jeudi 15 octobre 2009

Bang, bang !

Dans le but d'éviter la trentaine de pages s’attardant sur un descriptif fouillé des lieux -Balzac en avait le secret et moi la parfaite incapacité - je dirai simplement que la scène avait pour cadre un café de l’ancienne place Royale de la cité des Ducs de Lorraine. Non loin du lieu, se tenait pour quelques jours un important salon du livre. Quelques écrivains s’étaient échappés de la touffeur du chapiteau pour venir s’attabler en terrasse devant un rafraîchissement.

Depuis quelques minutes, un Diogène trentenaire soliloquait au comptoir de l’établissement. Il s’entretenait avec un verre de scotch taiseux. Pour l’alcoolique de service accoudé au bar, je dois avoir la tête du type à qui ce serait pure folie de ne pas s’adresser. Et bien voilà, m’ayant aperçu seul à une table proche, il ne fut pas long à me prendre à parti. Avec une voix de stentor, il se lance dans un pamphlet haineux dirigé contre les écrivains du moment. En cette fin d'après-midi d'automne aux lumières et à la chaleur encore tout estivales, allez savoir pourquoi, il s’attache opiniâtrement à traîner plus bas que terre ses dignes représentants.

- Putain, tous ces plumassiers miteux qui posent comme des paons au milieu de nuées de mouches à merdes attirées par leurs derniers étrons!
- Vous pourriez crier un peu plus fort, lui dis-je, m’étant assis à coté de lui pour éviter d’ameuter la salle. Je pense que tout le monde n’a pas bien entendu votre panégyrique. J’avais une chance sur deux que le gars pète une bouteille sur le coin du comptoir pour me placer le goulot sous la carotide. Non, le type tenant compte de mon conseil, poursuit ses vociférations, cinq décibels au-dessus.

- Quel est le dernier livre qui t’a marqué depuis un demi-siècle?

Ne désirant pas continuer à jouer avec le feu, mon cerveau se met à carburer au propergol. J’accouche illico du premier titre de bouquin qui me vient en tête: « L’étranger » de Camus. Le tribun se fige en statue de sel. Cette fois, je sens plutôt le coup de boule arriver.

- Tavernier, servez la même chose que moi à ce gentleman!

Ouf, la chance du débutant! J’avais tapé dans le mille !

- Ah! Albert Camus: « L'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde. Et face à l’absurde, l’une des seules positions philosophiques cohérentes, c’est la révolte ». La salle nous adresse des regards réprobateurs. On va dire plutôt, les consommateurs. Lui, au moins, il n’est pas tombé dans les couillonnades maoïstes de Sartre, même s’il a fait un stage de communisme accéléré avant de les envoyer chier. Et son «Étranger», quel coup de tonnerre dans un ciel serein! Ces cons du salon vous parleraient savamment de sa fameuse écriture blanche. Ni blanche, ni orange Marengo. La nitroglycérine, c’est incolore. Et ces petites bites qui se prennent pour les agitateurs du millénaire, des épées de la littérature, se vautrent dans leurs petits cacas. Meursault se permet de conduire l’absurdité de la condition humaine à son extrémité, le crime d’un inconnu, sans mobile apparent.

Blanc, Meursault, le type ne décollait pas du monde du pinard. Le challenge, avec un poivrot qui vous harponne, consiste à deviner rapidement ce qui l’amène à en vouloir à la Terre entière. Le dépit amoureux, c’est le pronostic facile, la petite cotte qui a pourtant le mérite de vous faire rentrer souvent dans vos mises. Je n’ai jamais eu le goût d'écourter une conversation avec un type bourré. Probablement le chic de vivre dangereusement. En dix minutes de confidences sous désinhibant alcoolique, on en apprend plus qu’un psychanalyste en une centaine de séances. Là, en cinq minutes chrono, j'étais au cœur du complexe: la perte d’une passion adolescente, son premier amour, le vrai, le seul, l'unique, celui que l'on cherche à retrouver sa vie entière, à reproduire, à revivre dans son intensité originelle. Bon, c’est ce qu’il déclamait. Lui conseiller la lecture immédiate du livre d’Alberoni sur le choc amoureux, la passion débutante, n'était pas raisonnable, vu son état d’ébriété avancée et le fait que je n’avais pas la nuit à lui consacrer. Une lecture, cependant, qui vous met rapidement les yeux en face des trous, vous fait comprendre qu'il existe un terreau propice à la germination de ce désordre amoureux en lisière de névrose qu’est la passion amoureuse. Tout le monde cherche à savoir tout au long de sa vie s’il est suffisamment aimable. En fait, le seul intérêt de connaître les circonstances favorables à la germination, c’est d’éviter de voir une quelconque pertinence de son choix d'objet amoureux dans ces moments de la vie à charge dépressive. Pour ce qui me concernait, je pouvais revendiquer mon entrée dans le livre des records de choix à la con dans ce domaine. Je décidai donc de continuer à écouter patiemment son histoire, sans m’engager dans les théories du sociologue italien. À un moment, tout de même, je crus bon de l’interrompre. Je m’adaptai avec la facilité dérisoire du caméléon de commando au style de ses propos.

