lundi 20 octobre 2008

Vicky Cristina Barcelona: Woody amène son psy à Barcelone


Le sujet est vieux comme Hérode: sexualité et culpabilité. Puritanisme contre libertinage. Il reste cependant d’actualité dans nos sociétés occidentales qui nous refont une poussée de moralisme. La libération des mœurs consécutive à la révolution culturelle des années soixante était donc une belle galéjade. La sexualité humaine reste un univers secret que chaque génération doit redécouvrir pour son propre compte, faute de communications réelles avec les adultes qui ont défriché le terrain avant eux et pourraient leur apporter quelques orientations claires si eux mêmes en avaient. Amour raison, amour passion, amour à trois, amour des autres, amour de soi. Je discutais récemment avec un psychiatre sexologue. Je m’attendais de sa part à un discours abscons fourmillant de citations freudiennes tentant de m’expliquer les principaux motifs amenant dans son cabinet consultants et consultantes. Une phrase basique de café du commerce était alors tombée comme sentence : «Si tu savais à quel point les gens n’arrivent pas à s’aimer eux-mêmes ! »

Je restai un temps sur ma faim avant de comprendre qu’il avait parfaitement résumé un grand travers humain: la question obsessionnelle qui tente de rassurer: «Est-ce que vous m’aimez ? Et sinon, quelle faute ai-je donc bien pu commettre? »

Le roman moderne y puise une bonne partie de sa matière. Choderlos de Laclos et ses «Liaisons dangereuses» avait exploré l’art du libertinage et ses dérives. Stendhal, le précurseur du roman moderne, les eaux tempétueuses de la Passion amoureuse. Ses chroniques italiennes et ses promenades dans Rome ont-elles ouvert la porte aux "espagnolades" de Woody Allen? «Chambre avec vue», d’Edward Morgan Foster avait servi de base au splendide film éponyme de James Ivory traitant parfaitement du sujet: quand le puritanisme anglo-saxon perd pied en bordure de Méditerranée, les yeux trop clairs éblouis par des lumières trop vives. Le film en question se déroule en Toscane, mais en Italie, la mer n'est jamais bien loin...
*Dans «Vicky Cristina Barcelona», il faut attendre le milieu du film pour que déboule l’incendiaire Penelope Cruz éclipsant illico la concurrence et nettoyant prestement les oreilles et les yeux de ses rivales du reliquat cailleboté victorien laissé par leurs dernières tétées. Les cow-girls qui croyaient maîtriser leurs pulsions amoureuses, aidées par de solides références apportées par Walt Disney et les grandes séries américaines, sombrent corps et biens dans l'aventure. Retour au pays, tourneboulées par le coup de tabac, de nos deux femmes "modernes".

2 commentaires:

  1. Et à part ça, ça va ?

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  2. Ami attentionné> Oui,bien. Merci de prendre de mes nouvelles. Le prix du billet de cinéma était raisonnable, personne ne mangeait des cornflakes derrière moi et j'avais de la place pour étendre mes jambes.

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