur deux thèmes imposés (soirée 70 et soirée Harley Davidson) devant respecter des consignes qui me sont par ailleurs inconnues. Les appréciations du correcteur sont présentes en commentaires. A noter que ce dernier n'apprécie guère les effets de biseautage... On notera une légère différence entre la qualité de ma conception de butor ayant mis le nez quelques heures dans les logiciels ad hoc et celle des travaux de jeunes pousses maîtrisant déjà avec talent quelques unes de leurs subtilités. Malheureusement, les notes données aux travaux ne sont pas accessibles, histoire de polémiquer un peu !
vendredi 27 novembre 2009
La basse obstinée de Pachelbel
Johann Pachelbel est un compositeur allemand de la période baroque né et mort à Nuremberg: baptisé le 1er septembre 1653 et décédé le 3 mars 1706.
Le Canon de Pachelbel dont le nom complet est Canon et Gigue en ré Majeur pour trois violons et basse continue - en allemand Kanon und Gigue in D-Dur für drei Violinen und Basso Continuo - est l'œuvre la plus célèbre de ce compositeur.
Elle a été écrite en 1677, en pleine période baroque comme une pièce de musique de chambre pour trois violons et basse continue, mais elle a depuis été arrangée pour une grande variété d'instruments. Le Canon était à l'origine suivi par une gigue reprenant le même thème musical, mais cette composition est rarement exécutée ou enregistrée de nos jours.
Ce morceau est extrêmement connu pour les mouvements répétitifs de ses instruments à cordes qui en ont fait un des morceaux les plus utilisés de la musique populaire.
Le canon original est joué par trois violons au dessus de la ligne de basse. Au début, le premier violon joue la première variation. Lorsqu'elle touche à sa fin, il entame alors la seconde variation, alors qu'un second violon démarre lui la première variation. À la fin de la deuxième variation, le premier violon entame la troisième variation, le second la deuxième, le troisième la première, et ainsi de suite. La complexité de la structure du canon augmente vers le milieu du morceau alors que les variations deviennent plus complexes. Après cela, le morceau retourne graduellement à une structure plus simple. Il y a au total 28 variations.
Le nom de "Canon en Ré Majeur" est d'ailleurs relativement inexact car la pièce n'est pas strictement un canon mais davantage un chaconne ou un passacaille. Elle est basée, aussi bien harmoniquement que structurellement, sur un ostinato (ou ligne de basse) de deux mesures. Les accords de cette séquence sont : RE majeur (tonique), LA Majeur (dominante), SI Mineur (tonique parallèle), FA# Mineur (dominante parallèle), SOL majeur (sous-dominante), RE majeur (tonique), SOL majeur (sous-dominante), LA majeur (dominante). Cette séquence (ou davantage de proches imitations) peuvent être retrouvés dans d'autres canons de la musique classique.
Mozart l'a ainsi utilisé dans un passage de La Flûte enchantée (1791), au moment où les trois jeunes garçons apparaissent pour la première fois. Il pourrait s'être inspiré de la séquence que Haydn utilisa dans le menuet de son quatuor à cordes op. 50 nº 2, composé en 1785. Cependant les passages de Haydn et de Mozart ne concordent pas exactement avec celui de Pachelbel : ils divergent en effet tous deux sur les deux dernières mesures.
Le canon de Pachelbel représente peut-être le plus extraordinaire phénomène de reprise dans toute l'histoire de la musique. En une courte période, au début des années 1970, il passa du statut d'œuvre assez obscure de musique baroque à celui d'objet culturel universel familier de tous. Il a été joué en d'innombrables versions, aussi bien en utilisant les partitions et instruments originaux qu'en l'arrangeant pour d'autres instruments ou genres musicaux. Le processus ne semble d'ailleurs pas s'essouffler.
La "popularisation" a certainement démarré avec la parution en 1970 d'un album de l'œuvre par l'Orchestre de chambre Jean-François Paillard. Le canon a également été enregistré la même année, arrangé et dirigé par Karl Münchinger, Orchestre de chambre de Stuttgart. Cet enregistrement est toujours considéré comme l'un des meilleurs jamais effectué.
Le canon fut adapté musicalement pour la première fois dans une chanson pop en 1968 par le groupe espagnol, Los Pop Tops dans "O Lord, Why Lord ?" et par les Aphrodite's Child dans "Rain and Tears". Le fim, L'Énigme de Kaspar Hauser de Werner Herzog, sorti en 1974, fait entendre le Canon, de même que sa bande-annonce.
Il a même été utilisé comme Hymne national de la Russie en 1918 par Alexander Vasilyevich Alexandrov.
Le Canon de Pachelbel dont le nom complet est Canon et Gigue en ré Majeur pour trois violons et basse continue - en allemand Kanon und Gigue in D-Dur für drei Violinen und Basso Continuo - est l'œuvre la plus célèbre de ce compositeur.
Elle a été écrite en 1677, en pleine période baroque comme une pièce de musique de chambre pour trois violons et basse continue, mais elle a depuis été arrangée pour une grande variété d'instruments. Le Canon était à l'origine suivi par une gigue reprenant le même thème musical, mais cette composition est rarement exécutée ou enregistrée de nos jours.
Ce morceau est extrêmement connu pour les mouvements répétitifs de ses instruments à cordes qui en ont fait un des morceaux les plus utilisés de la musique populaire.
Le canon original est joué par trois violons au dessus de la ligne de basse. Au début, le premier violon joue la première variation. Lorsqu'elle touche à sa fin, il entame alors la seconde variation, alors qu'un second violon démarre lui la première variation. À la fin de la deuxième variation, le premier violon entame la troisième variation, le second la deuxième, le troisième la première, et ainsi de suite. La complexité de la structure du canon augmente vers le milieu du morceau alors que les variations deviennent plus complexes. Après cela, le morceau retourne graduellement à une structure plus simple. Il y a au total 28 variations.
Le nom de "Canon en Ré Majeur" est d'ailleurs relativement inexact car la pièce n'est pas strictement un canon mais davantage un chaconne ou un passacaille. Elle est basée, aussi bien harmoniquement que structurellement, sur un ostinato (ou ligne de basse) de deux mesures. Les accords de cette séquence sont : RE majeur (tonique), LA Majeur (dominante), SI Mineur (tonique parallèle), FA# Mineur (dominante parallèle), SOL majeur (sous-dominante), RE majeur (tonique), SOL majeur (sous-dominante), LA majeur (dominante). Cette séquence (ou davantage de proches imitations) peuvent être retrouvés dans d'autres canons de la musique classique.
Mozart l'a ainsi utilisé dans un passage de La Flûte enchantée (1791), au moment où les trois jeunes garçons apparaissent pour la première fois. Il pourrait s'être inspiré de la séquence que Haydn utilisa dans le menuet de son quatuor à cordes op. 50 nº 2, composé en 1785. Cependant les passages de Haydn et de Mozart ne concordent pas exactement avec celui de Pachelbel : ils divergent en effet tous deux sur les deux dernières mesures.
Le canon de Pachelbel représente peut-être le plus extraordinaire phénomène de reprise dans toute l'histoire de la musique. En une courte période, au début des années 1970, il passa du statut d'œuvre assez obscure de musique baroque à celui d'objet culturel universel familier de tous. Il a été joué en d'innombrables versions, aussi bien en utilisant les partitions et instruments originaux qu'en l'arrangeant pour d'autres instruments ou genres musicaux. Le processus ne semble d'ailleurs pas s'essouffler.
La "popularisation" a certainement démarré avec la parution en 1970 d'un album de l'œuvre par l'Orchestre de chambre Jean-François Paillard. Le canon a également été enregistré la même année, arrangé et dirigé par Karl Münchinger, Orchestre de chambre de Stuttgart. Cet enregistrement est toujours considéré comme l'un des meilleurs jamais effectué.
Le canon fut adapté musicalement pour la première fois dans une chanson pop en 1968 par le groupe espagnol, Los Pop Tops dans "O Lord, Why Lord ?" et par les Aphrodite's Child dans "Rain and Tears". Le fim, L'Énigme de Kaspar Hauser de Werner Herzog, sorti en 1974, fait entendre le Canon, de même que sa bande-annonce.
Il a même été utilisé comme Hymne national de la Russie en 1918 par Alexander Vasilyevich Alexandrov.
jeudi 26 novembre 2009
Margotte et Picasa vont en promenade
Dans la série "les contacts Picasa", je tiens à vous faire partager un lien vers les albums publics de Margotte qui fait ma foi de fort jolies photos de nature de nombreuses régions de France. Je me suis permis de réaliser un diaporama musical PPS à base de quelques unes de ses photos partagées pour les amateurs du genre.
lundi 23 novembre 2009
Cyclopes
L’histoire ne retient que les vainqueurs, paraît-il ? Quoi de plus faux en fait, puisque tous un jour ont connu la défaite tout en restant dans l’histoire avec celui ou ceux qui les ont vaincus. Même les héros de la Mythologie ont connu au moins la mort et parfois se sont vus astreints à un châtiment exemplaire après le grand passage. On ne me retirera pas de l'esprit que cette dernière constitue pour le moins une forme de défaite pour le gagnant né.
La destinée d’un compétiteur farouche a toujours quelque chose de pathétique. Même si ce dernier a la sagesse de quitter les feux de la rampe en pleine gloire, c'est plus un aveu caché qu’elle touchait à sa fin que l’affirmation d’un triomphe définitif. Le temps qui passe en aurait fait, quoi qu’il en soit, un jour ou l'autre, un "has been".
Quand on observe les rapports humains, même à l'intérieur d'un microcosme, ils calquent de façon sommaire ceux des animaux dans leurs combats entre dominants et dominés. On a tendance à survendre le rôle, soi-disant, enviable du dominant. Sa vie durant, il use pourtant sa belle énergie à déployer avec constance ses capacités susceptibles de maintenir son leadership. Le reste du troupeau, le plus grand nombre, se cantonne aux rôles d’adulateurs, de courtisans ou d’employés subalternes. Il serait intéressant de savoir qui, au bout du compte, se retrouve avec le bilan énergétique le plus favorable un fin de course: le numéro un qui a du maintenir une vigilance de tous les instants pour conserver son rang ou celui qui a pris régulièrement sur lui pour avaler des couleuvres et manigancer pour rester en grâce ? Pour caricaturer les théories de Laborit, comme dans le film de Resnais, "Mon oncle d'Amérique", on pourrait dire que ces deux extrêmes courent droit aux pathologies psychosomatiques induites par un stress répété.
Le philosophe qui comprend bien que l’individu est un animalcule éphémère, errant un temps infinitésimal à la surface d’une planète perdue dans l’immensité du cosmos, n’est pas mieux loti. Ses réflexions l'amènent vite à se démobiliser vis-à-vis des mots d’ordre prônés par la société à laquelle il appartient. L’hédoniste pensera que le seul mot d’ordre qui puisse tenir la route consiste à vivre le plus agréablement possible la trajectoire qui va de sa naissance à sa mort. Cela ne dégage pas pour autant des idées claires sur les techniques à mettre en œuvre pour y parvenir. Quelles que soient celles qu’il ait choisies, nombre de ses congénères lui mettront bien entendu, volontairement ou involontairement, des bâtons dans les roues durant ses entreprises. Même ayant décidé de se faire ermite et de suivre cette fois Laborit dans son éloge de la fuite en mode outrancier, il risque rapidement de devenir son propre ennemi.
Me voilà donc bien songeur, en plein milieu du gué, avec ma belle philosophie ou psychologie de comptoir. Me reste tout de même la possibilité d’affirmer mes gouts concernant les congénères que j’aime croiser sur ma route. Il est une vertu tombée en complète désuétude. En parler vous fait courir le risque de passer illico pour un individu aimant se vautrer dans la mièvrerie, pour le candide de service, le cucul la praline du canton, l’amateur de guimauve. Parler de bonté humaine est déjà fort suspect. Évoquer la gentillesse vous rend parfaitement suspect et vous ostracise dans l’univers de Walt Disney.
