lundi 24 octobre 2011

District 9

Constatation empirique ne reposant que sur un sondage personnel à base d'un échantillon limité, les filles préfèrent les films d’amour aux films de science-fiction. Que les féministes fassent donc l’impasse sur ce billet et n’y trouvent pas un os de plus à ronger. Dans le domaine des séances cinéma de rattrapage, je viens de tomber récemment sur un OVNI vieux de deux ans.

Le film de Neill Blomkamp de 2009, District 9, échappe par ailleurs à cette classification réductrice, au point d'ouvrir celle des films de reportage de science-fiction. Je sais, rien qu’à l’intitulé, c’est le genre de truc que de toute façon j’aurais évité d’aller voir en salle, même (ou plutôt, surtout) un jour d’intense solitude dans une ville déserte en plein mois d’août.

Le DVD à peine lancé, je suis persuadé d’être tombé sur une mouture qui va me proposer une demi-heure de bandes annonces des sorties en vente. Ça démarre en effet bille en tête sur un plan tourné au caméscope, sans effets 3D à contempler en 2D, d’un commentateur débilo-kitsch à l’habillement vintage, agité du bocal s’il en est, présentant de façon chaotique en direct le début de la mission d’expulsion officielle d’aliens d’un township de Soweto qu’on vient de lui confier. Le vaisseau spatial de ces zigotos est tombé en rideau. Il reste désespérément stationné au dessus de la ville de Johannesburg depuis plusieurs décennies. Les envahisseurs en question ont des allures de méga crevettes déficientes mentales qui désossent tout ce qui leur tombent sous les mandibules dans les dépotoirs alentours. En fait, elles sont d’une docilité lénifiante et communiquent avec les humains par borborygmes susceptibles d’être décodés. Merde, des aliens qui n’attaquent pas Manhattan et n’ont pas en leur possession d’armes de destruction massive ! En plus, le décor est pourri, on s’en doute, et il faut attendre presqu’une plombe avant de voir péter les premiers effets spéciaux spectaculaires. Après, cela se débride bien pour les amateurs de bastons déchiqueteuses. Le paragraphe en cours n’a pas de quoi vous rassurer, je sais. Alors, je vais en changer.

Drôle, pertinent, parfois pamphlet violent des rapports de force qui naissent entre des collectivités dont la cohabitation ne peut se tolérer qu’au moyen de lignes de fer barbelé ou de forces de l’ordre interposées, ce supposé reportage télévisé vous embarque sans crier gare dans une traversée des genres cinématographiques aux transitions indolores sur un scénario qui tient la route. Les acteurs jouent à merveille. Bon, impossible d’échapper au combat des chefs final. Même les aliens font plus vrais que nature dans leur jeu. Je dois cependant confesser que je n’en ai jamais rencontré dans la vraie vie…

5 commentaires:

  1. Ça fait une semaine que je veux déposer un commentaire! Les "vacances d’Halloween" commencent, je prends, cette fois-ci, le temps de m’arrêter à la Mansarde.

    Tu comprends bien que ton intro m’a fait bondir au plafond : ''un sondage personnel à base d'un échantillon limité'' ... tu veux dire que TES propres filles n'ont pas été prises en considération dans cet ''échantillon limité''? Non parce que si tel était le cas, tes courbes graphiques se seraient affolées. Trente ans qu’on allume des cierges en l'honneur de Paul Atreides ou Anakin Skywalker et que l'on crache sur Candy Candy parce qu'elle est secrètement amoureuse (oh la honte) du Prince de la colline!

    P.S : ''méga crevettes'', ''décor pourri'' ... ça semble valoir le coup !]

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  2. Il va de soi que mes filles sont exclues de l’échantillon. Tu sais bien que c’est souvent le travers d’un père que de refouler le fait que ses enfants aient grandi et qui plus est de camper sur le fait qu’elles refusaient d’être de sexe féminin à une époque !

    Il faudra que tu regardes ce film avec des « crevettes » aliens aux vacances de Noël. J’aimerais avoir le point de vue d’un sondé de sexe neutre sur ce film. Bonne fête d'Halloween.

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  3. Tu sais Paps, avoir sa période ''je ne suis pas une chigneuse'', c'est le lot commun de toutes les petites sœurs de grand-frère ... il faut apprendre à détester les poupées et à vénérer les robots si tu veux jouer au Pulsair ou accéder à la caisse de lego ...

    P.S : Look forward to being on Christmas Holidays, eating some crevettes aliens & watching District 9 !]

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  4. Je n'ai pas beaucoup d'attirance vers les films d'amour, mais pas plus pour les SF-trash... Probablement que ça coûte moins cher de filmer les dépôts d'ordure de J'burg que New York...

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  5. De Ni> l'hypothèse est possible. Cependant, ce film est produit par Peter Jackson connu pour sa trilogie "Le Seigneur des Anneaux" d'après Tolkien. Il a du se faire à l'occasion des précieuses en or. Plutôt une sombre histoire de protectionnisme douanier quant à l'importation de crevettes aliens en territoire américain ou l'indisponibilité de leur président à sauver le monde en plein Thanksgiving alors qu'il découpait sa turkey.

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