- Bein oui, elle a fini par te quitter, et t’es le seul à qui une histoire pareille est arrivée. Ce soir, ce serait mieux qu’elle ne te voie pas dans cet état. Tomber sur un pochtron en vrac qui fait le show dans un bistrot, ce serait le saccage des dernières miettes de ta divine idylle.
- Toi, je te remercie de ne pas m’avoir placé le « dix de perdues dix de retrouvées », laissa-t-il tomber avec le vague bégaiement du pochard.
- Oui, au fait, t’en as retrouvé combien depuis? Ample mouvement du bras droit du désespéré.
- J’ai testé tout le panel de ce qui se fait de mieux pour oublier. La Ginette de Prisunic ramassée à la sortie du Chat Blanc avec son caniche qui vient me lécher les couilles pendant que je l’enfourche dans sa chambrette rose anglais. La reine de la Mirabelle, pas sur la bouche à cause du maquillage. Le presque top model chargé à mort en coke qui vomit sa biscotte de la semaine. Un spécimen féminin de la jeune génération étudiante qui ne peut prendre son pied qu’en se faisant sodomiser en coma éthylique dans un confessionnal. La chef de PME surbookée, vite fait, deux coups de lime à l’arrière de la Mercédès la tête coincée sous le volant. La journaliste sadomaso avec un masque en latex et la boule de ping-pong entre les dents. La polonaise aux nichons icebergs qui se signe après chaque gémissement. L’enseignante à lunettes, broutée sous le bureau à la cadence de ses coups de règle sur le tiroir. Et même, l’apothéose, la mère de famille nombreuse, reproductrice aux larges flancs, qui ne prend normalement son pied que dans les réunions de défense pour l’allaitement maternel en sortant un nibard en public pour donner la tétée au marmot.
- Tu as quasiment l’album Panini au complet! Il te manque peut-être la pipe de la grande bourgeoise emperlousée, derrière le tas de foin, au fond de l’écurie, pendant qu’elle se fait prendre par Mirbeau, l’étalon favori de son haras. Ouf, premier sourire de la soirée de mon interlocuteur! T’es peut-être passé un peu vite du romantisme intégriste à la débauche exponentielle, non?
- Et c’est pour ça que je bois, hein?
- Et c’est pour ça que tu trinques, Dorian Gray. Tu sais, il y a aussi l'a défonce aux bonbons Haribo pour monter d'un cran dans la décadence, pour saccager définitivement ton amour moribond. Ta Juliette, elle s’est barrée à temps! Fais moi confiance !
- C’est vrai, je faisais un peu dans l’outrance en fin de parcours.
- Tu m’étonnes!
- Et tu me conseillerais quoi pour mon salut?
- A part l’ermitage troglodyte, je vois pas trop. Mais pour l’heure, un roupillon, ce serait pas mal. Je te raccompagne?
- T’es pas pédé au moins?
- Non, ou je suis passé à coté d’une belle carrière. Et puis, tu sais, je crois qu’ils ont les mêmes problèmes que nous, et bien d’autres encore avec des débiles dans ton genre.
- Je disais ça au cas où t’aurais pu me donner une image de plus pour mon album. Tu sais, j’ai plein de copains pédés qui ont tenté le coup. Mais j’ai vraiment pas l’âme à ça.
- T’inquiète pas pour ton âme, je n’abuserai pas de la situation. J’épouse le même concept que toi. On ne refait pas sa nature.