Pourtant... pourtant, je dois avouer que je juge favorablement ceux que je croise à l’aune des gestes qu’ils ont eu à mon égard lorsqu’ils sont sous-tendus par cette vertu qui aide à traverser la vie, le souvenir en tête des petits bonheurs simples et des moments joyeux vous ayant évité de désespérer de la race humaine. Je ne les prends pas pour autant pour des pauvres êtres cantonnés à leur partition de dominés, sachant que d’aucuns affirment que gentil n’a qu’un œil !
samedi 7 novembre 2009
dimanche 1 novembre 2009
Valse avec Bachir
Valse avec Bachir (en hébreu ואלס עם באשיר) est un film d'animation documentaire réalisé par Ari Folman et sorti en 2008. C'est une coproduction israëlo-franco-allemande. Le film a obtenu de nombreux prix dans le monde, dont le Golden Globe Award du meilleur film étranger et le César du meilleur film étranger en 2009. Il était en compétition pour la Palme d'Or 2008 et l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2009. Je pense que le jury de Cannes, cette année, est malheureusement passé à coté dans sa distribution des récompenses. Il a peut-être été perturbé par ce mélange singulier des genres que proposait le réalisateur, alliant animation atypique époustouflante, documentaire et travail de mémoire personnel.
Par sa pureté formelle, Valse avec Bachir double son précieux travail de mémoire d'une folle aisance à repousser les limites du cinéma d'animation. Éblouissant.
Vincent Malausa
Ari Folman vient de nous faire un dessin, peut-être même le dessin de l'année. Il vient aussi de tirer un trait définitif, rageur, sur ce que l'on croyait savoir sur la frontière entre la fiction et le documentaire.
Philippe Azoury
jeudi 22 octobre 2009
Jardin d'Automne à Nancy
" On devrait construire les villes à la campagne car l'air y est plus pur !"
Alphonse Allais
Photos personnelles
samedi 17 octobre 2009
Postscript, TrueType, OpenType
Les curieux qui ont déjà mis le nez dans le dossier d’installation des polices de caractères ou fontes - en référence aux anciennes techniques d’imprimerie - de leurs ordinateurs, ont sans doute remarqué que plusieurs familles y cohabitaient : pas la même extension de fichier, pas les mêmes lettres sur les icônes.
TrueType est le nom d'un format de fonte numérique créée par Apple vers la fin des années 1980, en concurrence frontale avec le format Type 1 du standard PostScript, développé par Adobe Systems. Comme pour PostScript, les polices TrueType sont définies par des vecteurs grâce aux courbes de Bézier, mais seulement quadratiques, ainsi que par des algorithmes d'optimisation («hinting») sophistiqués. Ceci constituait une avancée importante par rapport au rendu d'images matricielles (ou «bitmap»), car il était possible de synthétiser une police à plusieurs tailles différentes, en atténuant de surcroît le problème du crénelage.
La granulation des pixels pouvant créer des effets optiques indésirables pour certaines petites tailles de caractères, la spécification TrueType admet des indications supplémentaires permettant de les éviter. Celles-ci permettent l'utilisation de techniques que connaissaient bien les concepteurs de fontes depuis que la photocomposition les avaient rendues nécessaires (l'impression au plomb, pour sa part, n'avait pas une précision suffisante pour justifier en son temps l'usage de telles techniques). En revanche, la conception de polices TrueType utilisant les hints est fastidieuse, mais les fontes ne les utilisant pas n'ont pas la même efficacité optique : elles donnent dans certains corps l'impression de « baver ».
Depuis le milieu des années 1990, ces polices sont gérées par une couche logicielle intégrée au système :
* FreeType pour les systèmes libres comme GNU ;
* intégré à GDI pour Microsoft Windows ;
* Suitcase pour Mac OS X.
Ce format a servi de base pour la conception du format OpenType, développé conjointement par Adobe et Microsoft, vers la fin 2002, et reste encore très largement utilisé.
OpenType est un format de fonte numérique pour les ordinateurs, développé conjointement par Adobe et Microsoft.
Annoncé la première fois en 1996, ce n’est qu’en 2000-2001 que les fontes OpenType sont retrouvées en nombre significatif. Adobe a terminé la conversion de toute sa bibliothèque de caractères en OpenType vers la fin de 2002. OpenType a été conçu par Adobe et Microsoft comme successeur des formats précédents de fontes, TrueType (développé par Apple et Microsoft) et des fontes de Type 1 PostScript (créées par Adobe). Il emploie, essentiellement, la structure générale d’une fonte TrueType Windows, mais tient compte des contours TrueType, ou des contours PostScript (stockés sous le format CFF/Type 2).
OpenType a plusieurs caractéristiques spécifiques :
* les fontes OpenType peuvent avoir jusqu’à 65 536 glyphes.
* le codage des fontes est basé sur Unicode et peut être utilisé pour n’importe quel système d'écriture connu d'Unicode, avec un mélange possible entre écritures. Néanmoins, aucune fonte ne comporte tous les caractères Unicode.
* les fichiers des fontes sont indépendants de la plateforme : Windows, Mac OS, Linux, BSD etc.
* les fontes peuvent avoir des fonctions typographiques évoluées, qui permettent le traitement approprié des écritures complexes, et utiliser des effets avancés pour des écritures plus simples, telles que l’anglais.
L’utilisation des fontes est protégée comme celle d’une œuvre artistique.
Sur Windows comme sur Mac OS, l’extension « .ttf » (TrueType Font) a été conservée pour les fontes à courbes TrueType. Les fontes à courbes PostScript utilisent l’extension « .otf ».
Sources Wikipédia.
Mon "dessin" du billet est composé au clavier avec plusieurs variétés singulières de fontes vectorielles. Seul le dégradé d'arrière-plan, le positionnement et le redimensionnement des caractères nécessitent quelques manipulations. Le fichier source, conçu dans un éditeur graphique, supporte ainsi les agrandissements les plus extravagants sans souci. Bien entendu, l’image du blog, au format JPEG, ne peut pas vous en faire la démonstration.
Note: attention! Si la plate-forme de réception des fichiers utilisant les polices ne contient pas celles utilisées par le concepteur, elles devront être remplacées par d'autres présentes sur vos machines par vos applications. A utiliser, donc, avec parcimonie. Pas de problème si le résultat final est un fichier image, comme ici. J'ai constaté cela par exemple au début, sans comprendre le hic, dans des applications Flash utilisant des secteurs de texte non convertis en clip. Ne vous amusez surtout pas à vider des fontes résidentes de votre système, en particulier celles essentielles à vos navigateurs! Effet "space" garanti!
TrueType est le nom d'un format de fonte numérique créée par Apple vers la fin des années 1980, en concurrence frontale avec le format Type 1 du standard PostScript, développé par Adobe Systems. Comme pour PostScript, les polices TrueType sont définies par des vecteurs grâce aux courbes de Bézier, mais seulement quadratiques, ainsi que par des algorithmes d'optimisation («hinting») sophistiqués. Ceci constituait une avancée importante par rapport au rendu d'images matricielles (ou «bitmap»), car il était possible de synthétiser une police à plusieurs tailles différentes, en atténuant de surcroît le problème du crénelage.
La granulation des pixels pouvant créer des effets optiques indésirables pour certaines petites tailles de caractères, la spécification TrueType admet des indications supplémentaires permettant de les éviter. Celles-ci permettent l'utilisation de techniques que connaissaient bien les concepteurs de fontes depuis que la photocomposition les avaient rendues nécessaires (l'impression au plomb, pour sa part, n'avait pas une précision suffisante pour justifier en son temps l'usage de telles techniques). En revanche, la conception de polices TrueType utilisant les hints est fastidieuse, mais les fontes ne les utilisant pas n'ont pas la même efficacité optique : elles donnent dans certains corps l'impression de « baver ».
Depuis le milieu des années 1990, ces polices sont gérées par une couche logicielle intégrée au système :
* FreeType pour les systèmes libres comme GNU ;
* intégré à GDI pour Microsoft Windows ;
* Suitcase pour Mac OS X.
Ce format a servi de base pour la conception du format OpenType, développé conjointement par Adobe et Microsoft, vers la fin 2002, et reste encore très largement utilisé.
OpenType est un format de fonte numérique pour les ordinateurs, développé conjointement par Adobe et Microsoft.
Annoncé la première fois en 1996, ce n’est qu’en 2000-2001 que les fontes OpenType sont retrouvées en nombre significatif. Adobe a terminé la conversion de toute sa bibliothèque de caractères en OpenType vers la fin de 2002. OpenType a été conçu par Adobe et Microsoft comme successeur des formats précédents de fontes, TrueType (développé par Apple et Microsoft) et des fontes de Type 1 PostScript (créées par Adobe). Il emploie, essentiellement, la structure générale d’une fonte TrueType Windows, mais tient compte des contours TrueType, ou des contours PostScript (stockés sous le format CFF/Type 2).
OpenType a plusieurs caractéristiques spécifiques :
* les fontes OpenType peuvent avoir jusqu’à 65 536 glyphes.
* le codage des fontes est basé sur Unicode et peut être utilisé pour n’importe quel système d'écriture connu d'Unicode, avec un mélange possible entre écritures. Néanmoins, aucune fonte ne comporte tous les caractères Unicode.
* les fichiers des fontes sont indépendants de la plateforme : Windows, Mac OS, Linux, BSD etc.
* les fontes peuvent avoir des fonctions typographiques évoluées, qui permettent le traitement approprié des écritures complexes, et utiliser des effets avancés pour des écritures plus simples, telles que l’anglais.
L’utilisation des fontes est protégée comme celle d’une œuvre artistique.
Sur Windows comme sur Mac OS, l’extension « .ttf » (TrueType Font) a été conservée pour les fontes à courbes TrueType. Les fontes à courbes PostScript utilisent l’extension « .otf ».
Sources Wikipédia.
Mon "dessin" du billet est composé au clavier avec plusieurs variétés singulières de fontes vectorielles. Seul le dégradé d'arrière-plan, le positionnement et le redimensionnement des caractères nécessitent quelques manipulations. Le fichier source, conçu dans un éditeur graphique, supporte ainsi les agrandissements les plus extravagants sans souci. Bien entendu, l’image du blog, au format JPEG, ne peut pas vous en faire la démonstration.
Note: attention! Si la plate-forme de réception des fichiers utilisant les polices ne contient pas celles utilisées par le concepteur, elles devront être remplacées par d'autres présentes sur vos machines par vos applications. A utiliser, donc, avec parcimonie. Pas de problème si le résultat final est un fichier image, comme ici. J'ai constaté cela par exemple au début, sans comprendre le hic, dans des applications Flash utilisant des secteurs de texte non convertis en clip. Ne vous amusez surtout pas à vider des fontes résidentes de votre système, en particulier celles essentielles à vos navigateurs! Effet "space" garanti!
mardi 13 octobre 2009
Se porter comme un pin Bristlecone
Ma passion pour les arbres m'amène à publier, bien que je ne sois aucunement un spécialiste en botanique, ce court billet qui résume la cueillette que je viens d'effectuer sur des sites américains traitant d'une variété de conifère remarquable par sa longévité et ses capacités d'adaptation au climat. Dans le style, anciens emballages de "Malabar": "Incroyable mais vrai."
Le pin Bristlecone, Pinus longaeva (D.K. Bailey 1970) est un arbre appartenant au genre Pinus et à la famille des Pinacées.
