vendredi 30 janvier 2009

La photo que j'aurais aimé faire




Robert Doisneau - Cyclo-cross à Gentilly en 1947

Je l’indiquais dans un commentaire de mes billets: mes goûts dans le domaine de la photographie sont d’un classicisme affligeant. Ainsi, je suis en admiration devant ce noir et blanc de Robert Doisneau.


Certains critiques cherchent des poux dans la tête de ce photographe devenu un classique mondialement reconnu et apprécié. Ils l’accusent d’avoir parfois demandé la pose à ses personnages pour ses instantanés. A l’ère du photomontage et du trucage numérique, on ne peut qu’en sourire. Pour cette photo, le doute est peu permis…


On sait que les peintres impressionnistes, contemporains de l'essor de la photographie, ont su parfaitement s’accommoder de ce nouveau médium. Sans rancune face à sa concurrence potentielle, ils utilisèrent ses cadrages, ses angles de prises de vues dans leurs œuvres, et travaillèrent même directement à partir du support en question.


De sa fenêtre, l’observateur enregistre le chaos du monde et renonce aux hiérarchies rassurantes de la perspective classique.


Jean Clay – L’impressionnisme.


Cette photo de Doisneau utilise a contrario quelques principes en usage pour l’élaboration d’une toile. Magnifique travail sur les plans et les courbes qui donnent à ce clair-obscur des ambiances néoréalistes. On dirait que tous les habitants de la ville l'ont désertée pour venir s'agglutiner au flanc d'un coteau saluer les exploits des coureurs de ce cyclo-cross à Gentilly en 1947.



samedi 24 janvier 2009

Semi-brève de comptoir

Quelques passages peu châtiés ou aux connotations xénophobes. Mais cette histoire que l'on m'a adressée m'a fait rire. Et comme il est urgent de savoir rire de tout dans notre société hypocrite ou le politiquement correct tourne à la nausée, je ne résiste pas à la mettre en ligne.

L'institutrice présente à la classe un nouvel élève arrivant du Japon: Sakiro Suzuki. Bon, voyons qui maîtrise l'histoire de la culture franco-américaine. Qui a dit "Donnez-moi la liberté ou la mort." ?
Pas un murmure dans la salle. Suzuki lève la main :"Patrick Henry, en 1775 à Philadelphie."
L'institutrice: "Très bien Suzuki! Et qui a dit: L'État est le peuple, le peuple ne peut pas sombrer." ?
Seul, Suzuki lève la main à nouveau: "Abraham Lincoln, en 1863 à Washington."
- Excellent, Suzuki! Maintenant, qui a dit: Je vous ai compris?
Suzuki, encore et toujours:"Charles De Gaulle."
L'institutrice s'adresse à la classe: "Honte à vous! Suzuki est japonais et il connait l'histoire française et américaine mieux que vous!"
On entend alors une petite voix au fond de la classe: "Allez vous faire f..., c... de Japonais !"
- Qui a dit ça ? S'insurge l'institutrice.
Suzuki lève la main et, sans attendre, dit: " Le Général Mc Arthur en 1942, au Canal de Panama et Lee lacocca en 1982, lors de l'assemblée générale de General Motors.
Dans la classe plongée dans le silence, on entend un discret: " Y'm'fait vomir..."
L'institutrice hurle: "Qui a dit ça ?"
Et Suzuki répond: "George Bush Senior au premier Ministre Tanaka pendant un dîner officiel à Tokyo en 1991.
Un des élèves se lève alors et crie: "Tu me pompes!"
Et Suzuki, sans sourciller: "Bill Clinton à Monica Lewinsky, 1997 dans la salle ovale de la Maison Blanche, à Washington."
Un autre élève encouragé par l'escalade verbale, lui hurle alors: "Suzuki de merde !"
Et Suzuki: " Valentino Rossi, lors du Grand Prix de Moto en Afrique du Sud en 2002..."
La salle tombe littéralement dans l'hystérie, l'institutrice perd pied. La porte s'ouvre et le directeur de l'école apparaît: "Je n'ai encore jamais vu un bordel pareil! "

Et Suzuki: " Martine Aubry en arrivant à la tête du Parti Socialiste, en 2008..."

