lundi 15 septembre 2008

Le grand collisioneur de passions




Coupe d'un quadripole du LHC (image téléchargée du CERN)
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Tout spécialiste d’une discipline proche du domaine scientifique sait que l’exercice de la vulgarisation est complexe. Le fait de sortir le dernier article scientifique expurgé n’est jamais la bonne solution. En plus de rester souvent encore hermétique au grand public, il faut craindre sa relecture quelques années après. Dans le domaine de la Médecine qui m’est proche, une bibliothèque colossale ne suffirait pas à contenir les articles et publications obsolètes, contradictoires, surréalistes et totalement erronés aux antipodes d'avancées réelles. J’ai parcouru récemment un traité médical du début du XXème siècle dédié à la syphilis. Les chapitres sur la prophylaxie, les modes de transmission et l’étiopathogénie ont de quoi faire frémir, sourire ou vous fournir une bonne dose de philosophie sur les belles certitudes des tenants de la connaissance du moment. La Science ne refuse pas les théories et les hypothèses mais heureusement ne les valide ou ne les met au panier qu’au décours d’une multitude d’expériences devant corroborer ou réfuter les propositions. Pour en revenir à la Médecine moderne, on parle désormais de consensus thérapeutiques ou de médecine de preuves.

Dans le domaine de la physique des particules, la mise en service récente du grand collisionneur hadronique n’a pas échappé aux dérapages médiatiques ou même aux élucubrations proches d’angoisses millénaristes. Passant souvent à coté de la formidable entreprise collective et des avancées techniques extraordinaires mises en œuvre pour sa réalisation, les débats autour du sujet n’ont pu éviter de prendre des tournures métaphysiques paradoxales concernant un projet purement scientifique : doux mélange des genres. Les retombées pratiques de ces recherches théoriques ne sont bien entendu pas encore envisageables. Je ne me fais cependant aucun souci sachant que nombres d’objets qui m’entourent dans la pièce où je rédige ce billet ont bénéficié des retombées de découvertes de prix Nobel. Que certaines aient été détournées dans un sens n’allant pas dans celui du progrès n’est en fait qu’un phénomène banal. Aucune découverte n’est, de manière manichéenne, bonne ou mauvaise, seul, bien entendu, l’usage qu’on en fait peut porter un de ces qualificatifs.

Trois liens fournissant quelques éclaircissements sur le LHC: 1 2 3



4 commentaires:

  1. j'aime bien les axchélérateurs de particules

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  2. Valery> Pourquoi ne pas en installer un à Vulcania: visiteurs embarqués dans l'anneau dans des capsules lancées à très hautes vitesses allant percuter celles tournant en sens inverse ?

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  3. Ce n'est pas plutôt une photo de mon ancien magnétophone sans la bande qui illustre ce billet?

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  4. Macheprot> C'est vrai, il y a un peu de ça. Cela me rappelle les photos mystère dans les hebdomadaires pour la jeunesse.

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