Le gars se servait de la sexualité comme d’une drogue anesthésiante en sus de l’éthanol. La sexualité qu’on voudrait séparer des sentiments, c’est la bévue. On met en vrac son égo. Cela eut pu constituer "mon" conseil de la soirée, s’il avait été en état de le recevoir. Par chance, le pochard avait réservé une chambre à l’Hôtel de la Reine. Juste la place à traverser. Je confiai le fils de Bukowski aux bons soins du veilleur de nuit qui ne put cacher une pointe de mépris au moment du bonsoir.

Le lendemain matin, en sortant de chez moi pour prendre ma voiture, je m’aperçus que je n’avais plus mon portefeuille. Je l’avais probablement laissé sur le comptoir du Café du Commerce. L’idée d’une arnaque d’un faux ivrogne me traversa un instant l’esprit. Un coup de fil rapide au Café du Commerce confirma la première hypothèse. Ouf ! Une heure plus tard, le garçon de service me signala, après m’avoir rendu mon portefeuille, qu’une cliente avait laissé un mot pour la personne qui viendrait le récupérer. J’en pris connaissance aussitôt: « Pourrais-je vous rencontrer demain dans l’établissement où vous avez eu la gentillesse de prendre en charge Alexandre et de tempérer ses diatribes publiques. Anne Rênal »

Adulateur du trait névrotique qui pousse l’individu à multiplier les situations scabreuses, je la contactai le lendemain matin au numéro de portable figurant sur sa carte. La voix qui me répondit était tout à fait charmante. Anne Rênal s’exprimait avec aisance et savait mettre son interlocuteur à l’aise. Elle m’apprit aussitôt ce que j’imaginais. Elle était bien la fatale qui avait descendu le cowboy en plein vol, il y a deux ans. Je répondis favorablement à son rendez-vous.

- Je porterai frac et chapeau clac, ainsi qu’un hortensia mauve à la boutonnière, pour que vous me puissiez me repérer. Peut-être serait-il préférable de ne pas trop s’attarder sur place au cas où l’amoureux bafoué roderait encore dans les parages?
- Ce genre de tenue ne sera pas nécessaire, même si elle me paraît du meilleur goût. Je vous ai vu l’autre soir au café. Alexandre est reparti à Paris, vous n’avez rien à craindre.

Coquet par nature, j’hésitai tout de même longuement quant à la tenue vestimentaire pouvant convenir à pareil entretien. On juge un homme à la façon dont il est chaussé. Je gardai les chaussures que j’avais aux pieds la veille au soir. C’était les seules potables.

J’avais le nez dans un bouquin, quand une jeune femme, tombée de Vénus et ayant promptement dissimulé son parachute dans son sac à main, arriva à ma table. Le style Joan Fontaine. Un mélange de classe et de beauté naturelle. Une fois de plus, je me trouvais être le héros de la soirée dans cet estaminet. Les regards convergeaient en notre direction. Je conviai la vénusienne à s’asseoir à ma table et accouchai d’une balourdise de gros dragueur car j’avais les neurones en capilotade.

- Je comprends mieux la cause du désespoir d’Alexandre le Grand. J’imaginais juste un autre genre de fatale.
- Monica Belluci, en mieux?
- Une variation sur le thème. Mais je suis plus sensible au type de féminité que vous développez. Mon éducation judéo-chrétienne y est sans doute pour quelque chose.
- Ah bon! J’ai des airs d’icône pieuse?

Plutôt que de m’enliser un peu plus dans les compliments de bazar, je lui demandai alors pourquoi elle avait voulu me rencontrer. C’était une bonne question. En fait je me l’étais posée tout de suite en lisant sa carte, l’avais conservée en tête toute la journée, et l’avais complètement oubliée depuis deux minutes. Elle voulait me dire en face qu’elle était tombée totalement folle de moi dès qu’elle m’avait vu hier soir.

- Comme vous l’avez appris sans doute, Alexandre et moi, nous nous sommes séparés voilà deux ans. Nos dernières rencontres avaient tourné au drame et aux règlements de comptes sordides. Je l’ai aimé follement dès l’adolescence, et l’aime peut-être encore un peu trop. Je serais heureuse que vous me donniez de ses nouvelles. Vous avez eu l’occasion de vous entretenir hier avec lui pendant plusieurs heures.