Et pour renvoyer droite et gauche aux vestiaires sur un score de parité, une dernière "carabistouille" politicienne d'un correspondant:



mardi 13 janvier 2009

Question de point de vue!



Merci pour la vidéo, mon cher Phil. Demain, je passe visiter ton nouveau loft.

vendredi 9 janvier 2009

Photos en gelée






Quatre photos issues d'un diaporama adressé par un correspondant avec pour seule référence retrouvée dans les propriétés du fichier: auteur Adolfas.

jeudi 8 janvier 2009

Otto e mezzo






Voilà deux ans, je publiais le premier billet du blog. Il était consacré à Federico Fellini, un de mes réalisateurs favoris. J’y faisais mention par là-même d’un de mes films italiens préféré: Huit et Demi (Otto E Mezzo) - Première à Milan le 17 février 1963. Le futur «maestro», peut-être en manque d’idées, avait choisi ce titre énigmatique tout bêtement parce qu'il avait réalisé jusqu’ici sept longs métrages et deux quarts de films, ses participations à «L’amour à la ville» et «Boccace 70».

Grande midinette devant l’Eternel, certaines scènes du film provoquent toujours chez moi une jubilation frénétique riche en émotions comparables à celles ressenties lors d'un face à face dans un musée avec un tableau d'un grand maître de la peinture. Rassurez-vous, cela ne va pas jusqu’au relâchement total des sphincters.

Après l’éclair de la «Strada», le coup de tonnerre de «La Dolce Vita», Fellini déclenche la tornade dans ce film à pleine vapeur où il montre qu’il maitrise déjà parfaitement le matériau de ceux à venir en nous donnant des extraits bonus (ou boni) des futurs Amarcord, Juliette des Esprits, Roma, et même de La cité des Femmes. La dépression à l’italienne, puisque c’est le point de départ du scénario, on la souhaiterait presque!

L’univers dépressif de ce réalisateur en panne d’inspiration, incarné par Marcello Mastroianni, est aux antipodes de celui habituellement décrit: un sujet recroquevillé au fond de son lit dans une chambre obscure tenaillé par des idées morbides et les affres de projets funestes de slave en pleine débâcle. Dans cette cité thermale, au milieu des curistes, notre homme convie une cohorte de personnages plus hauts en couleurs les uns que les autres. Sur un rythme de tarentelle, vrombissant comme un essaim d’abeille, elle l’accompagne à marche forcée vers la guérison. La catharsis provoquée par ce tumulte vibrionnant, l’amène à prendre la décision salutaire de donner enfin le premier tour de manivelle de son prochain film. Il échappe à l’avalanche des contrariétés et avis défavorables de ses proches et conseillers tentant de lui faire abandonner son projet. Une image noir et blanc éblouissante, des modes de transition spectaculaires, un Marcello Mastroianni au sommet de son art, chef d’orchestre d’une parade pittoresque, burlesque ou bouffonne. Je suis définitivement conquis par les passages oniriques de haute volée du film, rarement égalés par d’autres réalisateurs. Kusturica ou Bakhtiar Khudojnazarov dans leurs grands jours sont arrivés par moments à la hauteur d’un pareil spectacle dopé d’une vitalité suant l’adrénaline.

Inutile de se perdre dans les méandres interprétatifs de l’œuvre comme certains spécialistes l’ont fait. Son matériau est trop dense et sa trame quasi inextricable. Chaque vision du film fait découvrir un recoin nouveau et vous perd en conjectures. Qui ne verrait cependant dans ce film qu’un simple foutoir n’aurait rien compris. Peu de choses sont laissées au hasard dans les films de Fellini.

Copieurs envieux ou besogneux, évitez de vous lancer dans une pareille aventure! Vous ne feriez que vous y casser les dents.