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vendredi 30 janvier 2009

La photo que j'aurais aimé faire




Robert Doisneau - Cyclo-cross à Gentilly en 1947

Je l’indiquais dans un commentaire de mes billets: mes goûts dans le domaine de la photographie sont d’un classicisme affligeant. Ainsi, je suis en admiration devant ce noir et blanc de Robert Doisneau.


Certains critiques cherchent des poux dans la tête de ce photographe devenu un classique mondialement reconnu et apprécié. Ils l’accusent d’avoir parfois demandé la pose à ses personnages pour ses instantanés. A l’ère du photomontage et du trucage numérique, on ne peut qu’en sourire. Pour cette photo, le doute est peu permis…


On sait que les peintres impressionnistes, contemporains de l'essor de la photographie, ont su parfaitement s’accommoder de ce nouveau médium. Sans rancune face à sa concurrence potentielle, ils utilisèrent ses cadrages, ses angles de prises de vues dans leurs œuvres, et travaillèrent même directement à partir du support en question.


De sa fenêtre, l’observateur enregistre le chaos du monde et renonce aux hiérarchies rassurantes de la perspective classique.


Jean Clay – L’impressionnisme.


Cette photo de Doisneau utilise a contrario quelques principes en usage pour l’élaboration d’une toile. Magnifique travail sur les plans et les courbes qui donnent à ce clair-obscur des ambiances néoréalistes. On dirait que tous les habitants de la ville l'ont désertée pour venir s'agglutiner au flanc d'un coteau saluer les exploits des coureurs de ce cyclo-cross à Gentilly en 1947.



4 commentaires:

  1. Très belle photo!

    C'est drôle en la regardant je me suis évidemment demandée en quelle occasion elle avait été prise et je n'ai imaginé de festif, au contraire, j'ai eu de vagues idées de destruction d'une ville, de catastrophe naturelle.

    ça m'inquiète! serais-je conditionné par le "catastrophisme" ambiant?

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  2. Celeste> Peut-être la brume enveloppant les spectateurs se détachant sur l'horizon que tu as prise au premier regard pour des vapeurs volcaniques ou de décombres émanant du sol? Les tenues des spectateurs indiquent qu'on se trouve probablement au cœur de l'hiver et cette vapeur est celle d'une ferveur populaire d'après guerre. Des rescapés pour le coup d'une catastrophe humaine pas naturelle du tout. Personne ne regarde le photographe. Les regards sont rivés sur le petit homme blanc qui va, comment en douter, triompher de cette ascension difficile. Tout le monde l'accompagne. Allez! Toi aussi!

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  3. Max> Oui... mais seulement six lettres. Signé Furax.

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