Syn: P. aristata Engelmann var. longaeva (D.K. Bailey) Little (Kral 1993).
Noms communs anglosaxons: Great Basin bristlecone pine (Lanner 1983), intermountain bristlecone pine (Kral 1993).
Description
Arbres pouvant atteindre 16 m de haut et un diamètre de tronc de 200 cm. Couronne ronde ou irrégulière. Écorce brun-rouge, fissurée avec d’épaisses écailles irrégulières à crêtes polyédriques. Branches tortueuses, pendantes. Cônes polliniques cylindro-ellipsoïdes de 7 à 10 mm de long, rouge-pourpre. Maturation des graines des cônes en 2 ans.
Répartition
États Unis: Californie, Nevada et Utah. Altitude: 1700-3400 m (Kral 1993). Sur de nombreux sites il montre une préférence marquée pour les sols riches en carbonates (calcaire, dolomite, marbre). Dans les Montagnes Blanches de Californie, par exemple, la limite du bocage Bristlecone coïncide avec une strate dolomite/grès. Les Bristlecones croissent donc à des altitudes remarquablement élevées.
Arbre remarquable
Sur l'arête nord-est du Mont Charleston dans les Spring Mountains proches de Las Vegas au Nevada, pousse un arbre isolé au tronc de 368 cm de diamètre et de 15,8 m de haut (Robert Van Pelt e-mail du 4 février 2004).
Longévité
L’espèce Pinus longaeva est généralement considérée comme celle à reproduction sexuée non clonale possédant le plus d’individus dépassant les 4 000 ans. En raison de son bois résineux et du froid extrême et sec de son habitat, la décomposition du bois mort est extrêmement lente, et sur le terrain de certains peuplements, a des âges supérieurs à 10 000 ans. Cela a permis la construction d'une chronologie continue de plus de 8000 ans qui a été utilisée pour calibrer l'échelle de temps radiocarbone (le taux de production de radiocarbone dans l'atmosphère n'est pas constante dans le temps, d'où la nécessité d’un étalonnage).
Le plus vieux spécimen vivant est un arbre auquel on a donné le nom de "Methuselah" (Mathusalem), étudié par Schulman et Harlan dans les White Mountains, en Californie. Schulman a compté sur cet arbre, en 1957, 4 789 anneaux de croissance. Il pousse encore actuellement et a donc atteint 4 840 ans en 2008. Sa localisation précise reste cependant secrète afin d'éviter tout acte de vandalisme. Un autre, encore plus ancien, surnommé Prometheus a été abattu par erreur en 1964 alors qu'il avait 4900 ans. La raison de leur longévité est due au fait que ces arbres vivent à haute altitude, sous un climat sec et froid en hiver. Ils se sont adaptés en ne se développant que quelques mois par an, ce qui explique leurs formes particulières et leur petite taille pour leurs âges.
Lieux d’observation
L’endroit le plus connu pour voir des Bristlecones se trouve dans la Forêt Nationale d'Inyo en Californie, où l’ US Forest Service entretient un sentier de découverte qui traverse un bosquet de Bristlecones exceptionnel. Dans le parc national du Grand Bassin (Nevada), le National Park Service offre des installations similaires, quoique beaucoup moins remarquables. D'autres lieux célèbres pour voir ces arbres sont: le Bryce Canyon National Park (Utah) et le Cedar Breaks National Monument (Utah).
Syn: P. aristata Engelmann var. longaeva (D.K. Bailey) Little (Kral 1993).
Noms communs anglosaxons: Great Basin bristlecone pine (Lanner 1983), intermountain bristlecone pine (Kral 1993).
Description
Arbres pouvant atteindre 16 m de haut et un diamètre de tronc de 200 cm. Couronne ronde ou irrégulière. Écorce brun-rouge, fissurée avec d’épaisses écailles irrégulières à crêtes polyédriques. Branches tortueuses, pendantes. Cônes polliniques cylindro-ellipsoïdes de 7 à 10 mm de long, rouge-pourpre. Maturation des graines des cônes en 2 ans.
Répartition
États Unis: Californie, Nevada et Utah. Altitude: 1700-3400 m (Kral 1993). Sur de nombreux sites il montre une préférence marquée pour les sols riches en carbonates (calcaire, dolomite, marbre). Dans les Montagnes Blanches de Californie, par exemple, la limite du bocage Bristlecone coïncide avec une strate dolomite/grès. Les Bristlecones croissent donc à des altitudes remarquablement élevées.
Arbre remarquable
Sur l'arête nord-est du Mont Charleston dans les Spring Mountains proches de Las Vegas au Nevada, pousse un arbre isolé au tronc de 368 cm de diamètre et de 15,8 m de haut (Robert Van Pelt e-mail du 4 février 2004).
Longévité
L’espèce Pinus longaeva est généralement considérée comme celle à reproduction sexuée non clonale possédant le plus d’individus dépassant les 4 000 ans. En raison de son bois résineux et du froid extrême et sec de son habitat, la décomposition du bois mort est extrêmement lente, et sur le terrain de certains peuplements, a des âges supérieurs à 10 000 ans. Cela a permis la construction d'une chronologie continue de plus de 8000 ans qui a été utilisée pour calibrer l'échelle de temps radiocarbone (le taux de production de radiocarbone dans l'atmosphère n'est pas constante dans le temps, d'où la nécessité d’un étalonnage).
Le plus vieux spécimen vivant est un arbre auquel on a donné le nom de "Methuselah" (Mathusalem), étudié par Schulman et Harlan dans les White Mountains, en Californie. Schulman a compté sur cet arbre, en 1957, 4 789 anneaux de croissance. Il pousse encore actuellement et a donc atteint 4 840 ans en 2008. Sa localisation précise reste cependant secrète afin d'éviter tout acte de vandalisme. Un autre, encore plus ancien, surnommé Prometheus a été abattu par erreur en 1964 alors qu'il avait 4900 ans. La raison de leur longévité est due au fait que ces arbres vivent à haute altitude, sous un climat sec et froid en hiver. Ils se sont adaptés en ne se développant que quelques mois par an, ce qui explique leurs formes particulières et leur petite taille pour leurs âges.
Lieux d’observation
L’endroit le plus connu pour voir des Bristlecones se trouve dans la Forêt Nationale d'Inyo en Californie, où l’ US Forest Service entretient un sentier de découverte qui traverse un bosquet de Bristlecones exceptionnel. Dans le parc national du Grand Bassin (Nevada), le National Park Service offre des installations similaires, quoique beaucoup moins remarquables. D'autres lieux célèbres pour voir ces arbres sont: le Bryce Canyon National Park (Utah) et le Cedar Breaks National Monument (Utah).
http://www.conifers.org/pi/pin/longaeva.htm
vendredi 9 octobre 2009
Le placenta, ce grand oublié de la grossesse
L’accouchement ne se résume pas à l’expulsion du bébé. Celle des annexes qui suit, appelée délivrance, signe en fait sa fin véritable. Avec le cordon ombilical, les membranes de l’œuf et le liquide amniotique, le placenta appartient aux annexes fœtales, formations temporaires destinées à protéger, nourrir et oxygéner le fœtus.
Durant les premières semaines de grossesse, l'œuf a vécu grâce aux réserves embarquées par l'ovule à sa maturité. A partir de la fin du premier mois - grossièrement - l'embryon continue à se développer par l'intermédiaire des apports du placenta. C'est une masse de chair en forme de galette ayant l'apparence d'une éponge et contenant de nombreux vaisseaux par lesquels transitent les sangs maternel et fœtal, sans jamais s'y mélanger. Le placenta possède une face maternelle issue de la modification de la partie interne de la paroi utérine appelée caduque utérine basale au niveau du secteur utérin de nidation de l’œuf. On observe, en particulier, la formation de multiples chambres intervilleuses recueillant le sang maternel provenant des artères utérines. La face fœtale sur laquelle s’insère le cordon ombilical est recouverte par les membranes de l’œuf : chorion et amnios.
Le placenta assure tous les échanges entre la femme enceinte et son bébé. C'est une véritable plate-forme vitale. En physiologie, il sera expulsé naturellement avec le reste des annexes dans la demi-heure suivant la naissance . Le disque placentaire a un diamètre d’une vingtaine de centimètres en fin de grossesse. Son nom vient du latin: gâteau, galette.
Les différents rôles du placenta :
Le placenta est:
- Un échangeur de gaz, oxygène maternel et gaz carbonique fœtal, de minéraux et de vitamines.
- Un lieu de passage pour les nutriments (glucides, lipides, protides parfois transformés par des enzymes placentaires pour faciliter leur passage), les liquides (renouvellement de 3 litres d’eau par heure en fin de grossesse), les anticorps maternels pour protéger le fœtus, mais malheureusement aussi certains toxiques (alcool, tabac), médicaments et virus, voire parasites (toxoplasme entre autres après effraction des parois)
- Une glande endocrine qui secrète des hormones. La plus connue du grand public, avec sa fraction beta qui permet de détecter la grossesse dès les premiers jours, est l’hormone gonadotrophine chorionique ou HCG. Il sécrète aussi en grandes quantités des Œstrogènes et de la Progestérone qui assurent la poursuite de la grossesse et la croissance du fœtus après le troisième mois en relai des ovaires. Enfin, l’hormone placentaire lactogène ou HPL favorisant elle aussi la croissance du bébé tout en préparant la glande mammaire à la lactation.
- Un élément de la chaîne des déclencheurs du travail (rôle particulier de la balance œstrogènes-progestérone) avec ceux d'origine fœtale et maternelle.
Pathologies du placenta :
1 - En mauvaise position du placenta peut poser problème au moment de l’accouchement. Normalement il se loge dans le fond utérin, à distance de l'orifice interne du col. Mais il arrive parfois qu'il se greffe trop bas et que des contractions utérines, même faibles, provoquent des saignements. Un des enjeux de l’échographie est de repérer la situation du placenta et la distance séparant sa périphérie de l’orifice interne du col de l’utérus qui peut s’ouvrir, même avant l’accouchement. Si le bord du placenta est proche du col on parlera de placenta bas-inséré.
Le stade le plus préoccupant est le placenta prævia recouvrant empêchant non seulement le passage du bébé, mais pouvant entraîner une hémorragie mettant en péril le couple materno -fœtal. La césarienne devient alors obligatoire.
Ces termes n’ont leur validité qu’à partir de 18 semaines de grossesse. L’augmentation des volumes respectifs de l’utérus et du placenta font que souvent ce dernier « migre de manière relative » et s’éloigne de l’orifice interne du col.
2- L'hématome rétroplacentaire peut compliquer certaines grossesses. Une collection sanguine de plus ou moins gros volume entre le placenta et la muqueuse utérine, liée à un décollement partiel du placenta, perturbe les échanges foeto-maternels et par suite la croissance ou la survie du fœtus. Cette pathologie peut engendrer chez la mère des troubles de la coagulation redoutables s'ils ne sont pas dépistés à temps.
3 – Parfois, au moment de la délivrance, le placenta reste entièrement à l’intérieur de l’utérus. L’obstétricien doit alors pratiquer ce que l’on appelle une délivrance artificielle pour l’extraire manuellement.
4 – L’examen du placenta expulsé permet de constater parfois qu'il est incomplet. L’obstétricien pratique alors une révision utérine pour recueillir dans l'utérus les parties manquantes et vérifier que la totalité du placenta et des membranes peut être reconstituée avec les parties extraites. Les laisser en place ferait courir le risque d’hémorragies en suites de couches, et parfois même au moment du retour de couches. Le placenta dit accreta (qui reste très adhérent au niveau de la caduque utérine) est une forme compliquée de cette pathologie de la délivrance.