Destinée tragique que la mienne. Les femmes que je rencontrais adoraient me parler de leurs amours défuntes avec des trémolos dans la voix. En plus des alcooliques, j’attirais irrésistiblement les femmes éplorées.

- Pour être franc, l’état dans lequel je l’ai trouvé hier ne me permet pas de vous apprendre grand-chose. Sauf que ses tirades ébrieuses cherchaient à masquer un profond désespoir sentimental. Rien qui puisse vous étonner.
- J’ai aimé Alexandre pour sa force de caractère, son esprit de décision, et probablement aussi, pour l’image rassurante qu’il m’inspirait. Vaguement paternelle. Un stéréotype. Classique, voire banal. J’ai lâché prise quand cette image s’est délitée.
- L’espèce humaine n’a pas basculé d’un coup d’un seul vers de nouveaux modèles après les écrits de Simone de Beauvoir. Comment imaginer faire table rase aussi facilement de conditionnements féminins entretenus de la préhistoire à un passé récent. Peut-être que vous n’avez que choisir un modèle en creux après l’avoir quitté. Une version d’homme à la Souchon, non?
- Un peu ça. Je vis depuis un an avec un écrivain à la fantaisie et besoins bien éloignés de ceux d’Alexandre. Je l’ai accompagné au Salon du Livre. C’est la raison de ma présence ici pour quelques jours.
- Pauvre de nous qui voyons partir sans nuances nos compagnes, tantôt pour un cow-boy, tantôt pour un Souchon.
- Et vous pensez que c’est plus facile pour nous les femmes ?
- Non. L’époque est trouble. Les repères sont flottants. J’ai cru comprendre qu’Alexandre avait abandonné une carrière de juriste suite à votre rupture et ses états d’âme consécutifs?
- Oui, il avait perdu, à ses dires, la foi sacrée.
- Même sans ça, dur de se prendre indéfiniment pour un représentant de Dieu sur terre appliquant la Justice des hommes dans des affaires ou parfois le seul outil pour trancher est l’intime conviction. Je comprends mieux son amour pour Albert Camus. Après « L’étranger », « La chute ».
- Comment un homme aussi solide a-t-il basculé aussi vite dans le doute absolu, suite à notre rupture?
- Parlez-en à un psychologue. C’est son fonds de commerce.
- J’aimerais trouver les mots pour le convaincre de reprendre le dessus.
- Ces scrupules vous honorent. Moi, je n’ai jamais eu la chance d’avoir un ange gardien qui continue des années durant à veiller sur moi. Qu’est ce qui l’a mis dans cet état l’autre soir?
- Il m’a vu avec mon compagnon. Alexandre écrivait lui aussi à l’occasion avec un certain bonheur.
- Ne me dites pas que vous sortez avec un ancien journaliste qui s’est fait greffer un paillasson sur la tête?
- Non, je ne fais pas dans la figure nationale. Vous avez constaté comment cette simple confrontation avec la réalité a pu le perturber. Il n’est pas alcoolique, vous savez. Vous avez vu Alexandre dans un très mauvais jour !
- Et encore, ce fut surtout en début de nuit. Dans le domaine de la passion amoureuse finissante, les femmes ont plus d’armes en main pour quitter le bateau à temps avant le naufrage.
- Qu’entendez-vous par là ?
- On en revient aux stéréotypes vivaces. Les femmes ont du mal à pérenniser une relation qui consciemment ou inconsciemment leur laisse supposer qu’elle n’aura jamais l’assise suffisante pour garantir la protection d'une potentielle couvée à éclore
- Je n’avais jamais envisagé la chose sous cet angle, mais pourquoi pas? Vous ne me prodiguez aucun conseil salutaire, alors.
- Grosse demande en ce moment sur le produit. Empiriquement, excusez la métaphore, j’ai souvent constaté qu’il faut qu’un clou chasse l’autre pour que ces affaires amoureuses évoluent dans le bon sens. Trouvez lui un objet amoureux de substitution: une femme qui tienne la route. Vu son choix de départ, cela va être coton. Ou mieux, retrouvez son ancien doudou, son « Rosebud » à lui...
- Je ne suis pas directrice d’agence matrimoniale et je n’ai pas accès au grenier de sa mère.
- Et circonstance aggravante, vous m’avez laissé entendre que vous l’aimiez encore un peu dans cette histoire en miroir, plus complexe encore que celle de la chanson «Bang Bang». Peut-être le pressent-il obscurément?
- J’ai pourtant pris mes distances. Vous le constatez, je fais appel à vous pour obtenir des renseignements que pourrait me donner directement l’intéressé.
- Peut-être pas suffisamment encore, c’est comme si vous gardiez le secret espoir de revivre un jour avec lui ?
- Non, on ne rafistole jamais une histoire qui a mal tourné. Revient sans cesse le temps des reproches. Je vous remercie de m’avoir écoutée patiemment. Peut-être dois-je laisser encore un peu plus de temps au temps?
- Sans doute. Vous savez, l’angoisse d’abandon est notre lot commun. À chacun d’apprendre à la gérer.

