mardi 7 juillet 2009

O tempora! O mores!

Ce soir les média ont percé le fond.

J’avais décidé de faire un travail d’enquête personnel, courageusement, stoïquement, en balayant méthodiquement ce qui était diffusé à partir de 19 heures sur nos grandes et petites chaînes nationales. Comme un malade, j’ai zappé pour ne pas en perdre une miette: affligeant, pathétique, consternant, racoleur, exaspérant, limite cracher sur l’écran comme la mère Groseille de « La vie est un long fleuve tranquille ».

Je m’attendais, normal pour une cérémonie mortuaire, aux habituels discours obséquieux suintant l’hypocrisie comme dans toute bonne cérémonie hollywoodienne d’adieu à quelqu’un qui a rapporté à beaucoup un maximum de fric. Ah oui, je parle bien entendu de la cérémonie officielle d'adieux à Michael Jackson et pas de "Plus belle la vie". Mais j’ai été bluffé. Le coup du cercueil à roulettes qui déboule dans la salle, séché net... Passons dans la désobéissance civique et refusons d'acquitter la redevance télévisée pendant les 50 ans à venir. Comme dirait n’importe quel présentateur hystérisé d’une station FM musicale à la branchitude turgescente: «On nous a pris pour des cons, grave…»

Plus d’une heure de sermons, de lamentations surjouées, par des messieurs et mesdames avec le beau manteau balançant des discours récités à faire retourner le Michael dans son cercueil doré ou barrer le dit cercueil en moonwalk, et tout cela sans qu’un seul commentateur ne sourcille, faut le faire. A noter la belle brochette de momies ayant giclé des catacombes pour saisir à la volée l'opportunité inespérée de se produire en prime time.

Seul éclair de lucidité dans cette triste soirée qui voulait éclipser l'émotion provoquée par la dernière diffusion du naufrage du Titanic dans le film avec Georges Carpaccio: l’intervention téléphonique, sur France 4, d’un critique musical dont je n’ai malheureusement pas retenu le nom. Blanc total pour les présentateurs de plateau, la chique coupée, stoppés net dans leurs tirades dithyrambico-burlesques. Notre homme eut l’outrecuidance de parler d’hystérie médiatique de journalistes qui n’avaient rien d’autre à se mettre sous la dent pour faire pleurer Margot. Et d’enfoncer le clou: « Michael n’avait rien fait de bon depuis Bad ! ».

NB: pas eu le courage de glisser la moindre image dans ce billet.

1 commentaire:

  1. Ah, bon! J'ai regardé "Gulli", la chaîne française préférée de MJ, rien vu de ce que tu racontes...

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