5 – Les tumeurs placentaires:
- la môle hydatiforme ou vésiculaire est un œuf pathologique ressemblant à une grappe de raisin . Elle résulte d’un processus à la fois hyperplasique et dysplasique. Elle entraîne un dysfonctionnement des villosités choriales. Elle peut être embryonnée: présence en son sein d’un embryon développé. Méconnue du grand-public, elle se termine par un avortement spontané dans le premier trimestre de la grossesse. Les signes gravidiques, en particuliers les nausées et les vomissements, sont souvent très importants, au point de mettre le médecin sur cette piste, en dehors d'une grossesse multiple. Ce sont les taux très élevés d’HCG sont à la base de ses manifestations majorées. L'échographie précoce la détecte aisément.
- le redoutable chorio-carcinome ou épithéliome est une tumeur maligne métastatique unique en son genre, inconnue chez les animaux. Très rare, une grossesse pour 15000 grossesses dans les pays occidentaux mais 1/3000 environ en Extrême-Orient. Elle peut faire suite à une môle. Le contrôle de la chute régulière jusqu'à disparition des taux d'HCG signe l'évolution favorable.
Que fait-on des annexes après la naissance ?
Des laboratoires pharmaceutiques recueillaient les placentas dans les maternités pour l'élaboration de certaines spécialités, en particulier en cosmétologie. Désormais, ce sont les laboratoires de recherches spécialisés dans les domaine des cellules souches qui sont présentes dans le cordon ombilical lui-même et surtout dans le sang du cordon qui s'en portent acquéreurs en respectant des règles éthiques: Voir ce lien
Le placenta humain est chorio-allantoïdien (la circulation placentaire choriale est reliée à la circulation fœtale allantoïdienne), hémo-chorial, discoïde, pseudo-cotylédoné (les villosités sont groupées en amas, séparés par des cloisons incomplètes) et décidual, c’est un placenta qui lors de la délivrance entraîne une partie de la muqueuse utérine, la décidue.
• le placenta est épithélio-chorial chez le porc, le cheval…
• le placenta est endothélio-chorial chez le chien, le chat…
• le placenta est hémo-chorial chez l’homme, les rongeurs, les primates…
La surface de contact restreinte entre la mère et l'enfant, telle qu'elle se présente en cas de placenta discoïde, ne peut être augmentée que par une interdigitation intense présente au niveau des villosités. La forme la plus simple est le placenta lamellaire. En présence de placenta lamellaire les plis sont fins, allongés et interdigités. Chez l'homme on est en présence d'un placenta villositaire, dont la structure est très complexe en raison de son système d'interdigitations (septa). La section séparant deux septa est appelée cotylédon. Toutefois comme dans le cas du placenta humain ces septa divisent incomplètement le placenta, on parle de placenta pseudo cotylédoné.
La circulation placentaire met en commun deux circulations, situées de chaque côté du placenta. Le débit en est élevé: 500ml/min (80% du débit utérin) et est influencé par divers facteurs tels que notamment la volémie, la tension artérielle, les contractions utérines, le tabagisme, les médicaments et les hormones.
La circulation maternelle
Le sang maternel est injecté dans les chambres intervilleuses par les artères spiralées (80-100 mm Hg), branches dérivées des artères utérines et repart par les veines utérines. Les artères s'ouvrent au centre du cercle formé par les villosités crampons, tandis que les veines en drainent la périphérie. Le sang maternel a un débit de 600 cm3/min et a une pression sanguine de 70 mmHg. Il arrive sous forme de jets qui se brisent sur le toit de la chambre intervilleuse où règne une pression de 10 mmHg. Le sang dans la chambre intervilleuse est changé 2-3 fois par minute. La circulation utérine subit des modifications considérables au cours de la grossesse pour satisfaire aux nécessités métaboliques croissantes du fœtus.
La circulation fœtale
Les capillaires des villosités sont reliés aux vaisseaux ombilicaux. Le sang fœtal arrive par les deux artères ombilicales dans les villosités et repart par une veine ombilicale unique! Son débit représente environ 40% du débit cardiaque du fœtus. Dans les artères ombilicales la pression sanguine est égale à 50 mmHg et passe par les ramifications qui traversent la plaque choriale pour arriver dans les capillaires dans lesquels la pression tombe à 30 mmHg. Dans les veines, la pression est de 20 mmHg. Notons que la pression dans les vaisseaux fœtaux et leurs ramifications villositaires est toujours supérieure à celle qui règne dans les chambres intervilleuses. Cela évite aux vaisseaux fœtaux de se collaber.
NB: en raison de leur désaturation chez le fœtus, les artères ombilicales sont en bleu, alors que la veine riche en oxygène est en rouge.
1 artères ombilicales 2 veine ombilicale 3 capillaires fœtaux
Deux liens sources: un et deux
Durant les premières semaines de grossesse, l'œuf a vécu grâce aux réserves embarquées par l'ovule à sa maturité. A partir de la fin du premier mois - grossièrement - l'embryon continue à se développer par l'intermédiaire des apports du placenta. C'est une masse de chair en forme de galette ayant l'apparence d'une éponge et contenant de nombreux vaisseaux par lesquels transitent les sangs maternel et fœtal, sans jamais s'y mélanger. Le placenta possède une face maternelle issue de la modification de la partie interne de la paroi utérine appelée caduque utérine basale au niveau du secteur utérin de nidation de l’œuf. On observe, en particulier, la formation de multiples chambres intervilleuses recueillant le sang maternel provenant des artères utérines. La face fœtale sur laquelle s’insère le cordon ombilical est recouverte par les membranes de l’œuf : chorion et amnios.
Le placenta assure tous les échanges entre la femme enceinte et son bébé. C'est une véritable plate-forme vitale. En physiologie, il sera expulsé naturellement avec le reste des annexes dans la demi-heure suivant la naissance . Le disque placentaire a un diamètre d’une vingtaine de centimètres en fin de grossesse. Son nom vient du latin: gâteau, galette.
Iconographie personnelle libre de droits |
Les différents rôles du placenta :
Le placenta est:
- Un échangeur de gaz, oxygène maternel et gaz carbonique fœtal, de minéraux et de vitamines.
- Un lieu de passage pour les nutriments (glucides, lipides, protides parfois transformés par des enzymes placentaires pour faciliter leur passage), les liquides (renouvellement de 3 litres d’eau par heure en fin de grossesse), les anticorps maternels pour protéger le fœtus, mais malheureusement aussi certains toxiques (alcool, tabac), médicaments et virus, voire parasites (toxoplasme entre autres après effraction des parois)
- Une glande endocrine qui secrète des hormones. La plus connue du grand public, avec sa fraction beta qui permet de détecter la grossesse dès les premiers jours, est l’hormone gonadotrophine chorionique ou HCG. Il sécrète aussi en grandes quantités des Œstrogènes et de la Progestérone qui assurent la poursuite de la grossesse et la croissance du fœtus après le troisième mois en relai des ovaires. Enfin, l’hormone placentaire lactogène ou HPL favorisant elle aussi la croissance du bébé tout en préparant la glande mammaire à la lactation.
- Un élément de la chaîne des déclencheurs du travail (rôle particulier de la balance œstrogènes-progestérone) avec ceux d'origine fœtale et maternelle.
Pathologies du placenta :
1 - En mauvaise position du placenta peut poser problème au moment de l’accouchement. Normalement il se loge dans le fond utérin, à distance de l'orifice interne du col. Mais il arrive parfois qu'il se greffe trop bas et que des contractions utérines, même faibles, provoquent des saignements. Un des enjeux de l’échographie est de repérer la situation du placenta et la distance séparant sa périphérie de l’orifice interne du col de l’utérus qui peut s’ouvrir, même avant l’accouchement. Si le bord du placenta est proche du col on parlera de placenta bas-inséré.
Le stade le plus préoccupant est le placenta prævia recouvrant empêchant non seulement le passage du bébé, mais pouvant entraîner une hémorragie mettant en péril le couple materno -fœtal. La césarienne devient alors obligatoire.
Ces termes n’ont leur validité qu’à partir de 18 semaines de grossesse. L’augmentation des volumes respectifs de l’utérus et du placenta font que souvent ce dernier « migre de manière relative » et s’éloigne de l’orifice interne du col.
2- L'hématome rétroplacentaire peut compliquer certaines grossesses. Une collection sanguine de plus ou moins gros volume entre le placenta et la muqueuse utérine, liée à un décollement partiel du placenta, perturbe les échanges foeto-maternels et par suite la croissance ou la survie du fœtus. Cette pathologie peut engendrer chez la mère des troubles de la coagulation redoutables s'ils ne sont pas dépistés à temps.
3 – Parfois, au moment de la délivrance, le placenta reste entièrement à l’intérieur de l’utérus. L’obstétricien doit alors pratiquer ce que l’on appelle une délivrance artificielle pour l’extraire manuellement.
4 – L’examen du placenta expulsé permet de constater parfois qu'il est incomplet. L’obstétricien pratique alors une révision utérine pour recueillir dans l'utérus les parties manquantes et vérifier que la totalité du placenta et des membranes peut être reconstituée avec les parties extraites. Les laisser en place ferait courir le risque d’hémorragies en suites de couches, et parfois même au moment du retour de couches. Le placenta dit accreta (qui reste très adhérent au niveau de la caduque utérine) est une forme compliquée de cette pathologie de la délivrance.
5 – Les tumeurs placentaires:
- la môle hydatiforme ou vésiculaire est un œuf pathologique ressemblant à une grappe de raisin . Elle résulte d’un processus à la fois hyperplasique et dysplasique. Elle entraîne un dysfonctionnement des villosités choriales. Elle peut être embryonnée: présence en son sein d’un embryon développé. Méconnue du grand-public, elle se termine par un avortement spontané dans le premier trimestre de la grossesse. Les signes gravidiques, en particuliers les nausées et les vomissements, sont souvent très importants, au point de mettre le médecin sur cette piste, en dehors d'une grossesse multiple. Ce sont les taux très élevés d’HCG sont à la base de ses manifestations majorées. L'échographie précoce la détecte aisément.
- le redoutable chorio-carcinome ou épithéliome est une tumeur maligne métastatique unique en son genre, inconnue chez les animaux. Très rare, une grossesse pour 15000 grossesses dans les pays occidentaux mais 1/3000 environ en Extrême-Orient. Elle peut faire suite à une môle. Le contrôle de la chute régulière jusqu'à disparition des taux d'HCG signe l'évolution favorable.
Que fait-on des annexes après la naissance ?
Des laboratoires pharmaceutiques recueillaient les placentas dans les maternités pour l'élaboration de certaines spécialités, en particulier en cosmétologie. Désormais, ce sont les laboratoires de recherches spécialisés dans les domaine des cellules souches qui sont présentes dans le cordon ombilical lui-même et surtout dans le sang du cordon qui s'en portent acquéreurs en respectant des règles éthiques: Voir ce lien
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Pour aller plus loin
Le placenta humain est chorio-allantoïdien (la circulation placentaire choriale est reliée à la circulation fœtale allantoïdienne), hémo-chorial, discoïde, pseudo-cotylédoné (les villosités sont groupées en amas, séparés par des cloisons incomplètes) et décidual, c’est un placenta qui lors de la délivrance entraîne une partie de la muqueuse utérine, la décidue.
• le placenta est épithélio-chorial chez le porc, le cheval…
• le placenta est endothélio-chorial chez le chien, le chat…
• le placenta est hémo-chorial chez l’homme, les rongeurs, les primates…
La surface de contact restreinte entre la mère et l'enfant, telle qu'elle se présente en cas de placenta discoïde, ne peut être augmentée que par une interdigitation intense présente au niveau des villosités. La forme la plus simple est le placenta lamellaire. En présence de placenta lamellaire les plis sont fins, allongés et interdigités. Chez l'homme on est en présence d'un placenta villositaire, dont la structure est très complexe en raison de son système d'interdigitations (septa). La section séparant deux septa est appelée cotylédon. Toutefois comme dans le cas du placenta humain ces septa divisent incomplètement le placenta, on parle de placenta pseudo cotylédoné.
