vendredi 6 février 2009

Chambre avec vue




On dira ce qu’on veut des Anglais, mais ce sont des champions quand il s’agit de filmer la nature et son monde de sensations. Chambre avec vue (A Room With a View, 1985), film de James Ivory, nous conte une intrigue amoureuse romanesque ayant pour cadres principaux campagne toscane et campagne anglaise. Des paysages de carte postale et une belle étude sur la passion amoureuse bridée un temps par les principes d’éducation puritains de l’époque victorienne. Des dialogues d’excellent niveau et des personnages attachants dont la finesse d’esprit et la tolérance évitent une banale lutte de classes au profit d’une adhésion à la richesse du métissage des cultures. Les grands sentiments triomphent. Attention, pas mièvre ni angélique pour autant ce choc amoureux d’une anglaise au romantisme tempétueux dont la personnalité se renforce, s’affirme et finit par trouver sa légitimité plongée dans les complexités, ambivalences et paroxysmes d’un territoire latin tout aussi raffiné que sanguin. Quand l’ouverture d’esprit anglo-saxonne s’allie aux sensibilités d’une Italie classique et à la belle énergie de sa Renaissance: mélange tonnant.

5 commentaires:

  1. C'est vrai, mais on oublie de dire que tout le film s'est largement inspiré de "La 7ème compagnie au clair de lune" qui , avec "Les sous-doués" en vacances représente dignement l'époque phare du cinéma français comprise entre les années 70 et le parking du Mac Do de Ris Orangis. A moins que ce ne soit le contraire et réciproquement.

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  2. Jean Leu Leu> J’ai longtemps reculé la décision héroïque de m’atteler à la rédaction d’un billet évoquant cette période phare du cinéma français, que dis-je, mondial. Mais le matériau était trop dense, ne serait-ce qu’en ce qui touche les apports essentiels de l’œuvre princeps que vous évoquez dans votre commentaire. Je suis très heureux que vous pointiez du doigt et des oreilles cette omission coupable.

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  3. Et que dire du chef d'œuvre de Michel Gérard :"Arrête ton char... bidasse." de 1977, largement à la hauteur des films évoqués par le premier intervenant. Quand notre belle France savait rire avec finesse et n'éludait pas les problèmes d'une société en mutation ou en nouvelle affectation.

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  4. Affirmatif!! Une époque où les femmes n'étaient pas des fiottes et les sens du devoir et du sacrifice des idéaux qui ne faisaient pas des bas.

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  5. Aux locataires du dessus> Merci pour ces commentaires qui collent parfaitement au sujet du billet. En fait, en suis-je bien sûr?... Quoi qu'il en soit, j'ai bien ri!

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