dimanche 3 août 2014

Jesse OWENS le 3 août 1936

Trou de départ derrière un repère transversal de couloir décalé sans témoin de relais en main, dossard 733 sur un maillot américain, font comprendre que cette photo de Jesse Owens a été prise lors d'un 200 m des jeux olympiques de Berlin en 1936. La finale ? 

Le 3 août 1936, Jesse Owens, avec un chrono de 10"3, s'impose en finale du 100 mètres aux Jeux Olympiques de Berlin. De son nom complet James Cleveland Owens, signe cette année-là des JO de rêve en remportant trois médailles d'or en trois jours (100 m, saut en longueur, 200 m) avant de terminer sur un quatrième sacre avec le relais 4x100 mètres (9 août).

Petite histoire officielle : Hitler aurait quitté précipitamment le stade olympique de Berlin parce que l’Allemagne avait été humiliée par un homme noir. La veille, il  avait serré la main de tous les vainqueurs Allemands de l’olympiade.

Version 2, sans preuve formelle : Hitler n'a pas "snobé" Owens. Un journaliste sportif Allemand de l’époque, Siegfried Mischner, 83 ans, s’est manifesté pour affirmer que, même si Hitler avait effectivement quitté le stade après la course, ce ne fut pas avant d’avoir serré la main d’Owens.  Il indique qu’Owens avait dans son portefeuille une photo du Führer faisant précisément ce geste. Owens aurait essayé dans les années 1960 d’obtenir de Mischner et de ses collègues journalistes une modification de la version admise de cette histoire. Mischner explique: « Elle avait été prise derrière la tribune d’honneur, et donc hors de portée des objectifs de la presse mondiale. Mais je l’ai vue, et j’ai vu Hitler en train de serrer la main d’Owens ». Mischner, qui a décidé d’écrire un livre sur les olympiades de 1936, indique que d’autres journalistes étaient avec lui le jour où Owens a montré la photographie et qu’ils n’en ont pas fait état. Owens était déçu, il secouait la tête en réprobation. La presse d’alors était très soumise. Ce n’est pas une excuse, mais personne ne voulait être celui qui donnerait une bonne apparence au monstre. » 

Info ou intox ?...

Le 100 m de Berlin du 3 août 1936 au format GIF

8 commentaires:

  1. Après Kohl et Mitterrand en 84, retenons l' accolade d' hier entre Gauck et Hollande; c' est de l' info, c' est certain là.
    AMF.

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    1. Nous sommes d'accord. Ce détail journalistique d'importance mineure remontant à 1936 n'enlèverait rien à la personnalité nauséabonde du personnage et aux horreurs commanditées par ce fou furieux. De plus, à cette époque, il a serré des louches à bien des gens qui ne l'auraient plus accepté quelques années après. Il est prudent de préciser, pour certains, si leur refus ne les avait pas mis en danger! On pourrait juste y voir un soucis d'exactitude pour comprendre comment parfois on simplifie l'Histoire dans un but éducatif louable, certes, mais au détriment de la rigueur. Cette Histoire nous a affirmé un temps que l'immense majorité des Français avaient été des résistants engagés...

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  2. Je n' oublie rien des horreurs de ce cinglé de l' Histoire, mais notre génération se doit d' avancer en sachant tirer les leçons du passé; je n' ai connu ni mon grand-père ni un grand-oncle.
    AMF

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    1. Je pense que tout comme moi tu as fait Allemand en première langue, que tout comme moi, tu as eu un ou une correspondante allemande, que ta commune est jumelée à une ville allemande et que tu vas assez régulièrement outre-Rhin ou regardes ARTE. De plus, pour ce qui me concerne, j'ai joué au Lycée contre des équipes de foot allemandes que nous avons laissé gagner sans nous forcer... Nous avons donc bien tiré des leçons d'un passé dans lequel nous n'étions pas acteurs, tout en espérant que ceux qui l'étaient, et sont encore vivants, l'ont fait aussi. On sait bien que la der des ders, c'était du flan !

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  3. Je suis toujours partagé entre le devoir de mémoire et le désir de regarder devant moi...
    Denis

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    1. Salut Denis. Quelques citations sur le futur peuvent être propices à valider nos interrogations:

      « Je préfère un futur imprévisible à un futur imposteur. »
      Maurice Schumann
      « Pour voir le futur, il faut regarder derrière soi. »
      Livre d'Isaïe
      « La distinction entre le passé, le présent, le futur n'est qu'une illusion, aussi tenace soit-elle. »
      Albert Einstein
      « Dans le temps, même le futur était mieux. »
      Karl Valentin
      « Le futur appartient à celui qui a la plus longue mémoire. »
      Friedrich Nietzsche
      « Oublier le passé, c'est se condamner à le revivre. »
      Primo Livi

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  4. C'est probablement Einstein qui a raison !
    Denis

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    1. Je reprends cette idée dans ma nouvelle,Le flambeau de Nicéphore

      " C'est suite à ces réflexions sur l'hier que lui vint cette idée : les voix étranges qu'il entendait dans ce café étaient peut-être ramenées par le ressac du temps? C'est çà, il assistait en surimpression à des scènes anciennes dont cette salle avait été le théâtre. Là-bas, sous ce lustre, les échos d’une joie oubliée. Au-dessus de la table voisine, des pleurs aujourd'hui évaporés. Les voix du passé prirent soudain le timbre de la voix de Donald Duck quand il s'énerve. Retour accélérée vers un territoire où hibernait un vieux souvenir. Les doigts fébriles du présent, activiste frénétique, ne pouvaient pas produire cette alchimie mentale. Hugo les savait inaptes à fournir un travail de synthèse qui requiert recul et pondération. Seul, le passé, vieux mage taquin à la patience infinie, pouvait accomplir ce tour de passe-passe. Ces deux entités temporelles s'opposaient-elles de façon aussi caricaturale ? Hugo en prise à ce phénomène étrange qui ne le privait pas totalement de sa perspicacité, percevait que cette diablerie devait l’en dissuader. Conviant le dernier composant de la trinité à entrer dans sa théorie, il comprit que passé, présent et futur s'entendent comme larrons en foire. Cette séparation artificielle et commode disparaît, comme quand un myope repose ses lunettes sur son nez et voit se reformer la continuité de l'espace. Le présent, vague qui plisse la surface du temps, n'est que l’avant garde en transit du passé qui part vers le futur. Un souvenir travesti peut réapparaître, donnant l'illusion de la nouveauté. Le futur fera revivre beaucoup de nos souvenirs à notre insu. Inconditionnels du présent ou du futur qui vous pensez les enfants chéris de l'évolution et vous comparez à des athlètes structurés face aux passéistes souffreteux et involutifs que sont les "rêveurs de l'hier", n'oubliez pas que vous êtes débiteurs du passé."

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