La circulation placentaire met en commun deux circulations, situées de chaque côté du placenta. Le débit en est élevé: 500ml/min (80% du débit utérin) et est influencé par divers facteurs tels que notamment la volémie, la tension artérielle, les contractions utérines, le tabagisme, les médicaments et les hormones.
La circulation maternelle
Le sang maternel est injecté dans les chambres intervilleuses par les artères spiralées (80-100 mm Hg), branches dérivées des artères utérines et repart par les veines utérines. Les artères s'ouvrent au centre du cercle formé par les villosités crampons, tandis que les veines en drainent la périphérie. Le sang maternel a un débit de 600 cm3/min et a une pression sanguine de 70 mmHg. Il arrive sous forme de jets qui se brisent sur le toit de la chambre intervilleuse où règne une pression de 10 mmHg. Le sang dans la chambre intervilleuse est changé 2-3 fois par minute. La circulation utérine subit des modifications considérables au cours de la grossesse pour satisfaire aux nécessités métaboliques croissantes du fœtus.
La circulation fœtale
Les capillaires des villosités sont reliés aux vaisseaux ombilicaux. Le sang fœtal arrive par les deux artères ombilicales dans les villosités et repart par une veine ombilicale unique! Son débit représente environ 40% du débit cardiaque du fœtus. Dans les artères ombilicales la pression sanguine est égale à 50 mmHg et passe par les ramifications qui traversent la plaque choriale pour arriver dans les capillaires dans lesquels la pression tombe à 30 mmHg. Dans les veines, la pression est de 20 mmHg. Notons que la pression dans les vaisseaux fœtaux et leurs ramifications villositaires est toujours supérieure à celle qui règne dans les chambres intervilleuses. Cela évite aux vaisseaux fœtaux de se collaber.
NB: en raison de leur désaturation chez le fœtus, les artères ombilicales sont en bleu, alors que la veine riche en oxygène est en rouge.
1 artères ombilicales 2 veine ombilicale 3 capillaires fœtaux
Deux liens sources: un et deux
Un lien d'excellente qualité qui peut vous apprendre encore plein de choses sur le placenta
lundi 5 octobre 2009
Bières Excel
Une des moutures du site "La Mansarde à Pierrot" ayant servi à mes premiers essais de mise en ligne de pages internet, proposait jadis un tableau Excel en mode HTM. Il répertoriait un nombre conséquent de variétés de bières et en détaillait leurs principales caractéristiques. Je n’ai plus en tête le nom de l’internaute qui me l’avait adressé. Je tiens immédiatement à clamer haut et fort que cet oubli est sans rapport aucun avec un supposé abus de consommation de ce breuvage déjà fabriqué à Sumer au IVe millénaire av. J.-C., ce qui ne nous rajeunit pas ma bonne dame et montrerait, même si c'était le cas, que la faute incomberait aux Sumériens tout en tombant normalement sous le coup de la prescription des faits, sinon cela voudrait dire que la Justice a encore le droit de venir vous faire chier dans votre ziggourat après votre mort, ce qui est envisageable avec ces morpions terriblement accrocheurs! En conséquence, toute remarque désobligeante des lecteurs de ce billet allant dans ce sens, formulée intérieurement ou par le biais d'un commentaire, serait considérée par les instances pontificales comme péché par pensée, dans le premier cas, par paroles écrites, dans le second. Dans les deux cas, c’est très vilain et ça peut là, il paraît que c'est vrai, vous poursuivre dans la tombe avec son œil, comme pour Caïn.
Un toilettage vigoureux de mes sauvegardes m’a permis, toujours bon pied bon œil comme vous voyez, de remettre la main dessus au pied levé. Pourquoi alors ne pas le proposer à nouveau aux visiteurs du blog-notes de la Mansarde, me dis-je en moi-même dans ma tête, intérieurement? Cela pourrait éventuellement intéresser quelques amateurs de bonne mousse qui passeraient en passant, au passage. Ils sauraient sans doute, certainement, à n'en pas douter, fort probablement, en faire usage avec discernement et modération, je n’en doute point à la ligne et particulièrement ingambe et redondant aujourd'hui, saut de ligne.
M'étant parfaitement réceptionné, je décide avec aplomb de faire montre une fois de plus de ma belle érudition, en concluant ce billet princeps qui va faire date dans la blogosphère-encore-ce-geste-pour-voir, ou du bruit dans Landerneau, par une courte citation classique mais bigrement hilarante. En ce qui me concerne, elle me fait toujours hilarer copieusement car je suis bon public quand je me raconte des histoires à moi-même que je connais pourtant (les histoires et moi-même, ce qui prouve bien que je connais beaucoup de choses).
Un toilettage vigoureux de mes sauvegardes m’a permis, toujours bon pied bon œil comme vous voyez, de remettre la main dessus au pied levé. Pourquoi alors ne pas le proposer à nouveau aux visiteurs du blog-notes de la Mansarde, me dis-je en moi-même dans ma tête, intérieurement? Cela pourrait éventuellement intéresser quelques amateurs de bonne mousse qui passeraient en passant, au passage. Ils sauraient sans doute, certainement, à n'en pas douter, fort probablement, en faire usage avec discernement et modération, je n’en doute point à la ligne et particulièrement ingambe et redondant aujourd'hui, saut de ligne.
M'étant parfaitement réceptionné, je décide avec aplomb de faire montre une fois de plus de ma belle érudition, en concluant ce billet princeps qui va faire date dans la blogosphère-encore-ce-geste-pour-voir, ou du bruit dans Landerneau, par une courte citation classique mais bigrement hilarante. En ce qui me concerne, elle me fait toujours hilarer copieusement car je suis bon public quand je me raconte des histoires à moi-même que je connais pourtant (les histoires et moi-même, ce qui prouve bien que je connais beaucoup de choses).
A la maitresse qui demandait aux élèves de citer un équivalent du double-décalitre, Achille Talon enfant, aurait répondu derechef: "Mon père."
mardi 29 septembre 2009
Pierre Desproges aimait beaucoup les jeunes
Quand, au début des années 90, Pierre Desproges s’attaquait avec une bonhomie taquine à l’esprit de meute et au corporatisme beuglant de la jeunesse, comme on dit: passages choisis, glanés dans quelques-uns de ses livres qui pourraient servir de bréviaires à quelques gagas atteints de jeunisme primaire.
" Les jeunes ont été nombreux à m’écrire ces jours-ci pour me traiter de vieux con. Si tant est qu’on puisse appeler "écrire" n’importe quelle tentative de représentation d’une ébauche de pensée par le biais de symboles graphiques incohérents couchés dans le désordre au mépris total de la grammaire, de la syntaxe, de l’orthographe et du souvenir de mon aïeule Germaine Philippin, institutrice de l’époque missionnaire, qu’une cédille oubliée décourageait aux larmes."
« Et vous, qu’est-ce que vous avez fait pour les jeunes ? » lançait l’autre soir, Jack Lang, cette frétillante endive frisée de la culture en cave, à l’intention de je ne sais plus quelle poire blette de la nouvelle sénilité parlementaire.
« Qu’est-ce que vous avez fait pour les jeunes ? »
Depuis trente ans, la jeunesse, c'est-à-dire la frange la plus totalement parasitaire de la population, bénéficie sous nos climats d’une dévotion frileuse qui confine à la bigoterie. Malheur à celui qui n’a rien fait pour les jeunes, c’est le péché suprême, et la marque de la pédophobie est sur lui...
… Leur servilité sans faille aux consternantes musiques mort-nées que leur imposent les marchands de vinyle n’a d’égale que leur soumission béate au port des plus grotesques uniformes auxquels les soumettent les maquignons de la fripe. Il faut remonter à l’Allemagne des années 30, pour retrouver chez les boutonneux un tel engouement pour la veste à brandebourgs et le rythme des grosses caisses.
Il est de fait que les vieux cons, comme vous dites, sont d’anciens jeunes cons restés fidèles aux mêmes valeurs sacrées de la condition humaine qui s’accommodent aussi bien de la banane sur l’œil à 18 ans que de la casquette Ricard à 50."Vous n’avez rien contre les jeunes?", version à peine édulcorée du répugnant, "T’as pas cent balles?". C’est la phrase clé que vous balancent de molles gouapes en queue de puberté, pour tenter de vous escroquer d’une revue bidon entièrement peinte avec les genoux par des jeunes infirmes. (Je veux dire "handicapés". Que les bancals m’excusent.)
La jeunesse, toutes les jeunesses sont le temps kafkaïen où la larve humiliée, couchée sur le dos, n’a pas plus de raison de ramener sa fraise que de chances de se remettre toute seule sur ses pattes. Autant que la vôtre, je renie la mienne. L’humanité est un cafard. La jeunesse est son ver blanc.
Voilà comment ils sont les étudiants en lettres de par chez moi: nantis, dorlotés, choyés, brossés, fringués, cirés, chouchoutés, argentés, motorisés, transportés en carrosse jusqu’au cœur des bibliothèques, pour ne pas user leurs pauvres petites papattes fragiles de jeunes, ni troubler leur putain d’âme de jeunes, qu’ont des problèmes de jeunes.
Peut-on revendiquer comme un exploit d’être l’écrivain le plus doué dans cette génération post-soixante-huitarde de consternants tarés analphabètes débordant d’inculture, que de soi-disant enseignants mongoloïdes, grabataires du cortex avant la quarantaine, continuent à mettre à l’abri du moindre effort de découverte pour ne pas perturber leur petit caca d’ego avec ou sans trique, et ne point épuiser leur frêle intelligence, tendre chrysalide ?"Jean Jaurès? C’est une rue, quoi !", me disait récemment l’étron bachelier d’une voisine, laquelle et son mari, par parenthèse, acceptent de coucher par terre chez eux les soirs où leur crétin souhaite trombiner sa copine de caleçon dans le lit conjugal.
Ceci expliquant cela: il n’y a qu’un "ah" de résignation entre défection et défécation.
(…) Il se dessine de façon tangible, dans votre génération qui monte, mon camarade, une espèce d’ambition glacée d’arriver par le fric et un mépris cynique de tous les idéaux assez peu compatible avec l’idée qu’on se fait de la jeunesse éternelle génératrice de fougues irréfléchies et de colères gratuites.
Certes, il est pénible de vieillir, mais il est important de vieillir bien, c’est-à-dire sans déranger les jeunes.
Allons, boutonneuses et boutonneux, ne nous gaussons plus de la guerre de 39-45 sans laquelle l’humanité n’aurait jamais découvert le Zyclon B, le général de Gaulle, la bombe atomique et le bas nylon indémaillable sans lequel la jambe de la femme ne serait jamais qu’un vulgaire membre inférieur.
C’est la faute au malaise des jeunes si, après trois années de fac et 7 ans de lycée, ils croient encore que le Montherlant est un glacier Alpin, Boris Vian un dissident soviétique, Sartre le chef-lieu de la rillette du Mans.
J’ai un quotient intellectuel de 130. Cela signifie que j’ai un niveau d’intelligence exceptionnel. C’est important, l’intelligence. L’intelligence, c’est le seul outil qui permet à l’homme de mesurer l’étendue de son malheur. L’intelligence, c’est comme les parachutes. Quand on n’en a pas, on s’écrase.
