"La technologie n’est ni bonne ni
mauvaise. Elle n’est que ce que nous en faisons."
L’avènement de la technologie
Internet à la portée de tous a accouché à mes yeux de modes d’utilisation
probablement pas imaginés par Licklider.
Ce chercheur du Massachusetts
Institute of Technology (MIT) pond en juillet 1962 quelques textes décrivant
les interactions sociales qui seraient possibles avec un réseau d'ordinateurs. Il
fut le premier chef de programme en informatique de la Defense Advanced
Research Projects Agency (DARPA). Il persuada ses successeurs de l'intérêt des
réseaux informatiques.
Bien des décennies plus tard, l’Internet
moderne devint effectivement un système d'interconnexion de machines constituant
un réseau informatique mondial, utilisant un ensemble standardisé de protocoles
de transfert de données. Un réseau sans centre névralgique interconnectant des
millions de réseaux aussi bien publics que privés, universitaires, commerciaux
et gouvernementaux. Il transporte un large spectre d'informations et permet
l'élaboration d'applications et de services variés comme le courrier
électronique, la messagerie instantanée et le World Wide Web, pour citer les
plus connus.
En pratique, pour l’usager
lambda, ce truc est devenu aussi (et particulièrement à ses débuts) une source
de réception de «pourriciels» ahurissants dans sa messagerie, un
sapin de Noël clignotant de tous ses encarts publicitaires et pop-up à chaque
ouverture de pages Internet, l’imagerie et la vidéo à gogo permettant de dévoiler des
talents rares comme Gangnam ou Nabilla, de proposer à tous les vidéos des accouchements
de la femme du blaireau de service (ou encore mieux, de publier les échographies
du fœtus sur la page Face book qu’il a déjà créé pour lui), le moyen de
connecter en direct l’homme du XXIe siècle avec ses cercles virtuels du monde
entier pour leur montrer la pizza qu’il est en train de déguster au pied des
pyramides de Gizeh ou devant le Taj Mahal. C’est aussi le moyen de trouver illico la
réponse à une question de culture générale - qu’on n’a pas - et de damner le
pion à son voisin de camping avant la pétanque : Ribéry n’a pas joué en
1934 au FC Porto, ni à l’AS Pastis. Plus besoin d’arpenter la planète, il y a
Street View. Plus besoin de s’encombrer de livres, il y a Amazon. Plus besoin d’agents
des Renseignements Généraux immergés dans la population, il y a les réseaux
sociaux et le piratage des données. Plus besoin de se taper un exposé scolaire,
il y a le copier-coller. Même plus besoin d’un clavier et d’une souris, il
suffit de dégueulasser son écran tactile avec ses doigts huileux.
La planète ne dormant jamais, pour
ne rien perdre de ce flot d’actualités incessant, ne dormez plus aussi. Restez
connectés. En cas de rupture de flux ou de perte de réseau, insuffisance
respiratoire aiguë possible. Le domaine des addictions s’est vu étoffé des
effets pervers de ce bel outil de communication dévié de ses aspirations
avantageuses de départ.
Rien à dire cependant concernant
l’internaute consultant régulièrement les billets du Blog-notes de la Mansarde.
Note : Internet permet tout de même aussi de recevoir des liens de correspondants proposant des montages vidéos de bonne facture, dont celui-ci d'un espagnol sur la station fantôme Chamberi du métro de Madrid.
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