La jeune femme me regarda un instant dans les yeux, avant de me sourire avec une pointe de tendresse dans les pupilles. Elle quitta enfin les lieus après m’avoir remercié une fois de plus de l’avoir écoutée avec attention.

Je demandai alors au patron de me servir deux scotchs au comptoir.

- Deux! Vous faites des infidélités à votre sempiternel diabolo-grenadine! Un coup de moins bien?
- Servez, servez! Je viens d’accompagner un temps la trajectoire d'une comète. Vous me videz de votre établissement dès que je me mets à haranguer la foule.

Souriant intérieurement de cette histoire à la Nestor Burma, je me récitai en silence le poème de Gérard de Nerval. Dans mon verre flottait entre les glaçons un bon zeste d’autodérision:

Elle a passé, la jeune fille,
Vive et preste comme un oiseau,
A la main une fleur qui brille,
A la bouche un refrain nouveau.
C’est peut-être la seule au monde
Dont le cœur au mien répondrait,
Qui venant dans ma nuit profonde
D’un seul regard l’éclaircirait.
Mais non, ma jeunesse est finie,
Adieu, doux rayon qui m’a lui,
Parfum, jeune fille, harmonie,
Le bonheur passait, il a fui.





Note :

Je pars assez souvent d'une chanson pour écrire une nouvelle. Ainsi, celle qui m'a inspiré ici est un peu l’histoire que raconte l’homme au comptoir du café. Vous savez, la chanson de Nancy Sinatra, "Bang bang!", reprise dans « Kill Bill » de Tarantino. Comme, par bonheur, tout le monde ne parle pas encore anglais de nos jours, je me dois de vous donner la traduction française maison, sans filet :

J'avais cinq ans et il en avait six / Nous chevauchions des chevaux faits de bâtons de bois / Il était habillé en noir et moi en blanc / Il voulait toujours gagner la bataille / Pan, pan, il m'a descendue /J'ai heurté le sol / Ce bruit affreux / Mon amour m'a descendue.
Les saisons ont passé, emportant avec elles cette époque / En grandissant je l'ai appelé mien / Il voulait continuer à en en rire et disait/ Tu te souviens quand on jouait / Pan, pan, je te descendais / Tu tombais / Pan, pan, ce bruit affreux / Pan, pan, chaque fois, je te descendais.
La musique jouait et les gens chantaient /Les cloches de l'église ne sonnaient que pour moi / Maintenant il est parti / Je ne sais pas pourquoi / Et depuis ce jour / je pleure parfois / Il n'a même pas dit au revoir / Il n'a pas pris le temps de mentir / Pan, pan, ... mon amour m'a descendue
.

4 commentaires:

  1. J'ai testé le coup de l'écriture premier jet en deux heures de temps. A ne jamais renouveler. Un vrai massacre à la relecture, ce soir. Prière à ceux qui ont déjà parcouru le texte d'y refaire un petit tour. Entre la technique qui consiste à mettre dix ans avant de publier un texte et la méthode journalistique dans l'urgence sans correcteur, il y a de quoi faire même si j'abandonne à jamais la seconde!

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  2. Tu vois, quand je dis à mes élèves de toujours bien relire leurs copies avant de les rendre. Remarque scolaire de l'inspecteur des travaux finis mise à part, excellent premier jet, j'attends la suite avec impatience.

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  3. Macheprot> Promis, je m'appliquerai plus pour la suite, dont je n'ai qu'une très vague idée de ce qu'elle pourrait être.

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  4. Moi j'aime mieux la version de Sheila.

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