Pour terminer, un couplet d'une chanson de Brassens qu'il portait aux nues:
" Les jeunes ont été nombreux à m’écrire ces jours-ci pour me traiter de vieux con. Si tant est qu’on puisse appeler "écrire" n’importe quelle tentative de représentation d’une ébauche de pensée par le biais de symboles graphiques incohérents couchés dans le désordre au mépris total de la grammaire, de la syntaxe, de l’orthographe et du souvenir de mon aïeule Germaine Philippin, institutrice de l’époque missionnaire, qu’une cédille oubliée décourageait aux larmes."
« Et vous, qu’est-ce que vous avez fait pour les jeunes ? » lançait l’autre soir, Jack Lang, cette frétillante endive frisée de la culture en cave, à l’intention de je ne sais plus quelle poire blette de la nouvelle sénilité parlementaire.
« Qu’est-ce que vous avez fait pour les jeunes ? »
Depuis trente ans, la jeunesse, c'est-à-dire la frange la plus totalement parasitaire de la population, bénéficie sous nos climats d’une dévotion frileuse qui confine à la bigoterie. Malheur à celui qui n’a rien fait pour les jeunes, c’est le péché suprême, et la marque de la pédophobie est sur lui...
… Leur servilité sans faille aux consternantes musiques mort-nées que leur imposent les marchands de vinyle n’a d’égale que leur soumission béate au port des plus grotesques uniformes auxquels les soumettent les maquignons de la fripe. Il faut remonter à l’Allemagne des années 30, pour retrouver chez les boutonneux un tel engouement pour la veste à brandebourgs et le rythme des grosses caisses.
Il est de fait que les vieux cons, comme vous dites, sont d’anciens jeunes cons restés fidèles aux mêmes valeurs sacrées de la condition humaine qui s’accommodent aussi bien de la banane sur l’œil à 18 ans que de la casquette Ricard à 50."Vous n’avez rien contre les jeunes?", version à peine édulcorée du répugnant, "T’as pas cent balles?". C’est la phrase clé que vous balancent de molles gouapes en queue de puberté, pour tenter de vous escroquer d’une revue bidon entièrement peinte avec les genoux par des jeunes infirmes. (Je veux dire "handicapés". Que les bancals m’excusent.)
La jeunesse, toutes les jeunesses sont le temps kafkaïen où la larve humiliée, couchée sur le dos, n’a pas plus de raison de ramener sa fraise que de chances de se remettre toute seule sur ses pattes. Autant que la vôtre, je renie la mienne. L’humanité est un cafard. La jeunesse est son ver blanc.
Voilà comment ils sont les étudiants en lettres de par chez moi: nantis, dorlotés, choyés, brossés, fringués, cirés, chouchoutés, argentés, motorisés, transportés en carrosse jusqu’au cœur des bibliothèques, pour ne pas user leurs pauvres petites papattes fragiles de jeunes, ni troubler leur putain d’âme de jeunes, qu’ont des problèmes de jeunes.
Peut-on revendiquer comme un exploit d’être l’écrivain le plus doué dans cette génération post-soixante-huitarde de consternants tarés analphabètes débordant d’inculture, que de soi-disant enseignants mongoloïdes, grabataires du cortex avant la quarantaine, continuent à mettre à l’abri du moindre effort de découverte pour ne pas perturber leur petit caca d’ego avec ou sans trique, et ne point épuiser leur frêle intelligence, tendre chrysalide ?"Jean Jaurès? C’est une rue, quoi !", me disait récemment l’étron bachelier d’une voisine, laquelle et son mari, par parenthèse, acceptent de coucher par terre chez eux les soirs où leur crétin souhaite trombiner sa copine de caleçon dans le lit conjugal.
Ceci expliquant cela: il n’y a qu’un "ah" de résignation entre défection et défécation.
(…) Il se dessine de façon tangible, dans votre génération qui monte, mon camarade, une espèce d’ambition glacée d’arriver par le fric et un mépris cynique de tous les idéaux assez peu compatible avec l’idée qu’on se fait de la jeunesse éternelle génératrice de fougues irréfléchies et de colères gratuites.
Certes, il est pénible de vieillir, mais il est important de vieillir bien, c’est-à-dire sans déranger les jeunes.
Allons, boutonneuses et boutonneux, ne nous gaussons plus de la guerre de 39-45 sans laquelle l’humanité n’aurait jamais découvert le Zyclon B, le général de Gaulle, la bombe atomique et le bas nylon indémaillable sans lequel la jambe de la femme ne serait jamais qu’un vulgaire membre inférieur.
C’est la faute au malaise des jeunes si, après trois années de fac et 7 ans de lycée, ils croient encore que le Montherlant est un glacier Alpin, Boris Vian un dissident soviétique, Sartre le chef-lieu de la rillette du Mans.
J’ai un quotient intellectuel de 130. Cela signifie que j’ai un niveau d’intelligence exceptionnel. C’est important, l’intelligence. L’intelligence, c’est le seul outil qui permet à l’homme de mesurer l’étendue de son malheur. L’intelligence, c’est comme les parachutes. Quand on n’en a pas, on s’écrase.
Pour terminer, un couplet d'une chanson de Brassens qu'il portait aux nues:
Le pluriel ne vaut rien à l’homme et sitôt qu’on
Est plus de quatre on est une bande de cons.
Bande à part, sacrebleu ! c’est ma règle et j’y tiens.
Au faisceau de phallus on n’ verra pas le mien.
Le pluriel - Georges Brassens
jeudi 24 septembre 2009
Dépassée la pub de la mère Denis
La publicité suggestive se fonde sur une approche psychologique de l'individu. En terme sémiologique, on parlera d'une publicité de la connotation qui suggère, qui ne fait pas appel à la raison mais aux sens. Ce type de publicité donne un grand pouvoir à l'image et à sa puissance projective qui permet d'influencer l'inconscient.
Ou quand les publicitaires danois, pour vendre des machines à laver (Fleggaard Holding A/S), ont retenu la leçon de la mère Denis et font vaguement appel à nos sens en saupoudrant le tout d'une infime pincée de messages subliminaux.
You Tube ayant retiré la pub pour "raison d'usage inapproprié" (pudibonderie?), utilisez désormais le parachute de secours Daily Motion, avec filtre parental, qu'aurait pu simplement adopter son concurrent, si c'est la raison: TIREZ ICI
Ou quand les publicitaires danois, pour vendre des machines à laver (Fleggaard Holding A/S), ont retenu la leçon de la mère Denis et font vaguement appel à nos sens en saupoudrant le tout d'une infime pincée de messages subliminaux.
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mercredi 23 septembre 2009
TAS ou Trouble Affectif Saisonnier
Chaque année, dans les pays des hautes latitudes, avec le raccourcissement des jours et la baisse d’intensité lumineuse, de nombreuses personnes (une sur cinq environ) sont affectées par le trouble affectif saisonnier ou dépression saisonnière. Parmi elles, deux tiers ne présentent que des symptômes atténués appelés communément blues hivernal. Le TAS est trois à quatre fois plus fréquent chez les femmes que chez les hommes. Il débute généralement après vingt ans et touche aussi les personnes non prédisposées à la dépression. Il apparaît plus ou moins tôt dans l’année et de façon plus ou moins prononcée selon les latitudes et la réceptivité des sujets. Il est fort répandu et invalidant en Europe dans les pays nordiques.
En règle générale, les symptômes associés aux TAS disparaissent avec l’arrivée du printemps. Cependant, ces dernières années avec l’apparition massive de la climatisation, de nombreuses personnes et notamment les sujets âgées ont eu tendance à se confiner l’été à l’abri de la lumière. On voit désormais des personnes souffrant de troubles affectifs saisonniers en été. En général, les symptômes qui apparaissent deux hivers de suite, sans aucune autre explication pour les changements d’humeur et de comportement, indiquent la présence d’un TAS.
1 - Causes des troubles affectifs saisonniers :
La physiopathologie évoque un déséquilibre de répartition des amines cérébrales dans l’organisme, comme dans la dépression classique d'ailleurs. Sérotonine, dopamine et mélatonine sont particulièrement incriminées. La mélatonine est secrétée par une petite glande placée à la base de notre cerveau: l’épiphyse. Des mécanismes de rétroaction modulent sa production en fonction de la quantité de lumière dispensée durant la journée. L’activité des photorécepteurs rétiniens est le premier chaînon du mécanisme de sa régulation. Cette amine cérébrale sécrétée en forte quantité la nuit subsisterait anormalement dans la journée chez les personnes souffrant de dépression saisonnière. Leurs taux de sérotonine circulants - cette dernière favorise l’éveil et la vigilance - ne suffisent pas alors à contrebalancer l’action "somnifère" de la mélatonine.
2 - Diagnostic :
Le diagnostic différentiel est difficile avec les autres types de dépression ou les troubles bipolaires. Certaines pathologies thyroïdiennes, sont également à éliminer avant de porter le diagnostic. La grande problématique vient du fait que cette maladie est trop souvent sous diagnostiquée et que la confusion avec une dépression classique entraîne une médication inadaptée, trop hâtivement prescrite par des médecins généralistes connaissant mal cette affection. Cependant, aucune étude n’a été réalisée sur la corrélation entre le pic de consommation d’antidépresseurs et leur saisonnalité de consommation. Les laboratoires pharmaceutiques n'ont peut-être pas intérêt à faire une étude montrant que la prescription d'antidépresseurs a un pic hivernal qui pourrait correspondre à des TAS ignorés?
3 – Principaux symptômes :
Changement des goûts alimentaires, avec notamment un désir accru d’aliments sucrés ou féculents. Prise de poids. Fatigue. Augmentation importante du besoin de sommeil associée à des réveils difficiles. Difficulté à se concentrer dans la journée et irritabilité. Évitement des situations sociales. Majoration de l’anxiété de base habituelle du sujet.
4 – Traitement :
Le traitement par des séances de luminothérapie s’avère efficace dans environ 80% des cas. Celles-ci consistent à exposer les sujets à un rayonnement lumineux par des lampes dont le spectre d'émission est proche de celui du soleil, infrarouges et ultraviolets exclus. La cure consiste à allonger progressivement la durée d’application par tranches de dix minutes jusqu’à une demi-heure par jour, d’octobre à février. Il existe même dans les pays scandinaves des commerces et des cafés équipés de lampes répondant à des normes techniques réglementées pour prévenir la population locale de cette affection. Le simulateur d’aube est un excellent complément aux séances de luminothérapie. Il a été cliniquement testé et a donné des résultats positifs sur des sujets atteints de dépression saisonnière.
En règle générale, les symptômes associés aux TAS disparaissent avec l’arrivée du printemps. Cependant, ces dernières années avec l’apparition massive de la climatisation, de nombreuses personnes et notamment les sujets âgées ont eu tendance à se confiner l’été à l’abri de la lumière. On voit désormais des personnes souffrant de troubles affectifs saisonniers en été. En général, les symptômes qui apparaissent deux hivers de suite, sans aucune autre explication pour les changements d’humeur et de comportement, indiquent la présence d’un TAS.
1 - Causes des troubles affectifs saisonniers :
La physiopathologie évoque un déséquilibre de répartition des amines cérébrales dans l’organisme, comme dans la dépression classique d'ailleurs. Sérotonine, dopamine et mélatonine sont particulièrement incriminées. La mélatonine est secrétée par une petite glande placée à la base de notre cerveau: l’épiphyse. Des mécanismes de rétroaction modulent sa production en fonction de la quantité de lumière dispensée durant la journée. L’activité des photorécepteurs rétiniens est le premier chaînon du mécanisme de sa régulation. Cette amine cérébrale sécrétée en forte quantité la nuit subsisterait anormalement dans la journée chez les personnes souffrant de dépression saisonnière. Leurs taux de sérotonine circulants - cette dernière favorise l’éveil et la vigilance - ne suffisent pas alors à contrebalancer l’action "somnifère" de la mélatonine.
2 - Diagnostic :
Le diagnostic différentiel est difficile avec les autres types de dépression ou les troubles bipolaires. Certaines pathologies thyroïdiennes, sont également à éliminer avant de porter le diagnostic. La grande problématique vient du fait que cette maladie est trop souvent sous diagnostiquée et que la confusion avec une dépression classique entraîne une médication inadaptée, trop hâtivement prescrite par des médecins généralistes connaissant mal cette affection. Cependant, aucune étude n’a été réalisée sur la corrélation entre le pic de consommation d’antidépresseurs et leur saisonnalité de consommation. Les laboratoires pharmaceutiques n'ont peut-être pas intérêt à faire une étude montrant que la prescription d'antidépresseurs a un pic hivernal qui pourrait correspondre à des TAS ignorés?
3 – Principaux symptômes :
Changement des goûts alimentaires, avec notamment un désir accru d’aliments sucrés ou féculents. Prise de poids. Fatigue. Augmentation importante du besoin de sommeil associée à des réveils difficiles. Difficulté à se concentrer dans la journée et irritabilité. Évitement des situations sociales. Majoration de l’anxiété de base habituelle du sujet.
4 – Traitement :
Le traitement par des séances de luminothérapie s’avère efficace dans environ 80% des cas. Celles-ci consistent à exposer les sujets à un rayonnement lumineux par des lampes dont le spectre d'émission est proche de celui du soleil, infrarouges et ultraviolets exclus. La cure consiste à allonger progressivement la durée d’application par tranches de dix minutes jusqu’à une demi-heure par jour, d’octobre à février. Il existe même dans les pays scandinaves des commerces et des cafés équipés de lampes répondant à des normes techniques réglementées pour prévenir la population locale de cette affection. Le simulateur d’aube est un excellent complément aux séances de luminothérapie. Il a été cliniquement testé et a donné des résultats positifs sur des sujets atteints de dépression saisonnière.
5 - Mécanisme :
Les déprimés saisonniers auraient une horloge biologique un petit peu
moins bien réglée en hiver, du fait du manque de lumière. Cela
contribuerait aux problèmes d’humeur. C’est vraisemblablement la
mélatonine qui n’est pas sécrétée correctement au bon moment. Beaucoup
de maladies psychiatriques ont une saisonnalité dans leurs symptômes.
Chaque rétine de l’œil humain contient un sous-groupe relativement restreint d’environ 2000 cellules ganglionnaires photosensibles contenant de la mélanopsine. Leur réponse électrophysiologique à une stimulation lumineuse se distingue nettement de celle des cônes et des bâtonnets. Au contraire de ceux-ci qui montrent une hyperpolarisation rapide en réponse à un stimulus lumineux, les cellules ganglionnaires photosensibles montrent plutôt une dépolarisation membranaire qui est aussi beaucoup plus lente. La similitude de ce type de réponse avec celle des cellules photosensibles d’invertébrés comme la mouche ou la pieuvre appuie l’idée que ce système de signalisation est beaucoup plus ancien que la vision du point de vue phylogénétique. La Mélanopsine, ce pigment photosensible contenu dans ces cellules ganglionnaires de la rétine, particulièrement sensibles à la lumière bleue, permettrait entre autres à l’horloge biologique de bien détecter le début et la fin du jour. Un ciel bleu, beaucoup plus présent en été participe, via la Mélanopsine à moduler certaines fonctions des amygdales du cerveau responsables des réponses comportementales et végétatives associées en particulier dans la peur et l'anxiété.
Au soleil, moins de fatigue, plus de motivation.
Clic sur les images du billet pour agrandissements et titres
N.B: chez les anglo-saxons la dénomination SAD ou Seasonal Affective Disorder est beaucoup plus évocatrice !
vendredi 11 septembre 2009
Un singe en hiver
"Car la vie est un bien perdu quand on l'a pas vécue comme on aurait voulu."
Un singe en hiver est un film français réalisé par Henri Verneuil, d'après le roman éponyme Un singe en hiver (1959) d'Antoine Blondin, en 1962. Servi par le texte du romancier et les dialogues de Michel Audiard, je le place sur le podium du genre avec les "Tontons flingueurs" et "Le cave se rebiffe". Effectuer un remake étranger serait une entreprise coupable, qui plus est, vouée à l’échec. Les dialogues sont émaillés d’expressions argotiques, de tournures de phrases et de tirades gouailleuses aux saveurs essentiellement perceptibles par un francophone. L’association Gabin-Belmondo fait merveille dans ce beau duo de singes en hiver. En plus de son humour ravageur, ce film a par moment des accents lyriques et poétiques qui le démarquent de ceux que je viens d'évoquer. Il propose une brochette de seconds rôles savoureux. Quelques uns campent des personnages assez proches de ceux de "La traversée de Paris" de Claude Autan-Lara. Une parabole sur la rencontre, l’ivresse du voyage ou le voyage de l'ivresse, le temps qui passe et puis même, une satyre jubilatoire, moins vitriolée que dans la dernière œuvre citée, de quelques « salauds de pauvres ».
Le blog-notes de la Mansarde note ce film 11/10.
A noter: en 1964, Henri Verneuil réalise "Week-end à Zuydcoote" un nouveau coup de maître.
"Un film hors série pour tout dire. Un des plus grands films de guerre, un des plus troublants, un des plus riches en résonance qui ait été produit dans le genre. Il empoigne. Et dans la forme, il brille."
Le Figaro.
"Un film hors série pour tout dire. Un des plus grands films de guerre, un des plus troublants, un des plus riches en résonance qui ait été produit dans le genre. Il empoigne. Et dans la forme, il brille."
Le Figaro.
mardi 25 août 2009
Eve (All About Eve) - 1950
Quand on s’attaque à du lourd, mieux vaut faire concis. Impossible cependant de faire sobre pour ce morceau d’anthologie du septième art de J.L Mankiewicz qui signe ici un film et un scénario virtuoses, d'une intelligence et d'une subtilité rares. Qualité des personnages, dialogues brillants, scénario d'une grande richesse, l'un des tout meilleurs de l’auteur, avec celui du Limier (Sleugh), casting de prestige. Anne Baxter est à la hauteur de l'événement et très convaincante dans son jeu. Elle est tout de même poussée dans les cordes par deux monstres sacrés qui se livrent à un concours d'acteurs absolument hallucinant: Bette Davis crève l'écran plus que jamais, et l'immense George Sanders y est encore plus cynique et brillant que d'habitude. Un chef d'œuvre d'intelligence et d'élégance, satyre féroce du milieu du spectacle.
Six oscars ont plu sur ce film en 1951 sans qu’il n’y ait rien à redire. On m'en voudrait de ne pas préciser que Marylin Monroe faisait partie de la distribution, mais c'est parfaitement anecdotique.
Dans la vidéo qui suit: Bette Davis eyes will tease you, unease you, all the better to please you. She’s precautious, and she knows just what it takes to make a pro blush…
Je ne suis pas fanatique de la musique des années 80 mais j’aime bien ce morceau de Kim Carnes et ce montage rend hommage à Bette Davis. Alors, pourquoi s'en priver?
samedi 22 août 2009
L'enfer est-il exothermique ou endothermique?
Les exégètes et les historiens seraient au paradis ou en enfer si l’on découvrait un jour le probable proto-évangile dont s’est inspiré Saint-Jean l'évangéliste pour écrire le plus ancien des quatre canoniques. Les trois autres, dénommés synoptiques parce que racontant des histoires semblables pouvant être mises côte à côte, ne sont que des plagiats plus tardifs du précédent, agrémentés au fil du temps et des volontés de prosélytisme des uns et des autres, de carabistouilles, enjolivures, erreurs cumulatives de traductions plus ou moins volontaires ayant fait gloser les pères de l'Église à n’en plus finir, couper les cheveux en quatre et définir cinq grandes hérésies au Vème siècle de l’ère chrétienne: arianisme, nestorianisme, monophysisme et adoptianisme, principalement. N’oublions jamais qu’avant cette date circulaient une autre bonne vingtaine d’évangiles déclarés apocryphes, recalés par les canonistes.
Il en va de même de nos jours de canulars et «hoaxes» sur Internet. Celui que je vous propose remonte au moins à 1999 et a fait l’objet de nombreux billets par la suite. Son point de départ est hypothétique, probablement américain. Quelques tournures de phrases et expressions, la loi de thermodynamique des gaz privilégiant Boyle à Mariotte, vont dans ce sens. Plus consensuelle, la loi d’Avogadro qui tient compte au moins de la température du gaz serait d'ailleurs à privilégier: R = P0V0/T0
Que ce soit en fait un professeur de philosophie ou de chimie de Washington, de Montréal, de Montpellier ou de Nanterre qui, soi-disant, aurait posé cette question bonus lors d’un partiel à ses étudiants, je m’en tamponne le coquillard comme un malade. Par contre, les commentaires variés qui ont fleuri sous ces billets, parti-pris religieux, sentences foireuses de physiciens à la petite semaine, arguties mettant à jour telle ou telle faute de raisonnement, postulats physiques inadaptés au transcendantal, syllogismes du genre toutes les poules sont donc kleptomanes, l'épaisseur des parois de l’enfer n'est pas définie et j’en passe, sont indubitablement en faveur d'un fait scientifique: la connerie humaine est en expansion constante.
Une fois encore, seuls l’humour et la poésie ne me feront jamais totalement désespérer du genre humain. Je vous livre une mouture de cette question d’examen improbable, fable humoristique bien écrite se foutant par anticipation de tous ceux qui la prendrait au sérieux:
Il en va de même de nos jours de canulars et «hoaxes» sur Internet. Celui que je vous propose remonte au moins à 1999 et a fait l’objet de nombreux billets par la suite. Son point de départ est hypothétique, probablement américain. Quelques tournures de phrases et expressions, la loi de thermodynamique des gaz privilégiant Boyle à Mariotte, vont dans ce sens. Plus consensuelle, la loi d’Avogadro qui tient compte au moins de la température du gaz serait d'ailleurs à privilégier: R = P0V0/T0
Que ce soit en fait un professeur de philosophie ou de chimie de Washington, de Montréal, de Montpellier ou de Nanterre qui, soi-disant, aurait posé cette question bonus lors d’un partiel à ses étudiants, je m’en tamponne le coquillard comme un malade. Par contre, les commentaires variés qui ont fleuri sous ces billets, parti-pris religieux, sentences foireuses de physiciens à la petite semaine, arguties mettant à jour telle ou telle faute de raisonnement, postulats physiques inadaptés au transcendantal, syllogismes du genre toutes les poules sont donc kleptomanes, l'épaisseur des parois de l’enfer n'est pas définie et j’en passe, sont indubitablement en faveur d'un fait scientifique: la connerie humaine est en expansion constante.
Une fois encore, seuls l’humour et la poésie ne me feront jamais totalement désespérer du genre humain. Je vous livre une mouture de cette question d’examen improbable, fable humoristique bien écrite se foutant par anticipation de tous ceux qui la prendrait au sérieux:
dimanche 16 août 2009
Orfeu Negro
On pourrait dire de certains films, que leurs réalisateurs, en les tournant, ont été touchés par la grâce. C’est à mes yeux le cas de Marcel Camus pour Orfeu Negro. Ce film musical franco-italiano-brésilien reçoit la palme d’or du Festival de Cannes en 1959. Adapté d'une pièce de Vinícius de Moraes, Orfeu da Conceição (1956), il revisite le mythe d'Orphée et d'Eurydice en le transposant de Thrace aux favelas de Rio de Janeiro, pendant son carnaval. Il fait découvrir au grand-public européen la musique brésilienne.
Les esprits chagrins lui reproche parfois ses cotés clichés, et certains cariocas le considèrent comme une création trop française ayant trahi la pièce originale. Je ne ferai pas tant la fine bouche. Ce film de lumière mené de bout en bout sur un rythme de samba endiablé, interprété par des acteurs du cru étonnants de vérité, irradie la sensualité et la joie de vivre. Arriver à faire du mythe d’Orphée, triste à pleurer, il faut bien le dire, une histoire qui vous communique autant d’énergie est un des mystères du film. Les personnages sont plus hauts en couleurs les uns que les autres. On ne s’ennuie pas une minute lors de sa vision et l’on ne reprend son souffle qu’au lever du soleil, le matin qui suit la nuit de braise et de folie du défilé du carnaval. On garde alors pendant des heures en tête, les sons, les danses, les couleurs et la musicalité envoutante de la langue portugaise. Emporté dans la danse, on s’affranchit même souvent de la lecture des sous-titres. Je préfère garder des favelas de Rio cette image idyllique de carte postale plutôt que celle de plaques tournantes de la drogue et de la violence qu’elles sont devenues.
Orfeu Negro est un vrai bijou. La femme de Venicius de Moraes, quelques décennies après sa sortie, alors qu’elle s’était refusée à le revoir jusqu’ici attristée par la déception de son mari lors de la première, finit aujourd'hui par le dire elle-même, dans notre langue.
jeudi 13 août 2009
Desport
Sans aller jusqu’à rechercher dans un corpus la date de la première occurrence d’un mot de notre langue, il est parfois intéressant d’en connaître l’étymologie et de constater l’évolution de ses différents sens au cours du temps.
De nos jours, quel quotidien courrait le risque de ne pas avoir sa rubrique "Sports"? Quelle chaîne généraliste se passerait des audiences et des retombées financières apportées par les retransmissions des compétitions sportives les plus populaires? Qui n’a pas pratiqué au moins une fois dans sa vie une activité sportive ou assisté aux ébats sudoripares d’athlètes dans un espace dédié à sa pratique? Ne pas aimer le sport et les sportifs serait-il donc une tare dans le monde moderne, une attitude rétrograde d'intellectuel nihiliste souffreteux?
Le mot "sport" provient de l’ancien français «desport» ou déport et lui-même du verbe «desporter» qui signifiait s’ébattre. On note son apparition vers la fin du XIIème siècle. Plus tard, «se desporter» signifie, avant tout, s'amuser. Le mot, importé par la chevalerie en Angleterre, se transforma en «disport» au XIVème siècle, puis en sport.
Ce que l’on allait appeler par la suite revenu chez nous d'Angleterre, sport, a connu une faveur exceptionnelle dés le bas Moyen-Âge, comme le démontrait dès 1901, Jean-Jules Jusserand dans "Le sport et les jeux d'exercice dans l'ancienne France", un ouvrage qui conserve encore aujourd'hui tout son intérêt.
Le poète Eustache DesChamps (1346-1407) invitait «pour déduire, pour desporter et pour son corps reconforter» à s'«exerciter»:
"Exercitez-vous au matin/ Si l'air est clair et enterin/ Et soient vos mouvements trempés/ Par les champs, ès bois et ès prés/ Et si le temps n'est de saison/ Prenez l'esbat en vos maisons."
Delamarre, un auteur plus tardif, écrit: «L'homme dans l'état d'innocence, aurait joui d'une tranquillité parfaite et d'une joie que rien n'aurait pu troubler... Agissant toujours sans peine et sans contention, la lassitude, l'abattement et le dégoût lui auraient été inconnus. Il n'en a pas été de même depuis sa chute; il doit travailler... et il est exposé à une infinité de fatigues [...] qui le conduiraient en peu de temps au tombeau, s'il ne lui était encore resté quelques moyens pour les réparer.»
Desporter se disait de toutes les formes de jeux, jeux de paroles, jeux de hasard, jeux du corps, ces délassements par lesquels l'homme médiéval parvenait à réparer la fatigue du travail auquel l'avait condamné la Chute.
«Le grand sport du moyen âge était le tournoi », écrit Jusserand. Nombreux sont les auteurs à avoir tracé le parallèle entre la noblesse des courètes grecs et celle des chevaliers en armure, dont la théologie médiévale parviendra à justifier les mœurs guerrières en en faisant des soldats du Christ, les milites Christi. Pierre de Coubertin admirait même davantage cette société des chevaliers où «l'esprit de lucre ne parvient à aucun moment à y tuer l'esprit sportif qui garde une intensité et une fraîcheur supérieures probablement à ce que l'antiquité grecque elle-même avait connu».
Le sport n'est plus le privilège de l'aristocratie ou de la noblesse. On voit l'aristocratie partager avec les «vilains» la même passion pour la soule ou le jeu de paume. Selon une coutume, dont on sait qu'elle était encore en usage dans certaines régions de France au XIXe, des villages entiers se livrent au jeu de la soule, une sorte de gros ballon rempli de son, qu'on s'échange avec le pied et la main, parcourant souvent de vastes distances à la poursuite du ballon. Les participants font preuve d'un zèle si intense que la course se termine parfois dans la mer et qu'on assiste à la noyade de joueurs tentant de récupérer le ballon pour leur équipe.
On constate que les sens primitifs d’ébats, de jeu, d'exercices vivifiants ont vite tourné à ceux d’affrontements guerriers et de luttes propices aux horions. Le coté ludique et chevaleresque a rapidement pris du plomb dans l'aile. De nombreuses disciplines sont pour leurs pratiquants plutôt sources de sueur, larmes et sang, pour paraphraser Churchill. De plus, le pauvre Coubertin constaterait que ses idéaux ont été cruellement mis à mal. S’il pouvait assister, un dimanche matin, pour ne citer qu'un exemple, à un match de football pratiqué par deux équipes corporatives! Insultes, coups tordus, bagarres générales, intimidation de l’arbitre sont couramment au menu.
Que dire aussi de ces conquérants de l’inutile, adeptes des sports individuels, assoiffés de records ou de dépassement perpétuels de soi qui ont trop rarement le recul philosophique de l’alpiniste Lionel Terray, mort dans le Vercors en 1965 en s'adonnant à sa pratique, qui pressentait de son vivant le coté irrationnel, irrépressible et la démesure de sa quête en terminant son livre éponyme sur cette phrase: « Si vraiment aucune pierre, aucun sérac, aucune crevasse ne m'attend quelque part dans le monde pour arrêter ma course, un jour viendra où, vieux et las, je saurai trouver la paix parmi les animaux et les fleurs. Le cercle sera fermé, enfin je serais le simple pâtre qu'enfant je rêvais de devenir… »
Pourquoi donc ne pas commencer par l'accomplissement de son rêve d'enfance, pourrait-on ajouter?
Ce que l’on allait appeler par la suite revenu chez nous d'Angleterre, sport, a connu une faveur exceptionnelle dés le bas Moyen-Âge, comme le démontrait dès 1901, Jean-Jules Jusserand dans "Le sport et les jeux d'exercice dans l'ancienne France", un ouvrage qui conserve encore aujourd'hui tout son intérêt.
Le poète Eustache DesChamps (1346-1407) invitait «pour déduire, pour desporter et pour son corps reconforter» à s'«exerciter»:
"Exercitez-vous au matin/ Si l'air est clair et enterin/ Et soient vos mouvements trempés/ Par les champs, ès bois et ès prés/ Et si le temps n'est de saison/ Prenez l'esbat en vos maisons."
Delamarre, un auteur plus tardif, écrit: «L'homme dans l'état d'innocence, aurait joui d'une tranquillité parfaite et d'une joie que rien n'aurait pu troubler... Agissant toujours sans peine et sans contention, la lassitude, l'abattement et le dégoût lui auraient été inconnus. Il n'en a pas été de même depuis sa chute; il doit travailler... et il est exposé à une infinité de fatigues [...] qui le conduiraient en peu de temps au tombeau, s'il ne lui était encore resté quelques moyens pour les réparer.»
Desporter se disait de toutes les formes de jeux, jeux de paroles, jeux de hasard, jeux du corps, ces délassements par lesquels l'homme médiéval parvenait à réparer la fatigue du travail auquel l'avait condamné la Chute.
«Le grand sport du moyen âge était le tournoi », écrit Jusserand. Nombreux sont les auteurs à avoir tracé le parallèle entre la noblesse des courètes grecs et celle des chevaliers en armure, dont la théologie médiévale parviendra à justifier les mœurs guerrières en en faisant des soldats du Christ, les milites Christi. Pierre de Coubertin admirait même davantage cette société des chevaliers où «l'esprit de lucre ne parvient à aucun moment à y tuer l'esprit sportif qui garde une intensité et une fraîcheur supérieures probablement à ce que l'antiquité grecque elle-même avait connu».
Le sport n'est plus le privilège de l'aristocratie ou de la noblesse. On voit l'aristocratie partager avec les «vilains» la même passion pour la soule ou le jeu de paume. Selon une coutume, dont on sait qu'elle était encore en usage dans certaines régions de France au XIXe, des villages entiers se livrent au jeu de la soule, une sorte de gros ballon rempli de son, qu'on s'échange avec le pied et la main, parcourant souvent de vastes distances à la poursuite du ballon. Les participants font preuve d'un zèle si intense que la course se termine parfois dans la mer et qu'on assiste à la noyade de joueurs tentant de récupérer le ballon pour leur équipe.
On constate que les sens primitifs d’ébats, de jeu, d'exercices vivifiants ont vite tourné à ceux d’affrontements guerriers et de luttes propices aux horions. Le coté ludique et chevaleresque a rapidement pris du plomb dans l'aile. De nombreuses disciplines sont pour leurs pratiquants plutôt sources de sueur, larmes et sang, pour paraphraser Churchill. De plus, le pauvre Coubertin constaterait que ses idéaux ont été cruellement mis à mal. S’il pouvait assister, un dimanche matin, pour ne citer qu'un exemple, à un match de football pratiqué par deux équipes corporatives! Insultes, coups tordus, bagarres générales, intimidation de l’arbitre sont couramment au menu.
Que dire aussi de ces conquérants de l’inutile, adeptes des sports individuels, assoiffés de records ou de dépassement perpétuels de soi qui ont trop rarement le recul philosophique de l’alpiniste Lionel Terray, mort dans le Vercors en 1965 en s'adonnant à sa pratique, qui pressentait de son vivant le coté irrationnel, irrépressible et la démesure de sa quête en terminant son livre éponyme sur cette phrase: « Si vraiment aucune pierre, aucun sérac, aucune crevasse ne m'attend quelque part dans le monde pour arrêter ma course, un jour viendra où, vieux et las, je saurai trouver la paix parmi les animaux et les fleurs. Le cercle sera fermé, enfin je serais le simple pâtre qu'enfant je rêvais de devenir… »
Pourquoi donc ne pas commencer par l'accomplissement de son rêve d'enfance, pourrait-on ajouter?
Ce billet à rebrousse-poil des dithyrambes usuelles concernant les bienfaits du sport, n'aurait-il pas été écrit par simple goût de l'antithèse? Un peu... mais demandez un jour à un médecin du sport de vous faire un listing détaillé des pathologies induites par une pratique inadaptée ou excessive des sports les plus connus. Vous finirez par ne retenir que le bénéfice cardiovasculaire indéniable, et le petit nombre de ceux peu traumatisants pour l'organisme. Quant au cas du sportif de haut-niveau et sa psychologie si particulière, en écoute anxieuse permanente de son corps fragilisé par l'atteinte des limites de sa résistance, demandez cette fois à son entourage de vous parler du bonheur qu'il tire du temps et de l'énergie dépensés à l'addiction de leur grand sportif... allez, je force le trait, dopé ou non.
Bernard LEBLEU, «Le sport et l'éducation à travers l'histoire», L'Agora, vol. 10 no 4, automne 2004
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